Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Cécile Ardilly
Paris : Robert Laffont, juin 2018
318 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-221-21624-8
Coll. "La Bête noire"
Huis-clos psychologique
Caroline est mariée à Francis, mais ce dernier est très dépressif et l'arrivée d'un bébé ne change pas grand-chose à la donne. Du coup, malgré de longues hésitations, Caroline succombe aux charmes d'un collègue de bureau, un jeune célibataire, et commence avec lui une passion de plus en plus dévorante. Finalement, ils rompent et l'amant part travailler dans une autre ville. Caroline tente alors de reconstruire sa vie avec son mari et, pour se changer les idées, ils décident de partir quelques jours en amoureux. Pour ne pas trop dépenser, ils font un échange de maisons. Mais à peine arrivés dans cette nouvelle maison, Caroline ne manque pas de se retrouver inquiète. Dans les pièces, nombre d'indices lui laissent penser qu'il s'agit de la demeure de son ancien amant. Des indices troublants qui ne peuvent venir que de lui. S'ajoute au puzzle une mystérieuse voisine qui tente de devenir sa copine. Atmosphère stressante, vacances tendues ! Quand des SMS arrivent qui laissent penser que cette hypothèse de la maison prêtée par l'ex se précise, Caroline succombe à la panique, et son comportement étrange rejaillit sur la dépression de son mari. La vérité sera peut-être plus complexe...
Nous sommes là dans une sorte de huis-clos avec le couple qui ne parvient pas à s'en sortir. En parallèle des flashbacks nous permettent de reconstituer le passé de l'héroïne de cette histoire. Des rebondissements intelligemment amenés transforment les pistes que nous croyions certaines. C'est ainsi que la voisine a bien un rôle à jouer, mais ce ne sera pas celui que l'on croit. L'ex-amant est bien partie prenante, mais d'une façon différente. Du coup, ces volte-face rompent le train-train et maintiennent notre attention du lecteur, car le roman est avant tout une introspection psychologique et un piège de haute tenue. De l'intéressant sans aucun doute mais avec peu d'actions concrètes et de drames éclatants. À l'image de la dépression du mari, le récit semble apathique, mais des éclats soudain relancent sa tension, comme les quelques velléités des époux pour reconstruire leur couple, le sauve de l'abîme dans lequel il glisse avec une régularité métronomique. Plus psychologique que policier, L'Échange est un roman noir qui joue sur des détails, sur des vengeances mal définies, sur des menaces dont on ne sait si elles existent, sur un quotidien qui s'effrite devant la réalité, bref sur des émotions de tous les gens, pouvant toucher tout un chacun, sur les angoisses de cette classe moyenne occidentale qui ne sait plus à quel saint se vouer.
Citation
Je l'embrasse à mon tour sans vraiment toucher sa bouche. Trois mois après les faits, on continue à marcher sur des œufs - prudents au point qu'une certaine maladresse s'est insinuée au sein de notre couple.