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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Nicolas Richard
Paris : Flammarion, octobre 2009
410 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-08-069078-4
Criminel, ce n'est pas une sinécure
Eugene Burnside est un jeune noir londonien, la trentaine. Il a grandi dans les quartiers pauvres mais a décidé de s'en sortir. Pour ce faire, il n'a pas hésité à choisir la voie criminelle, et est entré dans le gang Faron où son intelligence, sa politesse et son sens des valeurs de l'entreprise le font monter en grade très vite. Pourtant il continue à vivre chez sa mère et s'y sent bien, multipliant les rencontres de passage. Eugene a juste un souci qui s'appelle Shifter. Un fabricant-revendeur de drogue, son intermédiaire obligé, qui vit dans une vieille maison pourrie, avec ses deux tantes, deux espèces de monstres nymphomanes qui aguichent sans cesse Eugene. Shifter est constamment protégé par trois chiens qui semblent en totale symbiose avec leur maitre, et force est de constater qu'ils n'aiment pas le jeune noir.
Eugene vient de renouer avec Ralph un vieil ami qui est devenu gérant d'une agence de tourisme. Mais son épouse voit d'un mauvais œil l'arrivée d'Eugène et les scènes de ménage se multiplient. Eugene doit constamment essayer de recoller les morceaux, alors qu'en même temps, il vient de rencontrer Brittany et est tombé amoureux... On pourrait penser qu'au moins à la maison c'est calme. Mais Eugene a une sœur, Simone, strip-teaseuse de talent et meneuse de revue du SweetHearts Club. Elle a rencontré il y a quelques années Carl, un beau parleur, qui lui a fait un enfant avant de disparaître. Ce bébé a grandi. On le surnomme Minimonstre car il est devenu un psychopathe violent et colérique. Il coupe les animaux, jette ses camarades du haut des toboggans et va renifler les lieux où l'on a découvert des cadavres. Eugene doit également composer avec la femme de son patron. Elle est un peu nymphomane et bien évidemment il faut tout faire pour éviter qu'elle ne couche à droite et à gauche, ce qui mettrait le patron en mauvaise position dans ses relations truandesques. En tant que garde rapproché, Eugène est bien près de ce corps qu'il doit surveiller... Et voilà qu'en plus, Eugène croit apercevoir le beau Carl qui tournerait autour de sa patronne ! Comme un problème n'arrive jamais seul, un tueur en série particulièrement sadique commence à s'en prendre aux filles qui constituent la troupe du club de strip-tease. La police surveille et trouble les affaires du club (et de son véritable patron, Faron). Bien évidemment toutes ses intrigues vont se rejoindre dans le plus parfait chaos.
Jo Ann Goodwin est une nouvelle venue dans le milieu du polar. Elle signe-là une intrigue noire à souhait, mais qui conserve toujours une pointe d'humour. Tout est vu à travers le regard d'Eugene, un jeune homme intelligent et qui a choisi la voie criminelle comme voie professionnelle, sans affect, sans problème de conscience, juste parce que c'était le choix le plus logique. Il accepte cette version souterraine du capitalisme car il veut y creuser son sillon, mais tout se dérègle autour de lui. L'auteure multiplie même les fausses pistes et ménage des trous dans les emplois du temps, à l'intérieur du récit, laissant penser qu'Eugene pourrait être le tueur. Le final relance avec ironie l'histoire. Récit d'un cauchemar éveillé où le personnage central doit constamment essayer de rebondir pour réussir dans sa vie professionnelle et amoureuse.
Citation
La conception qu'avait Eugene du tête-à-tête portait spécifiquement sur les jeunes femmes nues en position horizontale.