Coyotte Crossing

Nous sommes des clones d'un genre particulier. Il n'y en aura toujours qu'un seul à la fois, mais on en créera autant qu'on en éliminera. Pense à moi comme une sorte de mauvaise herbe particulièrement vivace et tu seras encore en dessous de la vérité !
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vendredi 01 novembre

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Roman - Thriller

Coyotte Crossing

Immigration clandestine - Trafic MAJ mercredi 24 juillet 2013

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,9 €

Victor Gischler
The Deputy - 2010
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Frédéric Brument
Paris : Denoël, mai 2013
226 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-207-11497-1
Coll. "Sueurs froides"

Une nuit très longue

Victor Gischler affirme que Coyote Crossing est le pire des trous perdus du monde et, à le lire, on comprend que les nuits sont interminables. Pourtant, en un peu plus de deux cents pages, l'auteur en fait voir de vraiment toutes les couleurs à Toby Sawyer, adjoint à mi-temps du shérif. Tout débute de la plus singulière des manières lorsque le shérif Frank Krueger dénombre neuf impacts de balle sur le corps refroidi de Luke Jordan, peut-être le plus stupide des frères Jordan, mais sûrement pas le moins soupe au lait. Qu'importe, le shérif impose à Toby de garder le corps, le temps que le médecin-légiste arrive. Si l'on ne sait pas à quel moment de la nuit l'on est, le mieux est alors d'imaginer qu'elle vient tout juste de tomber parce que la suite étourdissante des événements va nécessiter une certaine extension du temps.
Revenons-en à Toby. Devant ce corps au discours inexistant, il s'ennuie sévèrement. Une fois le paquet de cigarettes achevé, il va boire un Coca dans le seul rade ouvert de nuit. Puis, première (et mauvaise) inspiration, il va frapper à la fenêtre de sa maîtresse, une adolescente dotée de jolis piercings qui attend sa majorité pour fuir Coyote Crossing. Une petite gâterie suivie d'une partie de jambes en l'air passées, et le voilà reparti surveiller le corps qui, dans l'entremise, s'est fait la malle. Qu'importe ! Toby ne trouve personne au poste alors il va prendre une douche, se laisse attendrir à la vue de son bébé qui dort, retrouve sa compagne dans son lit, lui fait l'amour, part se faire un café, retourne chez sa maîtresse, qui lui refait une gâterie avant que son beau-père ne frappe à sa porte, forçant Toby à s'enfermer dans un placard et à se coincer le sexe dans sa braguette, ne pouvant hurler sa rage (il évite l'impuissance une première fois). De toute façon, trois fois en une seule nuit, il ne va pas se plaindre ! D'autant que la suite le pousse dans une intrigue furieuse et meurtrière.
Pourchassé par des hommes - Mexicains - qui en veulent à un trousseau de clés qu'il a subtilisé, Toby pense trouver refuge auprès d'un de ses collègues... qui fait partie d'un réseau de trafiquants d'immigrés clandestins. Toby passe son baptême du premier mort hache en mains sans se douter qu'il va par la suite coûter très très cher au contribuable, et permettre au croque-mort de la région d'amasser un joli pactole. Car outre les Mexicains, Toby a les frères Jordan au cul, persuadés qu'il a tué Luke. Et comme si ça ne suffisait pas, sa femme le quitte. Tout ça fait un peu beaucoup mais n'est qu'un infime parcelle des événements nocturnes que Toby va affronter. Entre deux tueries, il doit aller acheter des couches pour son gosse, partir à la recherche du shérif, attendre placidement des renforts, traiter avec des clandestins, et avec les notables de la ville. Le tout sans aucune expérience en la matière. Tout cela aurait pu faire un thriller honnête avec un trait forcé volontairement, malheureusement, Victor Gischler hésite au début entre thriller et roman noir, pour délivrer un roman de mauvaise facture (genre 95% polyester, 5% coton) avec des raccords peu évidents. Il y a d'évidentes fautes de style avec des dialogues qui changent d'un coup de registre, mais l'ensemble se lit d'une traite, et l'on a toujours à l'esprit de vouloir savoir jusqu'où dans l'absurde nous emmènera cette intrigue malgré elle loufoque.

Citation

Si j'hésitais plus longtemps, mes nerfs allaient lâcher ou j'allais m'évanouir de fatigue. Je n'avais plus beaucoup de jus, mais je n'allais pas abandonner, pas encore. Il fallait en finir. Je devais mettre un terme à tout ça. Alors je pris une profonde inspiration, puisai le peu d'énergie qui me restait, m'efforçai d'oublier les douleurs qui me parcourait le corps.

Rédacteur: Julien Védrenne dimanche 16 juin 2013
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