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Les 48 heures du polar de Clermont-Ferrand 2011
Les 48 heures du polar de Clermont-Ferrand 2011
Adresse : Association l'Amiral flottant, 4, rue Charles Bruyant, 63000 Clermont-Ferrand
E-mail : 48hdupolar@gmail.com
Téléphone :
Site : http://www.48h-du-polar.fr
Actualité
- 21/02 Colloque-conférence: Garde à vue n°5 : "Le polar dans l'œuvre d'Asimov", conférence de Jean-Pierre Andrevon et Jean-Pierre Fontana
- 02/10 Musique: Garde à vue n°1 : concert dansant prohibition
- 22/03 Association: Garde à vue : Quand Sherlock Holmes rencontre Arsène Lupin
- 22/02 Association: Psycho-crimes à Clermont-Ferrand
- 10/01 Association: Première garde-à-vue de l'année
- 06/12 Cinéma: Garde à vue N° 2 - Projection/ Débat autour de Tirez sur le pianiste
- 15/11 Café littéraire: Garde à Vue n°1 à Clermont-Ferrand
- 20/06 Site Internet: Quatrième "Frelon noir"...
... sur 1001libraires.com - un Frelon qui a désormais son logo. Christophe Dupuis alimente sa mensuelle de juin avec deux interviews qu'il a ramenées de Clermont-Ferrand, où s'est tenu, les 16 et 17 avril derniers, le premier festival polar de la ville : les 48 heures du polar, organisé par l'association L'Amiral flottant. L'on pourra aisément lier cette émission avec l'actualité junienne de la BiLiPo, qui invitait ces deux mêmes auteurs le 18 juin pour rendre hommage aux éditions Viviane Hamy. Un livre sur les relation France-Afrique (Guerre sale), un livre sur la guerre d'Algérie (Le Mur, le Kabyle et le marin) : c'est le souffle de l'Histoire avec un grand "H" que l'on entend dans ce quatrième numéro - mais, mieux encore, ce sont les voix de Dominique Sylvain et d'Antonin Varenne qui résonnent, chacune pendant une vingtaine de minutes.
Première à avoir les honneurs du micro, Dominique Sylvain évoque bien plus que son dernier roman, Guerre sale - qui est aussi son treizième opus, et le cinquième à convoquer le duo d'enquêtrices Lola Jost et Ingrid Diesel. L'interview s'ouvre d'ailleurs avec les origines de ce duo né en 2004 en réaction au 11-Septembre, histoire de glisser un peu d'humour dans des romans que l'auteur a failli ne plus écrire au vu de l'insondable noirceur d'une actualité "effrayante". Elle voulait mettre "un peu de soleil dans l'eau froide", dit-elle. L'entretien est passionnant qui amène l'auteur à analyser assez longuement ses personnages, avant qu'elle détaille la genèse de Guerre sale. L'on est introduit dans l'atelier de la romancière et l'on s'assoit avec elle à l'établi, dans cette zone encore à mi-chemin de la pensée et de l'écriture où s'originent ses personnages, ses intrigues... auxquels il va falloir donner forme avant de les assembler en un roman.
Sa conception de l'écriture - un travail qu'elle reconnaît être parfois fatiguant à cause de l'empathie qu'il demande pour se glisser dans la tête des différents personnages :
"C'est un des aléas du métier ! Le tout est de savoir arrêter son roman. Mais, en fait, je n'arrête jamais vraiment parce que je passe beaucoup de temps à écouter les gens, je pense qu'un roman c'est avant tout une fabrique d'émotions et que les émotions ne s'inventent pas, elles se recueillent auprès des autres. Et c'est en confrontant ses propres émotions à celles des autres qu'on arrive à trouver d'autres ressources (...) je suis tout le temps en mode de captation d'information, et d'émotions."
