Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit du suédois par Rémi Cassaigne
Arles : Babel, janvier 2023
510 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-330-17428-6
Coll. "Noir", 285
Sordide sentimental
Elles s'appellent Nova et Mercy, sont deux adolescentes en fuite d'un foyer, complètement fondues l'une comme l'autre — et avec toutes les raisons de l'être. Mais c'est bien la mort par défenestration de Tara, une autre adolescente, qui met le détective Kevin Jonnson sur leurs traces. Au foyer, elles ont dit avoir été exploitées par un réseau de prostitution enfantine qui pourrait être impliqué dans la mort de Tara. Or une quatrième jeune femme, Nova, a disparu de ce même foyer. Il faut pour le détective retracer l'itinéraire dans le sordide de Nova et Mercy, le peu d'espoir qu'elles ont tiré de leur rencontre. D'autres secrets encore vont refaire surface, le mettant sur la trace du chef d'orchestre que l'on appelle le Marionnettiste, homme à la tête de ce réseau de prostitution. Puis, tout se complique lorsqu'il apparaît que plusieurs personnes utilisent ce pseudonyme de "Marionnettiste"...
Il est difficile de résumer un tel roman : non pas qu'il ne s'y passe rien, contrairement à certains romans-valium, il se passe des choses et même des choses intéressantes (enfin, à condition de ne pas être rebuté par le thème, ce qui peut se comprendre, mais en prenant un roman suédois avec pour surtitre "mélancolie grise", on se doute que l'on n'est pas dans un de ces romans dits feel good encore plus déprimants), mais on a bien du mal à relier le point A au point B ou d'autres à travers des enjeux spécifiques. Le duo de marionnettistes littéraires qui se cache derrière Erik Axl Sund, puisque deux auteurs sont derrière ce pseudonyme, ne cherche pas à mâcher le travail au lecteur en perdant vite de vue l'enquête pour mêler l'itinéraire des deux héroïnes, sordide à faire passer les mélos du XIXe siècle pour des comédies, et des autres personnages peut-être un peu trop nombreux. Inutile de dire qu'il faut presque un crayon et une feuille de papier si on veut savoir qui est qui et comment les scènes s'emboîtent... On retirerait aussi une petite centaine de pages pour éviter quelques rabâchages, mais au moins, Une vie de poupée ne donne pas l'impression de se moquer du lecteur en surfant sur une quelconque vague.
Citation
Il se sert un peu de café au thermos. C'est une curieuse impression de s'endormir et s'éveiller au travail. C'est comme être interné. En somme, on n'a pas d'autre choix que de continuer à trimer.