Dépêche | Décès de Bruce Reynolds

Je ne puis supporter la présence du docteur Klaus Kristian. J'éprouve pour lui la même répugnance physique que pour un rat, un crapaud ou tout autre animal immonde. Il m'est tellement odieux que sa présence me cause un réel malaise.
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MAJ jeudi 21 novembre

Décès de Bruce Reynolds
04/03/2013

Décès de Bruce Reynolds
Dans la nuit du 7 au 8 août 1963, dix-sept hommes parviennent à réaliser le coup du siècle. Trafiquant la signalisation, ils arrêtent un convoi ferroviaire qui relie Glasgow à Londres, et à bord duquel ils dérobent 2,6 millions de livres soit cent vingt-cinq sacs de billets de banque. On a beaucoup écrit sur Ronnie Biggs, l'instigateur de ce coup d'éclat arrêté trente jours plus tard avant de s'évader magistralement comme seuls savent le faire les gangsters de légende. Peut-être beaucoup moins sur le cerveau du casse, Bruce Reynolds.
Né le 7 septembre 1931, il est déraciné en pleine Seconde Guerre mondiale par un exode rural. Un échec à l'entrée dans la Royal Navy suivi d'une désillusion dans le journalisme le conduisent à commettre de menus larcins puis de vrais crimes. Il dérobe des bijoux dans des maisons cossues puis en 1957 il est arrêté pour avoir attaqué et détroussé un bookmaker. Relâché en 1960, il ne tarde pas à rejoindre un gang au sein duquel se trouvent son futur meilleur ami, Harry Booth, et son futur beau-frère, John Daly. Le gang s'attaque à un fourgon blindé et s'empare de soixante-deux mille livres sterling, puis détrousse un train postal à Swindon pour n'obtenir que sept cents malheureuses livres.
Son heure de gloire va donc avoir lieu lors de cette fameuse nuit où dix-sept gangsters se font la malle avec la poste du train Glasgow-Londres. Un casse qui, après trois mois passés dans la clandestinité à attendre un faux passeport, l'emmènera jusqu'à la ville mexicaine d'Acapulco.
Malheureusement pour lui, l'argent commence à manquer. Et après des étapes à Vancouver puis dans le sud de la France, il retourne à Londres fomenter une autre attaque. C'est alors qu'il est reconnu puis arrêté. Condamné à vingt-cinq années de prison après avoir plaidé coupable en 1969, il est relâché en 1978. Divorcé, il commence à travailler dans le textile avant de faire faillite et de tomber dans le trafic de drogues, ce qui lui vaudra trois années de prison supplémentaires.
Bruce Reynolds est décédé dans son sommeil le 28 février. Archétype du gangster de Brighton, tel que le concevait Graham Greene dans son roman Le Rocher de Brighton (il faut voir Brighton Rock, magnifique film noir à l'anglaise), il en était question dans le dernier roman de Peter Guttridge, le Dernier roi de Brighton. C'est en effet un survivant des bandits dandys, ceux au code d'honneur sévère mais qui ne pouvaient faire face à la férocité du nouveau banditisme libéré puis lâché sur le monde occidental en provenance des anciens pays de l'Est. En 1969, Gérard Oury avait réuni Bourvil, David Niven, Jean-Paul Belmondo et Elli Wallach dans Le Cerveau. Bel hommage de David Niven à cet homme, bandit incorrigible.


Liens : Brighton Rock | Peter Guttridge | Graham Greene

Par Julien Védrenne

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