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Ma vie des autres (42)
Courts récits de 1000 signes (42). Je n'aurais pas dû accepter. J'ai commis l'erreur de ma vie. Les emmerdements me tombent dessus. Je vais aller en prison. Tout ça pour trois cents euros dont je n'avais même pas besoin. J'ai accepté par amitié. Les flics rigolent quand je le leur dit. Je suis en garde à vue avec Jordy pour complicité d'escroquerie aux assurances. J'ai enlevé son chien de race comme il m'a dit de le faire. Je devais le garder deux mois chez moi en pension avant qu'il le reprenne. Il aurait fait croire qu'il en avait acheté un autre. Il aurait fait faire des faux papiers. Les chiens sont comme les humains, ils ont une carte d'identité et un livret de famille. Le rapt déclaré, Jordy devait toucher un gros paquet des assurances. Pour lui, l'arnaque ne pouvait que fonctionner. Il m'a convaincu. Puis, je lui étais redevable. Il m'a soutenu lors de ma grosse dépression après le départ de Mirabelle. Je l'aime bien, mais j'ai été con de marcher dans sa combine. Avec les chiens, je ne sais pas y faire. Chez moi, le clébard n'a pas arrêté d'aboyer, comme s'il voulait me dénoncer. Les voisins ont appelé les flics. J'ai été accusé de tapage. Je ne sais pas comment ils ont fait, mais ils ont découvert le pot aux roses. Ils m'ont cuisiné. J'ai craqué rapidement. J'ai tout raconté.Mille signes. Autant de preuves de vie adressées à autrui que de caractères dans chaque fiction. Chacun à mille existences et chacun est en miettes. "Ma vie des autres" collecte ces miettes et en fait un chemin de cailloux blancs ou noirs qui mène forcément quelque part.
Jan Thirion
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