Mare Nostrum

Le monde était exactement tel qu'il devait être. Ni plus, ni moins surtout. Elle possédait l'amour d'un homme bien. Une maison. Et de l'argent à elle – tout frais d'un neuf, d'un vert absolument radieux - le seul fait d'y penser la ragaillardit et, sous l'effet d'une bouffée d'excitation, elle se mit à fredonner.
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Roman - Noir

Mare Nostrum

Social - Disparition - Urbain MAJ mardi 07 avril 2020

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 18 €

Olivier Arnaud
Paris : Lajouanie, février 2020
256 p. ; 19 x 13 cm
ISBN 978-2-37047-144-4
Coll. "Roman pas policier mais presque..."

Mé-di-ter-ra-née...

Léo fait dans le poulet. Le vrai, pas le policier. Ce qui veut dire qu'il parcourt les élevages du Nord pour approvisionner les assiettes des consommateurs en un "fleuve continu de viande morte vers la périphérie des villes". Comment a-t-il pu en arriver là lorsque sa jeunesse a surtout été bercée des langueurs de la Méditerranée, du soleil et des vacancières allemandes peu farouches ? Mais le passé va soudain se rappeler à lui pour le ramener dans ce coin du Var. Souvenir de toute la bande des potes, Ange, Albanie la mystérieuse, Marc-Antoine, devenu maire et conseiller général, Nans, Toussaint, leurs après-midis en radeau sur les flots ensoleillés. Il y a aussi le drame : Néné, le bon copain, mort dans un accident de bateau, et dont on attend toujours que le corps reparaisse. Accident aussi, la mort involontaire de ce vieil Harki dans un incendie qu'ils ont provoqué. Car ils n'étaient pas des anges et profitaient de la mansuétude des autorités pour s'adonner aux rapines. Il y a aussi celui qu'on appelait la Longue Route et qui a fini par arriver au bout de la sienne. Mais maintenant, ceux qui s'appelaient le commando Albert Camus sont sur le pied de guerre : l'ennemi s'appelle le Suisse, et il veut acheter leur ancien quartier surnommé l'Indochine pour y bâtir des clapiers à touristes. Comment retrouver la flamme vingt ans plus tard ?
Amateurs de thrillers industriels aux rebondissements à la pelle passez votre chemin ! Si la trame une fois posée (d'anciens copains d'enfance réunis vingt ans plus tard après, alors que la vie a laissé ses traces) pourrait sembler des plus banales, elle n'est que prétexte : on est une fois de plus sur cette passerelle entre littératures dites "noire"» et "blanche" ; car l'auteur, Olivier Arnaud, a du style. Et quel style ! Poétique, élégiaque, il prend le contrepied des auteurs de thrillers industriels précités dont toute description est bannie pour coller aux désormais sacro-saints standards télévisuels. Tout est atmosphère, immersion, rappelant un peu le fabuleux Un petit jouet mécanique, le chef d'œuvre de Marie Neuser, avec des pages sur la Méditerranée (la Mare Nostrum du titre) rappelant des auteurs comme Henri Bosco. On regrettera juste un léger flou sur l'action proprement dite si bien qu'il faut s'accrocher pour définir la chronologie précise des événements. Mais les amateurs de véritable écriture, qui n'ont plus grand-chose à se mettre sous la dent ces derniers temps, peuvent y aller en confiance. Il est rassurant de voir qu'il y a encore des éditeurs pour aller à contre-courant...

Citation

Enfants, nous n'avions pour projet que cette lumière dans laquelle nos vies se fondraient alors qu'à la barre je tutoyais le large. Sans le savoir, ces quelques minutes de navigation hors du temps détermineraient ce que je deviendrais.

Rédacteur: Thomas Bauduret mardi 07 avril 2020
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