Antonin Varenne, s'il est loin d'avoir à son actif autant de romans que Dominique Sylvain, a collectionné les récompenses dès son premier ouvrage, Fakirs - un succès inattendu pour lui qui était alors "primoromacier" et surtout très content d'avoir reçu des réponses positives des éditeurs à qui il avait envoyé son manuscrit, entre lesquels il lui a fallu choisir, ce qui est tout de même gratifiant pour un jeune auteur. Ses débuts brillants attirent le regard au moins autant que sa biographie qui, selon Christophe Dupuis, évoque celle de ces "auteurs américains qui ont parcouru les quatre coins du monde, ont fait cinquante mille boulots complètement atypiques"... L'on apprend ainsi que s'emmerder à l'école n'exclut pas de s'intéresser à la philo, qu'étudier la philo quand on ne veut pas devenir prof, ça ne mène pas à grand-chose professionnellement parlant et que se faire travailleur-globe trotter pour gagner sa vie est une bonne solution. Quant aux débuts littéraires, ils ont paraît-il tenu à une immobilité forcée, avec une main plâtrée d'où ne dépassaient que trois doigts - "ça suffisait pour taper comme un flic", se souvient Antonin Varenne, qui explique également qu'il y a eu un "avant-Fakirs" éditorial, et qu'en plus de continuer à écrire des polars, il a fondé une coopérative ouvrière avec trois amis, au sein de laquelle il est charpentier. De l'ossature romanesque à la charpente sans laquelle il ne pourrait y avoir maison, le pas est ainsi franchi...
Comme avec Dominique Sylvain, on se régale d'écouter une interview aussi bien construite qui peu à peu se resserre autour du roman - en l'occurrence Le Mur, le Kabyle et le Marin - après qu'ont été évoqués la biographie, le parcours d'écrivain, la "fabrique d'écriture" de l'auteur, la genèse du roman... et l'attitude de l'éditrice qui émet "des suggestions très légères".
Liens : Le Mur, le Kabyle et le Marin |Guerre sale |Christophe Dupuis |Dominique Sylvain |Antonin Varenne - 14/11 Association: Ça bouge en noir à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)
Le festival
Un festival noir, voilà qui manquait encore à Clermont-Ferrand jusqu'a ce printemps 2011 où furent organisées les premières "48 heures du polar". Comment les Auvergnats en sont-ils arrivés là ? Par l'impulsion qu'a donnée un "Club des cinq" auto-baptisé L'Amiral flottant, constitué de Jean-Marin Serre, Daniel Martin, François Andrieux, Jean-Christophe Lacas et Philippe Bucherer. Une impulsion qui serait sans doute demeurée flammèche si d'autres fans de noir ne leur avaient emboîté le pas : en particulier ces étudiants en mastère "Conduite de projets culturels" qui, sans doute holmésiens en diable, se sont surnommés "les Irréguliers de Baker Street", et ont réuni autour d'eux d'autres fans devenus quant à eux la Ligue des rouquins. Inutile de préciser que tous ces noms et surnoms pour le moins bariolés sont autant de références littéraires...
L'association administrativement formée et son objet explicitement posé, il fallut ensuite concrétiser ces belles ambitions : là intervient le soutien de la ville qui a, soulignent les fondateurs, "d'emblée souscrit à ce projet". Très vite en 2010 tout fut donc en place pour que se déploie la route noire qu'entendait tracer L'Amiral flottant – et quelle route puisqu'il ne s'agissait pas seulement de préparer un festival mais de mettre en place une "saison culturelle" entière dont le calendrier est calqué sur celui des "saisons" théâtrales, au sein de laquelle les 48 heures du polar font figure d'événement certes majeur mais pas unique : tous les mois, d'octobre à juin sont organisées des "gardes à vue", appellation derrière laquelle il faut entendre autant d'animations diverses et variées, en général une rencontre-signature avec un auteur invité en quelque lieu clermontois.
