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Dernier meurtre avant la fin du monde. 3, Impact
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Valérie Le Plouhinec
Paris : 10-18, février 2017
312 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-264-06959-7
Coll. "Domaine policier", 5169
Fin du monde, ter
Voici donc la conclusion d'une tragédie annoncée : un bolide se dirige sur la Terre et va la détruire. Du coup le monde se délite. Même s'il a trouvé un refuge stable en attendant la fin du monde, le narrateur du texte n'est pas satisfait. Sa sœur a disparu, entraînée dans les remous d'une secte qui espère mettre en place un plan B. pour sauver l'Humanité. Comme les jours sont comptés, Hank décide de retrouver sa sœurette avant la fin du monde. Il part donc sur les routes en direction de l'État américain de l'Ohio, où la secte se serait réfugiée.
Ce qui est intéressant dans le roman, ce n'est pas tant l'enquête policière - car la recherche de la sœur de notre narrateur s'apparente plus à un jeu de piste autour d'un commissariat perdu au fin fond de la cambrousse américaine -, que l'évocation douce-amère de cette fin du monde. Hank et un voleur devenu son comparse traversent à vélo les États-Unis, et vont rencontrer des sectes illuminées, des gens désespérés qui vont se suicider ou sont devenus fous, des habitants qui attendent sereinement la fin du monde en comptant les poulets qui leur restent pour les manger jusqu'au dernier moment, des hordes de pillards qui révèlent leurs bas instincts avant le cataclysme. Ce décor, ainsi que les membres de la secte qui sont cachés quelque part près du commissariat, constituent l'arrière-plan de cette histoire où Hank, peu à peu, tente de retrouver sa s&oeli;ur, puis ayant découvert son cadavre égorgé, veut comprendre pourquoi et par qui elle est morte. Mélancolie prenante où alternent les souvenirs d'un passé adolescent et familial serein, les scènes d'évocation alternent avec les rencontres entre le policier et les derniers humains qui attendent plus ou moins patiemment la fin du monde. Clou du roman, la rencontre entre Hank et un groupe d'amish. Seul le patriarche est au courant de la fin du monde et il a décidé de ne rien dire, de se calfeutrer avec sa famille en espérant qu'ils mourront sans comprendre ce qui s'est passé. Ce choix contraste avec la folie des autres personnages que croisera le policier.
Le fond répondant à la forme, c'est avec un style qui s'appuie sur la contemplation, sur l'évocation lyrique des petites joies (la nature, un repas avec des amis de fortune, un bureau de police abandonné mais qui respire encore les dernières activités familières) et laissant de côté des descriptions gore qu'est racontée cette fin du monde, sans brutalité, en douceur, comme dans une attente assez zen et avec un final apaisé qui éclaire la trilogie de belle manière. C'est surtout par ce traitement léger de cette fin du monde et l'obstination du policier-narrateur de clore sa quête malgré tout que le roman se révèle une bonne surprise.
Citation
Les temps sont durs, monsieur, Nous avons tous eu des choix difficiles à faire. Dieu vous pardonnera.