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Le futur selon Benjamin
Voici donc la conclusion d'une trilogie qui se déploie dans un futur proche autour de thèmes liés à la communication, à la transparence et aux réseaux sociaux. Benjamin Fogel l'a basée autour de personnages et de leur descendance. Dans L'Absence selon Camille, l'intrigue se déroule en 2060 et des élections se profilent entre les tenants d'encore plus de transparence y compris de l'État (qui, pourtant, a autorisé discrètement des failles dans le système pour pouvoir exercer son pouvoir régalien) et ceux qui aimeraient limiter des pouvoirs exorbitants. Nous sommes dans un monde où il n'est plus obligatoire de travailler et où chacun touche une petite somme pour passer son temps sur les ordinateurs et les réseaux. Face au gouvernement, un groupe de révolutionnaire, les Obscurantes, dirigé par un personnage déjà présent dans les épisodes précédents, tente de créer des conditions pour se faire entendre. Le groupe a réussi, entre autre, à embaucher le jeune Léonard Parvel qui doit aller écrire des graffitis sur les murs de la ville. Il va alors croiser Sébastien Mille, un vieux policier retraité mais qui continue de manière bénévole son travail, et dont la fille, Holly Mille, est l'une des responsables des forces de police. Et justement, tandis que les forces de police essaient d'investir et d'infiltrer le groupe pour faire cesser cette menace terroriste, que les appétits des différents candidats s'affirment, Léonard Parvel rejoint la demeure de son grand-père (un célèbre musicien présent dans La Transparence selon Irina) afin de réfléchir à tout cela, provoquant aussi des rappels et des angoisses nés il y a bien longtemps. De son côté Camille risque d'être une victime secondaire de ces luttes et de devenir une "prisonnière politique" de ce nouveau régime.
Dernier volet d'une trilogie prenante et forte, envisageant un futur possible et dont on sent déjà les prémices, L'Absence selon Camille explore encore plus profondément le rapport que nous pouvons avoir avec les interfaces, avec les réseaux, avec ce monde virtuel qui s'empare de nos sociétés. S'appuyant sur une intrigue policière, dans cet univers que chacun qualifiera de futuriste ou de dystopique, le récit de Benjamin Fogel suit à travers des personnages, parfois ambigus ou ambivalents, les enjeux, les risques ou les opportunités de ce monde qui se construit sous nos yeux. Mais il ne s'agit pas d'un tract, et l'intrigue qui se manifeste sous nos yeux permet de donner vie et corps à cette société. À travers les personnages, l'on voit bien ceux qui ont à y gagner, ceux qui s'y opposent et ceux qui tentent de s'en emparer pour leurs propres besoins. La construction rythmée est un écrin qui permet de présenter de nombreuses facettes de cet univers intelligemment amené dans le présent volume. Si celui-ci peut se lire indépendamment des autres, il serait intéressant de lire les trois dans la continuité, tant ils se reflètent et montrent que l'auteur avait sans aucun doute une vision d'ensemble de ce dans quoi il nous embarque avec force et talent.
Citation
Leur mission accomplie, Léonard se sent fier. Peu importe s'il œuvre pour le bien ou le mal. Il s'en fiche. Il agit. Il ne se laisse pas enchainer par le quotidien. Il va retrouver son père. Abel le félicite. Il s'en est bien sorti.