Contenu
Poche
Réédition
Public averti
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Christophe Claro
Paris : 10-18, mai 2010
208 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-264-04958-2
Coll. "Domaine policier", 4341
Actualités
- 28/05 Édition: Parutions de la semaine - 28 mai
Les éditions Jigal sortent deux de leurs habitués, André Fortin et Zolma, en cette semaine chargée éditorialement. La grande parution de la semaine est peut-être à chercher du côté de Été de Mons Kallentoft, dont Axelle Simon a vanté les mérites, ou de L'Issue, de Olen Steinhauer, dont Isabelle Roche vous parlera un peu plus tard. Côté poche, si vous l'aviez raté en grand format, n'attendez pas pour vous précipiter sur le roman du Mexicain Martin Solares, Les Minutes noires. Les aficionados du roman historique qui adorent se balader dans le Paris du début du siècle dernier, quant à eux, iront vers Le Petit homme de l'Opéra, et ceux qui aiment la prose de Marcus Malte se réjouiront de la réédition du très primé en 2008 Garden of love. Le polar en région se décline cette semaine en Bretagne (Liv'éditions) et Nord (Ravet-Anceau). Bref : il y en a vraiment pour tous les goûts !
Grand format
La Maison des morts étranges et autres aventures d'Albert Campion, de Margery Allingham (Omnibus)
Trajectoires dans le ciel, de Sophie Aman (Aréopage)
Les Voisins d'à côté, de Linwood Barclay (Belfond, "Belfond noir")
Du sang sur les docks, de Bernard Coat L. (Ex Aequo, "Rouge")
Tais-toi à jamais, de Julie Corbin (Ixelles)
Gare aux morts sûres !, de Jean-Jacques Egron & Vertron (Liv'éditions, "Pochothèque adulte")
Requiem pour le juge, de André Fortin (Jigal, "Polar")
Le Prix du péché, de Brian Freeman (Presses de la Cité, "Sang d'encre")
Folles coches, de Nathalie Garance (Mutine)
Ça aurait pu être le paradis, de Camilla Grebe & Asa Träff (Le Serpent à plume, "Serpent noir")
Été, de Mons Kallentoft (Le Serpent à plumes, "Serpent noir")
Cauchemar périphérique, de Karim Madani (Philippe Rey)
Élégie pour Laviolette, de Pierre Magnon (Robert Laffont)
Les Yeux de la grâce, de Pierre Marchant (Calleva, "Traces")
Notre crime, de Nicolas Roberti (Éditions Modulaires européennes, "EME romans")
Opération Kremlin, de Chris Ryan (Nimrod)
Alphaville 9-5, de Roland Sadaune (Val-d'Oise, "Route 66")
Mortelles voyelles, de Gilles Schlesser (Parigramme, "Noir 7.5")
Trois accidents et un suicide, de Seamus Smyth (Fayard, "Noir")
L'Issue, de Olen Steinhauer (Liana Levi)
Soupe tonkinoise, de Jan Thirion (TME, "Collection noire d'histoire")
L'Or ou l'argent, de Rolance Tisseyre (Le Pierregord, "Encre rouge")
L'Homme qui expliquait l'impossible, de David Verdier (Le Bouinotte, "Black Berry")
Adios Viracocha, de Zolma (Jigal, "Polar")
Poche
Angoisses saintquentinoises, de Daniel Auna (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
French con-con, de Patrice Dard (Vauvenargues)
Coup de fourchette, de Nicolas d'Estienne d'Orves (Les Éditions du Moteur)
La Fille dans le verre, de Jeffrey Ford (Folio, "Policier")
Train bleu, train noir, de Maurice Gouiran (Jigal, "Poche policier")
Le Couloir de la mort, de John Grisham (Pocket, "Thriller")
Le Petit homme de l'Opéra, de Claude Izner (10-18, "Grands détectives")
Le Pilote de Likasi, de Jean-Pierre Larminier (Jeanne d'Arc, "Polar")
Garden of love, de Marcus Malte (Folio, "Policier")
Confiance aveugle, de Sandra Martineau (Liv'éditions, "Pochothèque adulte")
