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Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Frédéric Brument
Paris : Archipel, juin 2013
350 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-8098-1139-1
Travail d'O.S.
D'un roman de plage ou d'aéroport, on ne demande pas forcément de révolutionner le genre, juste de faire passer un bon moment. Ce livre (déjà publié chez France-Loisirs sous le titre éminemment poétique de L'Écorcheur de Portland, attention aux doublons), mélangeant procédural et hou-fais-moi-peur, remplira parfaitement le contrat. Le point de départ est éminemment classique. Le policier de Portland Michael McCabe enquête sur la découverte du corps d'une joggeuse qui, détail macabre, a eu le cœur arraché ! On découvre sur les lieux un autre cadavre, également d'une jeune femme, qui a connu exactement le même sort. A-t-on affaire à un tueur en série ? Un meurtre similaire a également été commis en Floride. Mais les cœurs ont été retirés de façon chirurgicale, et il se trouve quatre médecins spécialistes en transplantations cardiaques pour avoir étudié à l'université de Floride, lieu du premier meurtre. Un témoin inattendu mettra McCabe sur la piste autrement plus fructueuse du trafic d'organe... Une nouvelle future victime a été enlevée, et le temps joue contre les enquêteurs... Rien de bien original donc, mais l'efficacité est bien là : les rebondissements sont bien amenés, l'enquête complexe sans être trop embrouillée rappelle parfois le Jonathan Kellerman de la bonne époque, le tout jusqu'à la traditionnelle course-poursuite finale. On ne retrouve là ni l'arrogance du mal écrit, ni les longueurs ou les invraisemblances qui pourrissent aujourd'hui le genre en Anglo-Saxonie. Une bonne histoire bien racontée qui se lit avec plaisir même si elle ne reste pas en mémoire, écrite par un O.S. du crime qui, à défaut d'avoir inventé la poudre, sait la faire parler : que demander de plus à un roman de plage ? Certes, pour la fraîcheur et l'inventivité, il faudra chercher ailleurs, mais parfois, il est bon de mettre son cortex en vacances...
Citation
Il avait obligé Sandy à choisir entre avoir de l'argent et avoir une fille. Elle avait choisi l'argent, ce qui n'avait pas surpris McCabe. Sandy était comme ça, c'était tout, et personne n'y pourrait rien changer. »