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Grand format
Inédit
Tout public
556 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-265-11696-2
Coll. "Fleuve noir. Thriller"
Alice au pays des embrouilles
À dix-huit ans, Alice casse la baraque de ses parents bien comme il faut et part à Montréal sans trop savoir ce qu'elle y cherche. Un Montréal qui ne ressemble pas tout à fait à ce qui ressemble à notre réalité... De bars en petits boulots, de cette drogue que lui donne Charles, l'homme immobile voulant se transformer en cocon, rencontrant des personnages de plus en plus bizarres comme cette tenancière de bar à strip-tease nommée Andromaque qui ne s'exprime qu'en alexandrins, Alice commence sa descente aux enfers. En est-ce d'ailleurs une ? Si seulement elle pouvait trouver cette grande réponse qu'elle cherche désespérément. Mais pour y répondre, il lui faudrait savoir quelle est la question ! Peut-être que cette fameuse Reine Rouge tapie dans son Palais, qui semble régner sur ce petit monde, la détient ? Prête à tout pour y rentrer, Alice va-t-elle se brûler les ailes ou découvrir une vérité plus dangereuse encore ?
Votre rédacteur aime résolument Patrick Senécal, que Fleuve Noir a eu le courage (enfin !) de publier après plusieurs adaptations cinématographiques. En lisant le résumé, il ne faut pas être grand clerc pour deviner que ce roman de 2010 est une réécriture sombre urbaine d'Alice au pays des Merveilles... Et bien plus encore ! L'Alice de Patrick Senécal évoque plutôt la Wendy du roman éponyme de Vincent Ravalec et son don pour rester pure au milieu des pires dépravations. Car si les personnages emblématiques du roman de Lewis Carroll (et pas de ses adaptations aseptisées) sont présents sous des avatars divers, on serait bien en peine de dire de quoi relève exactement le résultat. Une quête initiatique ? Un roman érotique ? Un récit picaresque ? Un texte horrifique ? Un suspense ? Du fantastique débridé ? De la littérature dite générale ? Tout ceci en même temps, l'auteur ne se bridant manifestement pas, sans chercher le consensuel mou qui fait les belles têtes de gondoles. C'est cette liberté absolue qui force l'admiration, même si certains lecteurs risquent d'être décontenancés par le ton de cette narratrice (et pour une fois, on nous a laissé quelques 'sties d'calices de québécismes pour un brin d'exotisme bienvenu). Liberté totale jusqu'à une conclusion douce-amère qui démontre que non seulement Patrick Senécal connaît la logique du conte de fées, mais il l'a également comprise. Pas de doutes, on en redemande !
Citation
Je regarde autour de moi en soupirant. Je suis morte de fatigue. Quitter la maison en provoquant une guerre civile, ça épuise émotionnellement. Pis j'ai faim.