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P. D. James et le meurtre de Julia Wallace
30/10/2013
Le meurtre de Julia Wallace à Liverpool le 20 janvier 1931 est probablement le crime le plus mystérieux de la décennie en Angleterre. Femme de William Wallace, elle avait été retrouvée par son mari battue à mort et inerte dans son salon. Si les soupçons s'étaient rapidement dirigés vers ce dernier, il disposait d'un alibi irréfutable donné par son club d'échecs la veille du meurtre : un appel téléphonique d'un certain R. M. Qualtrough, qui l'enjoignait de se rendre au 25 Menlove Garden East. Un éloignement fort à propos permettant de commettre l'irréparable. Mais les auteurs de romans policiers sont parmi les premiers à savoir que le mari de la victime ne dispose que très rarement d'un alibi irréfutable, voire même qu'un tel alibi en soit est une preuve indirecte de la culpabilité. C'est peut-être pourquoi nombre d'écrivains et de journalistes ont écrit sur le sujet, faisant de cet horrible fait divers l'égal en notoriété des morts sauvages et cliniques perpétrées par un certain Jack l'Éventreur à Londres en 1888. La romancière P. D. James, férue du cas avait longtemps jugé que le sujet était digne d'un écrivain tel que Balzac - la substance littéraire étant propice à une grande œuvre romanesque. En 1982, elle s'était inspirée de ce fait pour écrire L'Île des morts. En décembre 2010, la romancière, à la veille de l'émission Fact and Fiction à laquelle elle devait participer, s'est repenchée sur cette sordide affaire afin de mieux cerner les différents éléments, et tenter enfin de débusquer le coupable. Depuis, elle a eu le temps de se forger une idée et, de son aveu même, "une solution au mystère lui est venue à l'esprit avec la force d'une intime conviction" : c'est bel et bien le mari le coupable, un homme qu'elle dépeint comme mis à mal par les échecs et les frustrations. D'après la romancière, dès le début, ce crime n'a été compris ni par la police, ni par le juge, ni par le jury. Il semblerait que les solutions les plus simples soient les meilleures. P. D. James n'est bien entendu pas la première à s'être penchée sur un crime qui, selon Raymond Chandler, est "sans égal dans l'histoire des romans policiers" et qui, à l'instar de ce qu'en a dit Dorothy L. Sayers, "fournit à l'écrivain de romans policiers un champ sans rivaux pour la spéculation". La romancière de quatre-vingt-treize ans n'est pas non plus la première à assurer avoir résolu un mystère. En 2002, l'écrivain américaine Patricia Cornwell affirmait que Jack l'Éventreur et le peintre Walter Sickert n'étaient qu'une seule et même personne dans son roman Jack l'Éventreur : affaire classée - Portrait d'un tueur...
Article du Guardian relatant les faits
Illustration de Bill Bragg : le corps de Julia Wallace était étendu à la diagonale en face de la cheminée.
Liens : Phyllis Dorothy James | Raymond Chandler
Par Julien Védrenne