Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani
Paris : Fleuve, janvier 2016
236 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-265-09728-5
Coll. "Fleuve noir. Thriller"
Dans le labyrinthe des glaces
Le commissaire Montalbano aimerait ne rien faire et surtout ne pas s'occuper de la paperasse qui encombre chaque jour son bureau. Il est coincé dans sa routine, entre des adjoints qui sont conformes à ce qu'ils sont depuis plusieurs romans, une maîtresse qui n'intervient que téléphoniquement mais reste d'une jalousie à toute épreuve, des supérieurs un peu chafouins et un journaliste qui lui en veut. Heureusement qu'il lui reste des petits repas bien agréables et sa petite maison au bord de la mer... Depuis peu, il a également une petite voisins qui lui fait du gringue pendant que son mari est sur les routes, à la recherche de clients pour son business d'informatique. On se croirait presque dans une chanson de Georges Brassens. Lorsque le roman commence, une bombe va perturber ce petit monde tranquille. Mais qui a bien pu poser une bombe devant un magasin abandonné ? S'agit-il d'une erreur suite au déplacement par mégarde d'une bombe qui aurait dû exploser devant l'immeuble d'un parrain de la mafia ? D'autres bombes sont découvertes, et la belle voisine est non seulement de plus en plus entreprenante, mais elle n'hésite pas à vouloir s'afficher avec le commissaire au plein milieu de la bourgade. Tous les événements qui composent cette enquête sont étranges car systématiquement ils font pointer les indices dans des directions qui s'opposent. Personne n'est ce qu'il semble être et tout est sujet à caution : les bombes explosent devant des endroits vides, visant qui ? Dans l'immeuble du mafieux, il y a quasiment une cible potentielle à chaque étage. Pourquoi un représentant en informatique n'a-t-il que quelques ordinateurs qu'il cache dans une pièce enfermée de sa maison ?
Tout le roman se déroule durant de longues pages dans ce calme et cette tranquillité ensoleillée qui, peu à peu, vire au cauchemar : on cherche à discréditer Montalbano, pris dans la jalousie de sa compagne et ses propres remords de regarder trop amoureusement sa voisine. On savoure une recette de cuisine et un petit plat cuit tranquillement, puis on se rend dans un champ où les méchants ont cuit un homme dans sa voiture. Cette oscillation entre la dolce vita et les horreurs du monde, ces intrusions du Mal dans un monde où les seuls ennuis sont les documents à compléter, les fautes de prononciation d'un adjoint ou les malentendus d'une crise conjugale. Jeu de miroirs est le roman dans lequel le lecteur retrouve un univers très familier, comme le plaisir d'un feuilleton ou celui de s'asseoir dans son fauteuil préféré, avec ses chaussons et son café fumant, où quelques infimes différences dans les détails rehaussent le goût de déjà-vu.
Citation
Il se mit à signer à contrecœur quelques papiers, de manière que l'énorme pile sur son bureau puisse retrouver un certain équilibre.