Un léger bruit dans le moteur

En temps ordinaire, on dénombre 38000 cas de suicide annuellement. Pour l'an dernier, cela représente 4500 décès supplémentaires. De ce que je sais, le taux a grimpé à 15,5 sur le premier trimestre de cette année. En projection annuelle, on comptera 8400 suicides de plus au 31 décembre prochain.
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Bande dessinée - Thriller

Un léger bruit dans le moteur

Tueur en série - Huis-clos - Rural MAJ mercredi 19 avril 2017

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 16,9 €

Gaet's (scénario), Jonathan Munoz (dessin)
Scénario adapté de l'œuvre de Jean-Luc Luciani
Rouen : Petit à petit, avril 2017
112 p. ; 27 x 20 cm
ISBN 979-10-95670-23-0

Noirceur enfantine

Les éditions Petit à petit viennent de rééditer la bande dessinée Un léger bruit dans le moteur adaptée du roman éponyme et horrifique de Jean-Luc Luciani paru, lui, en 2012. Cette bande dessinée avait fort justement obtenu le prix SNCF dans la catégorie "Bande dessinée" en 2013. Jonathan Munoz, le dessinateur, a mis cruellement en images une histoire sordide sur un scénario à couper au couteau de Gaet's : celui d'un petit enfant dans un village isolé de tout, qui tue un à un les habitants en commençant par sa famille. Si l'on peut l'innocenter de la mort de sa mère (en couches), il n'en est pas de même des suivantes. L'enfant est aussi ingénieux qu'il est sans conscience. De ses petits camarades au chat de l'épicière en passant par le curé, son demi-frère, sa belle-mère et les voisins, c'est un carnage en règle qu'il nous propose avec de multiples variations. À sa froideur s'ajoute son art du mensonge, de la manipulation et du chantage. Personne ne semble trouver grâce à ses yeux hormis Laurie, la jeune fille mutique, abusée par son propre père puis par son père à lui quand la catin disparait du paysage. Le paysage est désolant, les personnages sont à la fois moches intérieurement et extérieurement. Tous sont vils et miséreux, vivant de la pension des morts dans le stupre, l'inceste et la folie, se réunissant le dimanche pour écouter la messe délivrée par une cassette VHS. C'est à un univers dérangeant auquel on est convié, et pourtant on se prend de sympathie pour ce freluquet, et on le suit pas à pas attendant la réalisation de ses crimes. Peut-être est-ce à cause de son innocence malfaisante, peut-être est-ce à cause de son physique de gringalet, peut-être est-ce à cause de ces mots compliqués qu'il a fait siens. Sûrement un peu de tout ça. En attendant, ces plus de cent pages joliment dessinées sur fond de bichromie sépia et bleu, découpées en chapitres à l'instar du roman et mises en valeur dans une atmosphère glauque, sombre et humide se dévorent hypnotiquement – ne vous fiez cependant pas à la très jolie couverture et à l'apparence enfantine, cette bande dessinée très graphique avec un parti pris assumé n'est absolument pas à mettre entre toutes les mains, malgré sa fin lumineuse !

Citation

Ici c'est un endroit où personne ne s'arrête...sauf si l'on tombe en panne.

Rédacteur: Julien Védrenne mercredi 19 avril 2017
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