Le Shôgun de l'ombre

C'est la deuxième fois que je le croise, ce mec. Ce sera la dernière aussi, et c'est plutôt mal parti pour moi. Mon coup raté, il a envoyé valser mon couteau à l'autre bout du couloir. Et mon Colt 45 reste coincé dans mon dos, sous la ceinture, hors d'atteinte et inutile.
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Roman - Policier

Le Shôgun de l'ombre

Historique MAJ mercredi 04 novembre 2009

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

À partir de 9 ans

Prix: 13,5 €

Jérôme Noirez
Saint-Herblain : Gulf stream, septembre 2009
278 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-35488-048-4
Coll. "Courants noirs"

Le Mal rôde dans l'ombre et tisse sa toile

Nous sommes à la fin du XVe siècle au Japon. C'est une période un peu difficile car le pays sort de guerres civiles compliquées et des seigneurs locaux essayent de conserver des pouvoirs face à un gouvernement central faiblissant. Ryosaku est un enquêteur détaché par l'empereur pour les affaires graves. Il a de curieuses méthodes d'investigation, passe son temps à se frapper le crane avec un petit marteau pour en faire jaillir les idées, et ne veut pas porter d'armes (même s'il sait s'en servir en cas de besoin).
Il est "surveillé" par les différents clans qui gravitent autour du pouvoir. On vient de lui adjoindre trois jeunes seigneurs, des fils dépréciés ou mal vus, de bonne famille, afin qu'ils apprennent avec lui. Ryosaku est chargé en même temps de les aider à devenir des hommes mais c'est chose difficile car ce sont des caractères bien trempés.
Un sinistre complot se trame : un mystérieux shogun de l'ombre qui semble être un personnage fantomatique né de l'encre et non de la chair terrorise les seigneurs, s'introduirait même chez l'empereur, provoquant des abimes de terreur. Pour l'instant, ces agissements restent secrets mais lorsque le peuple l'apprendra ne risque-t-il pas de se rebeller ? Déjà, Ryosaku doit gérer un conflit violent entre des paysans et un brasseur de la ville qui se sert de sa fortune pour prêter à des taux usuraires et ruiner les villageois.
Une nouvelle enquête se présente : des inconnus ont profané un cimetière, ce qui pour des Japonais au XVe siècle est encore plus terrible que pour nous. Ils ont laissé des empreintes qui prouvent qu'ils étaient nombreux et de tous âges. La réponse de l'enquête est sans doute à chercher dans le passé et notamment dans celui d'un écrivain de nô qui laissa un poème inachevé... En même temps, Ryosaku doit gérer des adjoints particulièrement individualistes : l'un d'entre eux veut venger son père en se battant contre un seigneur puissant tandis qu'un autre s'est entiché d'une jeune fille qui semble bien proche des comploteurs de l'ombre.
Jérôme Noirez, connu également pour ses romans de science fiction, signe là le deuxième volume d'une série (dont les différents titres peuvent se lire indépendamment les uns des autres) autour du Japon médiéval. Servi par une érudition sans faille, par un sens du mot juste, par un mélange entre une intrigue policière de facture classique et des éléments diffus qui lorgnent du coté du fantastique, le roman décrit avec soin les décors et les mentalités des personnages. On retrouve du van Gulik ou des sœurs Kim et Than-Van Tran Nhut dans ce que ces auteurs ont de meilleur. La collection (il y a eu récemment un roman policier sur les vikings de bonne facture) s'adresse plus particulièrement aux enfants, mais on ne voit vraiment pas en quoi elle pourrait déplaire à un lecteur adulte qui y trouvera de l'exigence, des plages d'humour (notamment une évocation du zen sous influence du saké), un vocabulaire soigné, des descriptions minutieuses et une envie de faire partager une atmosphère au lecteur toujours bienvenue.

Citation

Tu me demandes de me rendre ? Pour que l'on me fasse exécuter comme une chienne ? Je préfère mourir ici... J'ai échoué, Sozo, je n'ai pas été digne du shogun de l'ombre.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 04 novembre 2009
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