Aphrodite et vieilles dentelles

Ce gamin n'existait pas. Lors de l'enquête, il avait été prouvé qu'il n'avait même pas d'amis en chair et en os. Il avait donné naissance à une foule de courtisans virtuels, pour se façonner une aura de célébrité aux compétences inexistantes. Ce type était fait d'air. Un produit constitué de bulles invisibles ; le crime les avait révélés, en y pchittant au spray un nuage de sang.
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Roman - Thriller

Aphrodite et vieilles dentelles

Humoristique - Social - Trafic MAJ vendredi 13 mai 2016

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,5 €

Karin Brunk Holmqvist
Potensgivarna - 2004
Traduit du suédois par Carine Bruy
Bordeaux : Mirobole, mai 2016
258 p. ; 20 x 15 cm
ISBN 979-10-92145-56-4
Coll. "Horizons pourpres"

Un petit coup de... vieilles

À Borrby, village perdu de Scanie, deux sœurs célibataires, Elida et Tilda Svensson, soixante-dix-neuf et soixante-douze ans, vivent de leur maigre retraite dans leur maison sans aucun confort (ni WC intérieur – celui-ci va d'ailleurs être le héros, ou le moteur, difficile à dire en pareil cas, de l'intrigue –, ni eau courante). Mais elles ont l'habitude, à leur âge, font de ce handicap une sorte de philosophie de l'existence, avec horaires stricts et quotidien totalement ritualisés, et vivent dans le culte intégral du passé. Leur frère Rutger, de dix ans leur aîné, est parti à la ville et s'est marié avec Marianne. Il a grimpé sur l'échelle sociale et guette la vieille demeure familiale pour en faire la résidence secondaire nécessaire à son statut. Mais les deux sœurs ne l'entendent pas de cette oreille. Or, voici qu'un nouveau venu, Alvar Klemens, lui aussi célibataire, achète la maison voisine (avec laquelle elles partagent leur puits). Saisies par le démon de midi (et demie !), elles font assaut de coquetterie auprès de cet homme qui déclare ne plus attendre que la retraite pour s'installer définitivement à Borrby. Et elles notent bientôt le comportement bizarre de son chat, lorsque celui-ci vient de se rouler dans l'herbe qu'Alvar fait pousser sur son terrain : les femelles du voisinage sont l'objet d'un véritable harcèlement de sa part. Au bout de son premier séjour, Alvar leur confie les clés de sa maison à des fins de surveillance de bon voisinage et leur révèle alors qu'il arrose son herbe avec une mixture spéciale à base de café, de vodka et autres substances alcoolisées. Après avoir vu une publicité dans la presse locale, les deux sœurs ont une idée de génie : vendre par correspondance un "élixir aphrodisiaque" confectionné sur la base de cette recette à l'intention des messieurs victimes de pannes érotiques dues à l'âge ou à d'autres facteurs. Il leur suffit pour cela d'ouvrir une boîte postale que, pour plus de discrétion dans la petite localité, elles mettent au nom de leur frère. Le bénéfice, elles pourront l'investir dans ce... WC intérieur qui assurera leur bien-être définitif. Le succès dépasse vite leurs espérances les plus folles. À tel point qu'elles reçoivent bientôt une commande de... leur propre frère (en délicatesse conjugale). Ce sera le début de certaines complications.
Le meilleur du livre est sans doute son titre... français (l'original est bien plus prosaïque). Impossible, en effet, de ne pas penser au célèbre film loufoque de Frank Capra, en lisant les aventures de ces deux vieilles demoiselles saisies par la débauche, un peu comme monsieur Le Troadec. L'idée était bonne mais elle aurait eu besoin d'être alimentée de trouvailles nouvelles, comme le film. Ce n'est hélas pas le cas et on doit se contenter d'une sorte de longue nouvelle divertissante mais qui s'essouffle vite. Quant à savoir qui a bien pu voir là l'ombre d'un roman policier, c'est une énigme qui ne sera sûrement jamais résolue.

Citation

Le jour où leur annonce devait paraître, Tilda et Elida se rendirent au magasin dès potron-minet.

Rédacteur: Philippe Bouquet lundi 09 mai 2016
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