Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
Quand la mémoire défaille
Contrairement aux apparences, Memory n'est pas le nom d'un jeu, mais celui d'une maison spécialisée perdue dans la forêt. Là-bas, des patients atteints de perte de mémoire sont soignés. Dans une partie de la maison, on soigne des gens particulièrement blessés : ils se souviennent de leur vie d'avant le choc qui les a envoyés là mais depuis ils ont la mémoire d'un poisson rouge et oublient au fur et à mesure qu'ils apprennent. Aussi, lorsqu'on découvre l'un des pensionnaires pendus durant une fête d'anniversaire, comment débusquer le coupable ? Une jeune inspectrice, qui tente de revivre après la mort de son père adoptif (et qui voit revenir dans sa vie sa mère droguée qui avait été déchue de ses droits maternels), est chargée de l'enquête. Le mort avait visiblement gardé un peu de mémoire et essayait de reconstituer sa vie d'avant. Il avait un dossier soigneusement caché dans les parages de l'établissement. Mais qui a voulu sa mort ? Qui se cache comme assassin derrière la façade d'un malade ? Les choses se compliquent lorsqu'un infirmier, peut-être complice, est retrouvé mort à son tour, et qu'un sniper prend les occupants de Memory pour cible, alors que la neige tombe et isole la maison de soins.
Roman rapide d'Arnaud Delalande, un auteur que l'on a croisé pour des romans historiques, Memory se base sur une idée intéressante bien exploitée. Les affres sentimentales de l'héroïne semblent presque écrites pour l'adaptation télévisée et n'apportent pas grand-chose à l'intrigue, mis à part le fait de rappeler qu'il y a d'autres formes de mémoires du passé. L'enquête, de forme classique, révèle un scandale dans lequel plusieurs des pensionnaires pourraient être impliqués, ce qui multiplie d'autant les possibilités de suspects. Mais cela n'entraine pas forcément une montée du suspense qui arrive fortuitement avec les tirs du sniper. En restant trop sage, en s'inscrivant dans une veine très classique, Memory s'inscrit dans la veine des bons romans policiers sur fond de huis clos, et offre une bonne lecture mais à laquelle il manque un petit plus qui aurait pu le transformer en livre haletant.
Citation
'Vous aviez raison, doc, au fait. On a tous un fantôme dans la machine. On apprend juste à vivre avec.' Elle sourit encore, les larmes aux yeux :'Et certaines choses ne s'effacent pas.'