Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
L'homme est un homme pour l'homme
Liam est un homme des bois qui ne fait pas que vivre dans la forêt : il vit de la forêt. Il pourrait d'ailleurs se contenter de cette vie au rythme des saisons, de chasse et de peu, avec ses chevaux, seul moyen de locomotion là où il n'y a plus de routes. Mais un jour, il rencontre Ava qu'il ramène dans ses bois. L'amour les soude, la vie est simple, mais Ava s'ennuie et a envie d'un enfant. Alors nait Aru. Liam le regarde, s'attache mais est-ce que sa place est vraiment là dans les bois ? Là-dessus, des années passent. En rentrant d'une chasse, Liam découvre sa femme tuée, lacérée par un ours et Aru, cachée sous son corps, protection ultime de l'amour maternel. Que faire ? Il décide d'emmener son fils à la ville pour être élevé par son oncle, la seule personne qui reste possible. Mais l'oncle refuse, alors il faut bien repartir dans la forêt, mais tout va se compliquer.
Il est difficile de résumer ce nouveau roman de Sandrine Collette car il s'agit d'un roman intimiste, où chaque scène décrit les personnages, leurs interactions, leurs pensées, dans leur rapport à la nature. La nature n'est pas une compagne dans une lignée écologiste, mais un espace rude où il faut se battre pour gagner sa place, où la décroissance est forcément un mode de vie car on n'a pas besoin de posséder. Certaines scènes sont à la limite du soutenable et lorsqu'elles commencent, le lecteur se dit que ce n'est pas possible, que cela ne peut arriver. Récit court mais tendu, où chaque mot est pesé avec soin, où chaque description a son poids et chaque scène sa valeur, On était des loups raconte la façon complexe dont peut se révéler la paternité, dont on apprend autant de ses parents que de ses enfants, sans forcément disserter mais lors de chevauchées silencieuses dans les bois, des regards autour d'un feu pour se nourrir. Âpre et tendu, le récit se lit et confirme le talent et l'œuvre particulière de Sandrine Collette, à ranger à côté des textes d'un Pierre Pelot, là où palpitent l'humain et la nature.
Citation
Ce qui reste c'est l'aube grise et pâle et la montagne en silence et je ferme les yeux en écoutant les bruits qui naissent avec le jour et les sabots des chevaux qui s'éloignent et qui battent au même rythme que mon cœur - à moins que mon cœur soit éteint et qu'il n'y ait plus que la résonance des fers sur les cailloux qui me fasse vivre encore un peu, voilà je fais semblant.