k-libre - événement

Les gars étaient comme des fous, ce n'étaient plus des hommes, des gosses, des ados, l'odeur du fric leur avait grillé le cerveau. Ils ne deviendraient jamais des hommes, c'était trop tard. Tard le soir, lorsqu'ils lisaient des histoires dans leur pieu, ils crachaient sur le Petit Poucet, violaient le Petit Chaperon Rouge et boulottaient le corbeau et ce putain de camembert. Le loup les avait bouffés, il avait bouffé leur âme. Le loup était plus grand, plus fort et plus dangereux.
Jacques Olivier Bosco - Loupo
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mardi 01 avril

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Ma vie des autres (48)

Ma vie des autres (48) Courts récits de 1000 signes (48). Je souris, c'est naturel. Les gens que je croise me regardent sans mesurer ma détresse. Je commence à avoir mal aux jambes à force de marcher. Je tourne en rond depuis des heures, je n'arrive pas à me repérer. Toutes les rues se ressemblent. Les panneaux et les petites plaques aux entrées des maisons ne me sont d'aucune utilité. Je ne lis pas le français, pas plus que je ne le parle. Les passants doivent me prendre pour un vieux touriste asiatique en promenade dans cette jolie ville balnéaire du Sud-Ouest de la France dont je n'arrive pas à retenir le nom. J'ai l'impression d'être passé cent fois depuis ce matin devant le port et la plage. En costume cravate, j'ai l'air déplacé parmi les vacanciers en maillot de bain et les surfeurs dans leur combinaison moulante. Chez moi, au Japon, on se serait empressé de prêter assistance à un étranger perdu, on l'aurait aidé à retrouver son chemin. Même avec un plan je ne m'en sortirais pas. Je dois retrouver une maison blanche avec des pins autour. En dehors du bord de mer et du port, toutes les maisons ici sont blanches et entourées de pins. Je me demande si je ne me suis pas perdu dans un manga qui se décline à l'infini.

Mille signes. Autant de preuves de vie adressées à autrui que de caractères dans chaque fiction. Chacun à mille existences et chacun est en miettes. "Ma vie des autres" collecte ces miettes et en fait un chemin de cailloux blancs ou noirs qui mène forcément quelque part.

Jan Thirion
Blog de Jan Thirion
Liens : Jan Thirion
Par La Rédaction



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