Décomposition, de J. Eric Miller (10-18, "Domaine policier")
L'Irlandais de Brighton, de Johann Moulin (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
Derniers mystères dans un petit village de Vendée, de Jean-Yves Revault (Le Bord de la vie)
Les Minutes noires, de Martin Solares (10-18, "Domaine policier")
Les Sirènes du Port-Louis, de Gérard Teschner (Liv'éditions, "Pochothèque adulte")
Opération Menhirs, de Jean Vigne (Liv'éditions, "Pochothèque adulte")
Liens : Été |L'Homme qui expliquait l’impossible |Bernard Coat L. |Patrice Dard |André Fortin |Maurice Gouiran |Claude Izner |Mons Kallentoft |Jean-Pierre Larminier |Marcus Malte |J Eric Miller |Roland Sadaune |Martin Solares |Olen Steinhauer |Jan Thirion |David Verdier | Zolma |John Grisham
sexe, crime et mécanique
Elle est jolie, elle se trouve même super jolie. Un peu fatiguée peut-être. Il faut dire que traverser les États-Unis en Ford Mustang avec le cadavre de son petit ami dans le coffre, n'est pas un programme de tout repos. Mais bon, c'est elle qui l'a tué, alors il faut bien qu'elle s'en débrouille. D'ailleurs, à l'occasion, il faudra qu'elle songe à s'en débarrasser. Quand ? Il n'y a pas urgence. D'abord rouler. Rouler longtemps et se rapprocher de Georges, son petit ami précédent qu'elle n'aurait peut-être pas dû quitter.
Un long périple qui la mène de la Nouvelle-Orléans, dévastée par un ouragan, jusqu'à Seattle. Et des rencontres, évidemment. Des hommes chez qui elle aimerait susciter du désir, des femmes à qui elle ne peut s'empêcher de se comparer physiquement, et des animaux. Comme Petite Poule à qui elle se confie, se raconte. Et le cadavre, là, toujours là, bien présent dans le coffre et dans ses pensées. Parce qu'il est là le nœud du problème : elle ne parvient pas à se sortir de l'emprise de Jack. Il l'obsède, son corps l'obsède, son souvenir l'obsède, et à présent son odeur l'obsède, à tel point qu'elle ne parvient pas à se débarrasser du cadavre. Elle est fascinée et horrifiée par sa décomposition. Allant jusqu'à lui bricoler de faux yeux en papier après que Petite Poule en ait picoré un d'origine, allant jusqu'à vérifier la rigidité du corps, allant jusqu'à le recouvrir de trois douzaines de roses pour en chasser l'odeur. "Et puis je trouve vraiment triste que Jack commence à puer. J'aimerais qu'on vive dans un monde où, quand quelque chose meurt, il disparaît simplement." Mais Jack ne disparaît pas.
Deux cents pages à cent à l'heure où on pénètre dans les rêves et les fantasmes de la narratrice. Un univers où la mort est omniprésente : celle de Jack bien sûr, mais aussi celle de Dany Boy, cet enfant qu'elle a perdu quelques années plus tôt. Et puis la mort potentielle de tous ceux qu'elle croise : un automobiliste qui vient la dépanner, un vendeur, une ancienne amie et même Petite Poule. Un livre noir, très noir. La mort et le sexe sont comme les vers qui ont commencé leur travail sur le corps de Jack et dans l'esprit d'une héroïne qui se décompose à mesure qu'elle s'éloigne de l'ouragan. Celui qui dévaste la Nouvelle-Orléans... et celui qui la dévaste intérieurement.
On en parle : La Tête en noir n°145
Citation
Tuer Jack, traîner son corps jusque dans le garage puis le hisser dans le coffre de la voiture, libérer Petite Poule et rouler et enfin s'enliser et essayer d'écraser le samaritain, tout ça m'a lessivée.