Contenu
Pas le moral à Balmoral
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Mickey Gaboriaud
Paris : Presses de la Cité, février 2024
352 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-258-19476-2
Coll. "Sang d'encre"
Les reines sont fatiguées
Avril 1957. La jeune reine d'Angleterre Elizabeth II fait sa première visite diplomatique en France. Sauf que, durant cette visite hautement importante, toutes les notes pour son discours disparaissent. Y a-t-il un rapport avec cette personne de son entourage qui, lors de son passage au Louvre, lui a jeté un regard haineux ? Quelqu'un qui aurait un intérêt quelconque à saboter cette visite ? Heureusement que les dactylos royales ont conservé une copie du discours en question, évitant la catastrophe. Mais ce n'est pas tout : dans l'East End londonien, deux corps sont retrouvés dans une petite maison non loin d'Old Brompton Road. Une femme, une simple escort-girl étranglée, mais qui portait sur la tête un précieux diadème, et un homme plus âgé. Plus gênante est l'identité du propriétaire de la maison et premier suspect : le doyen du très sélect Artémis Club... Le meurtre aurait été commis après une partie de cartes à ce même club. Craignant que le scandale rejaillisse sur la cour, puisque le diadème appartenait à l'un de ses ministres, la Reine va tenter d'en savoir plus avec l'aide de sa nouvelle secrétaire Joan McGraw. De son côté, l'inspecteur Darbishire mène sa propre enquête en dépit de nombreux obstacles de sa hiérarchie. Mais une mystérieuse disparition vient compliquer l'affaire...
Cette série de S. J. Bennett souffre du même problème que "Son espionne royale", qui avait si bien commencé pour finir en pantalonnades indignes, en effet soit les personnages évoluent, soit la série stagne. Elizabeth II elle-même a résolu la question par son décès : selon une vieille tradition, la série opte pour des retours dans le temps (quitte à créer des problèmes de continuité avec les épisodes précédents devenus suivants). On passera sur ce titre français à peine digne d'un vieux roman d'espionnage à deux balles des années 1960... Au moins, S. J. Bennett n'a pas calqué la mentalité actuelle sur le passé, mais on retrouve le même problème de ces romans à énigme... pardon, cosy crime (c'est à la mode...) : loin le temps où ils tenaient dans les 250 pages d'un "Masque jaune", il faut remplir du papier au prix de nombreux dialogues et de personnages si nombreux qu'on finit par s'y perdre. Mais comme précédemment, le tout fonctionne avant tout sur la fascination toute britannique sur cette famille royale au prix de nombreux détails (et comme le prouvent les notes, l'auteure est particulièrement bien documentée). Et, bien sûr, c'est gentiment réac. Rien de déshonorant, mais c'est tout de même léger. Les adeptes peuvent en revanche se réjouir : la série va obtenir le Saint Graal qu'est une adaptation télévisuelle...
Citation
Les deux policiers avaient au moins un point en commun : ils préféraient ne pas penser à la jeune femme couchée à la morgue. La strangulation n'embellit pas les gens.