Cette édition
Après avoir été soigneusement amendé, le terrain est fin prêt, au mitan d'avril, pour qu'éclose le premier festival noir de Clermont-Ferrand. Le "polar" est un genre qui, d'abord littéraire, est désormais devenu très largement pluridisciplinaire et attire illustrateurs, cinéastes, voire peintres, plasticiens et musiciens. Mais il reste cependant essentiellement littéraire et c'est bien cela que reflètent les animations proposées au public ainsi que les invités ayant répondu "présent" à ce premier appel auvergnat, tous romanciers quand ils ne sont pas auteurs de bande dessinée :
Jean-Pierre Alaux, Laurent Astier, Jean-Luc Bizien, Christophe Constantini, Pierre d'Ovidio, Craig Johnson, Jean-Marc Lainé, Éric Giacometti & Jacques Ravenne, Thierry Lefèvre, Jean-Philippe Peyraud, Gilda Piersanti, Dominique Sigaud, Dominique Sylvain, Marc Villard, Antonin Varenne et Alain Wagneur.
Tous les événements publics inscrits au programme du festival – à découvrir ci-après – sont gratuits. Nous ne saurions clore cette brève présentation sans vous renvoyer vers le site des "48 heures" qui, en dépit de son nom, ouvre largement les fenêtres de toute la saison culturelle concoctée par L'Amiral flottant et ses acolytes. De plus, le site est très agréable à visiter – mais il est vrai qu'avec un Amiral pour maître d'œuvre, il ne pouvait être qu'un havre d'agrément pour la navigation, fût-elle "internautique".
PROGRAMME
Le festival, bien nommé "les 48 heures", s'étale sur deux journées, les 16 et 17 avril, commence en réalité la veille mais pour quelques happy few seulement : d'une part les enfants scolarisés qui pourront participer à des "ateliers petits débrouillards" et jouer aux experts de la police scientifique, d'autre part les auteurs, les rouquins, et les partenaires à qui sera réservée la soirée d'ouverture. Dès le lendemain 10 heures, le public pourra librement accéder à quantité d'animations dont la plupart se dérouleront à la Maison du peuple mais beaucoup appelleront les amateurs de polar en divers endroits de la ville...
Samedi 16 avril
- De 10 heures à 11 h 30, les auteurs invités s'égaillent à travers Clermont-Ferrand - librairies, bars, restaurants... - pour rencontrer leurs lecteurs.
- De 14 heures à 19 heures, ils se rassemblent tous à la Maison du peuple pour signer leurs ouvrages et, bien sûr, bavarder avec quiconque en manifestera le désir...
- À 16 heures, conférence d'Éric Giacometti et Jacques Ravenne : "Polar, Franc-maçonnerie, Fantasmes". D'une durée d'environ une heure et demie, elle aura lieu à l'amphi 2 Gergovia.
- À 19 heures, apéro-concert réservé à la Ligue des rouquins.
Dimanche 17 avril
- De 10 heures à 19 heures, les auteurs invités tiennent salon à la Maison du peuple.
- À 11 heures, Gilda Piersanti propose une table ronde d'environ une heure.
- À 15 heures, conférence de Jean-Marc Laisné : "BD et Polar".
-À 17 heures, annonce du nom des lauréats des différents concours - nouvelles et photographie - puis remise des prix.
- À 17 h 30,
Vente aux enchères de pièces de mobilier en carton Orika, graffées selon l'univers des auteurs et dédicacés par chacun d'eux.
Et le rideau roux tombera... jusqu'à l'année prochaine. Enfin pas tout à fait puisque, par-delà cette clôture, la saison culturelle se poursuivra jusqu'à l'été au rythme des "gardes à vue" mensuelles.
Parmi les invités : Jean-Luc Bizien | Pierre D'Ovidio | Éric Giacometti | Craig Johnson | Thierry Lefèvre | Jean-Philippe Peyraud | Gilda Piersanti | Dominique Sylvain | Antonin Varenne | Marc Villard | Alain Wagneur