Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
520 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-8195-0395-8
Coll. "Thriller"
Survival guerrier
Luc, un jeune gendarme, découvre que des disparitions mystérieuses se sont déroulé dans un coin de ses montagnes, au cœur du massif du Champsaur. Et les autorités semblent les avoir négligées, sinon couvertes. C'est justement dans ce coin reculé qu'ont disparu deux biologistes envoyés de la tentaculaire et rapace compagnie Agro World chargés de négocier l'accès à une source d'eau minérale. C'est Jean-Marie Lorey, commercial aux dents longues, le meilleur, mais en pleine déchéance depuis le départ de sa femme, que la compagnie envoie, un contrat avantageux en poche, trouver ce Matteo Piedra qui semble maître des lieux. Mais à son arrivée, les mystères s'accumulent. Que sa passe-t-il dans ce lieu-dit nommé la crête des Dix Mendiants, censé être maudit ? Y a-t-il vraiment des succubes dans ces bois — ou pire encore ?
Dernière fenêtre sur l'aurore, noirissime premier roman de l'auteur, n'était pas passé inaperçu tant il témoignait déjà d'une maîtrise évidente. Pour ce deuxième roman qui évoque à la fois certains opus de Karine Giébel et les drames ruraux tirant vers le fantastique de Pierre Pelot (notamment La Nuit sut terre), l'auteur prend à bras le corps un genre plutôt illustré au cinéma, le survival, dérivé du film d'horreur où des "civilisés" affrontant des "dégénérés", face à la nécessité, finissent par s'avérer plus barbares encore que les non-civilisés (sans déflorer, on pense parfois au plutôt réussi Frontière(s) de Xavier Gens). Du coup, si l'ensemble n'a pas la narration serrée et implacable de Dernière fenêtre sur l'aurore, et multiplie un peu inutilement les points de vue (mais le travail éditorial n'est pas la spécialité des Nouveaux Auteurs...), l'ensemble suit la trame du genre sans trop s'abaisser à multiplier les tortures ou les humiliations inutiles. On retrouve le don de l'auteur pour présenter des personnages crédibles, surtout dans leurs fêlures - ce cadre ex-tueur qui, plutôt de sombrer dans l'alcool, choisit les réalités virtuelles, ce qui aura incidence sur l'intrigue de façon plutôt intelligente. C'est lorsque l'on plonge dans l'origine de la menace hantant ses bois que le texte prend une toute autre dimension avec un développement assez démentiel que n'eût point renié Serge Brussolo. Au final, un roman toujours agréable, qui aurait néanmoins gagné à être resserré pour plus de punch. Mais pour dresser un bilan, on attendra le troisième roman de l'auteur !
Citation
Il était tombé dans l'antre de la folie, habité par des psychotiques furieux qui se faisaient la guerre.