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Inédit
Tout public
Traduit du grec par Michel Volkovitch, Hélène Zervas
Paris : Le Seuil, juin 2021
330 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-02-147406-0
Coll. "Cadre noir"
Derrière les facades grecques
Le commissaire Kostas Charitos est bien connu à présent des lecteurs français. La Grèce est en crise depuis des années ce qui lui vaut des problèmes financiers, et surtout sa famille l'occupe à plein temps. Sa femme lui cuisine des bons petits plats, et il lui fait régulièrement des infidélités dans les restaurants locaux. Depuis peu, il doit gérer la naissance du bébé de sa fille. Le gros problème, c'est que les parents ont choisi pour l'enfant le prénom d'un oncle, ce qui n'est pas forcément conforme aux coutumes qui préconisent le prénom du grand-père (ce que voudrait bien l'autre grand-père). Mais, bien entendu, comme Kostas Charitos est policier, il lui faut une enquête, si possible sensible et qui met le doigt sur les problèmes de la société grecque. Dans le présent volet, ce sont des "terroristes" qui ont posé une bombe dans la voiture d'un propriétaire de chaîne d'hôtels qui est un mécène renommé. La revendication est écrite à la main, par un mystérieux groupe armé des idiots nationaux qui se plaint de l'hypocrisie des gens. Le message dit que l'important ce n'est pas la mort de cet homme, mais que la police découvre le mobile, les raisons. D'autres cadavres vont également apparaître, toujours au nom de la lutte contre l'hypocrisie, toujours selon un schéma violent. Bien évidemment, les hommes politiques grecs aimeraient que ce "scandale" s'arrête. Kostas Charitos, entre deux repas et deux visites à son petit-fils, mène les investigations. Il découvrira que derrière le mécène se cachait en fait un homme qui, légalement, trafiquait dans les paradis fiscaux et licenciait régulièrement ses employés trop âgés (et plus chers) pour reprendre de jeunes plus corvéables. Mais alors qui se cache derrière ces attentats tonitruants ?
La série de Pétros Márkaris autour de son commissaire Kostas Charitos se poursuit avec le même schéma habituel : intrigue entre chefs de service (face à un Charitos qui joue peu ce jeu), intrusion régulière de la famille et des amis, enquête qui met en jeu des "failles" du système politico-économique grec avec un focus de plus en plus évident sur l'hypocrisie de la société. Le tout ne révolutionne pas le genre, mais offre, comme chez Andrea Camilleri avec son propre commissaire Montalbano ou un épisode à lé télévision de Columbo, une série de qualité. Une lecture en charentaises (mais que l'on est content d'enfiler le soir) donc mais écrite sans fausses notes. Mort aux hypocrites est une belle immersion dans la société grecque, et Kostas Charitos en est un bon guide.
Citation
Rallier Kypseli depuis l'avenue Athinon-Pireos, c'est toute une aventure, sur fond de clameurs d'automobilistes bloqués, échangeant des répliques telles que 'T'es aveugle ou quoi ?', 'Tu l'as trouvé où, ton permis ?' et autres 'Où tu vas, connard ?'