Contenu
Poche
Réédition
Tout public
184 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 978-2-265-08825-2
Actualités
- 14/05 Édition: Parutions de la semaine - 14 mai
Semaine maigre au niveau des publications avec "seulement" trois grand format et une douzaine de poche (dont un tiers sont des rééditions de Frédéric Dard ou San-Antonio). D'ailleurs, Frédéric Dard. Fleuve noir commence une réédition classieuse cette semaine qui est du plus bel effet de ses romans noirs dont Maxime Gillio nous dit le plus grand bien dans ses chroniques. Rivages, avec Le Tonneau, de Freeman Wills Croft, nous propose un classique de la littérature policière préfacé par Claude Chabrol, qui était indisponible depuis quelques temps. Mais c'est sur Jean-Marie Villemot et son Évangile obscur, que notre regard se porte plus particulièrement. Ses précédents romans mettant en scène le père Abel Brigand, étaient de vrais romans noirs à la plume jouissive. C'est donc un réel plaisir de le retrouver même s'il abandonne son personnage pour nous emmener à Nazareth, en l'an 28, où des hommes et des femmes portent d'étranges cicatrices.
Grand format
Le Bon camp, d'Éric Guillon (La Manufacture de livres)
Souvenirs en eau trouble, de Sylvie Hecquet (Le Masque, "Adrénaline")
L'Ensorcelée de Salem, de Katherine Howe (XO)
Poche
Le Magot de Mado, de Jean-Paul Birrien (Le Palémon, "²Eacute;nigmes à Bourvillec")
Le Psychopompe, de Christian Chavassieux (J.-P. Huguet, "Noirceurs océanes)
La Nuit du renard, de Mary Higgins Clark (LGF, "Thrillers")
Le Tonneau, de Freeman Wills Croft (Rivages, "Noir")
Le Monte-charge, de Frédéric Dard (Fleuve noir)
La Pelouse, de Frédéric Dard (Fleuve noir)
Obscura, de Régis Descott (LGF, "Policier")
Casa del amor, de Jean Failler (Le Palémon, "Une enquête de Mary Lester")
Les Faux cils et le marteau, de Thierry Girandon (J.-P. Huguet, "Noirceurs océanes")
Faut-il vous l'envelopper ?, de San-Antonio (Fleuve noir, "San-Antonio")
Sucette boulevard, de San-Antonio (Fleuve noir, "San-Antonio")
L'Évangile obscur, de Jean-Marie Villemot (Rivages, "Noir")
Liens : Obscura |La Pelouse |Frédéric Dard |Régis Descott
Ascenseur pour l'échafaud
Albert Herbin sort de prison le jour de Noël. Sept ans plus tôt, il a tué sa compagne qui voulait le quitter. Il revient dans le quartier où il a toujours vécu avec sa mère, morte pendant son incarcération. Autour de lui, tout le monde s'apprête à réveillonner. Lui seul erre comme une âme en peine, jusqu'au moment où il rencontre la belle Mme Dravet, qui semble aussi triste que lui. Elle l'emmène dans son appartement, auquel on accède en empruntant un monte-charge. Mais au pied du sapin, le Père Noël leur a laissé un macabre cadeau...
Le monte-charge est peut-être le roman de Frédéric Dard le plus machiavélique. Au-delà des thèmes de prédilection du romancier, c'est surtout la construction du livre qui impressionne. La tension monte au fil des pages, et les coups de théâtre s'enchaînent à un rythme démoniaque, jusqu'au final ébouriffant. En choisissant de narrer à la première personne, Dard nous emmène dans un cauchemar éveillé en même temps que son personnage. Et l'on comprend mieux, une fois qu'on a fermé le livre, à quel point chaque détail est important a posteriori. Comme souvent avec ce genre de livre, on veut le reprendre depuis le début pour le relire à la lumière de la révélation finale. On ne peut s'empêcher de penser aux histoires de Boileau et Narcejac, tant ce scénario vicieux fait mouche.
Mais Dard, en plus d'être un scénariste génial, est avant tout un romancier de talent. Et l'on sent, dans ces pages, combien Simenon a pu influencer le romancier. Les trente premières pages sont de vrais chefs-d'œuvre d'évocation, d'ambiance et de mise en atmosphère. Le retour et l'errance d'Albert Herbin dans son quartier d'enfance, la nuit de Noël, constituent à coup sûr l'un des passages les plus poignants de l'œuvre de Frédéric Dard.
Un roman oppressant, à l'intrigue démoniaque et aux décors poignants, pas étonnant que le cinéma s'en soit emparé, puisque le livre a fait l'objet d'une adaptation sur grand écran par Marcel Bluwal en 1961.
Citation
J'ai rencontré l'homme qui devait devenir mon mari. Il était beau, il était riche, il avait une voiture sport qui m'impressionnait beaucoup. Les filles de maintenant épousent souvent des autos. C'est un mal du siècle !