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Il existe des romans dont le but n'est pas forcément de créer un suspense ou de développer un style ou une noirceur. Ces romans se basent sur une idée, que l'auteur juge intéressante, et dont il veut exposer tous les aspects, les possibles narratifs, les bifurcations et la façon qu'ont les personnages de retomber sur leurs pattes et de continuer leurs actions. C'est assurément cette option qu'a choisi Bertrand Demars. Partant d'un constat pessimiste, voire réaliste, le roman postule que le monde humain est arrivé en bout de course et que vers l'an 2040, il conviendra de passer à autre chose. C'est en tout cas ce que pense le Démiurge, sorte de chef secret qui dans l'ombre manipule, par des plans diaboliques, parfois sur des années, la destinée humaine en fonction de ce que désirent ses clients. Dans le cas présent, c'est un émir arabe, cruel et despotique, qui veut concentrer entre ses mains toute la puissance que pourraient lui donner les dernières réserves pétrolières du monde. Le Démiurge va accepter de l'aider, mais d'une part il sait que le dirigeant arabe va essayer de le tuer et, d'autre part, il prépare son plan en le faisant financer par le monarque du golfe, afin de créer un nouvel ordre politique mondial. Oh ! Sa vision est simple : détruire l'informatique dans le monde à l'aide de bombes magnétiques et créer ainsi le chaos. Seuls les survivalistes et ceux qui se sont préparés s'en sortiront, créant les bases d'un monde épuré et moins dépendant de la technologie, avec une plus faible empreinte carbone. Un plan diabolique qui peut se trouver contrarié par de multiples petits "bugs" : un autre groupe secret qui surveille la lignée des Démiurges depuis des siècles et a peut-être introduit des agents secrets dans leur réseau. Des agents secrets peut-être retournés une ou plusieurs fois. Des acteurs qui poursuivent en douce d'autres buts que ceux du plan général ou bien qui ont des ambitions personnelles complexes...
Bertrand Demars parvient à créer un univers, un futur, exposé de manière peut-être un peu manichéenne (les méchants sont vils et fourbes, les "gentils" ont des certitudes et une bonne foi inébranlable alors que au départ l'idée de détruire le monde sur une base survivaliste n'est pas forcément un concept très sympathique). Le roman rebondit donc sur les accrocs, les entorses au plan initial et les moyens de le relancer, de remettre tout sur les bons rails. C'est surtout cet aspect rythmé qui pourrait intéresser un lecteur en quête d'un monde post-apocalyptique.
Citation
Il savait qu'il accepterait le contrat. Mais il allait le remplir sous une condition que lui seul connaîtrait. Cette dernière était morbide, dangereuse, mais certainement nécessaire à la renaissance du monde.