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À huit heures vingt-deux minutes précises, après avoir longtemps hésité et oscillé, suspendu dans le vide, vêtu de son costume-parachute qui lui donne des allures de chauve-souris d'opérette, il s'élance... puis chute comme une pierre sur le sol durci par le gel cinquante-sept mètres plus bas.
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jeudi 21 novembre

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Le chroniqueur est en vacances...

Le chroniqueur est en vacances... C'est l'été et, si tout se passe normalement, cette chronique va pointer le bout de son nez sur la page d'accueil de k-libre le premier mercredi du mois d'août, à l'aube, à l'heure ou blanchit la campagne, comme disait l'autre (même si la campagne, blanchie, en août... passons).
Qui dit août dit vacances, et qui dit vacances dit farniente, bronzette, beach-ball, apéros à rallonge, barbecues, grasses matinées, tout ce qu'on veut, mais surtout pas "travail". Déjà que pour les onze autres mois de l'année, il faut souvent se motiver pour gratter quotidiennement, alors le mois d'août, non, pas touche, c'est sacré !
C'est pour cette raison (et aussi par solidarité avec le peuple de gauche qui a voté pour François Hollande – on se trouve les justifications qu'on peut), que j'informe Monsieur Védrenne Julien, ci-devant Président-Directeur Général des établissements k-libre & Co., que je ne proposerai aucune recension de livre ce mois-ci. Na.
Il y a pourtant bien quelques malheureux polars qui me regardent, avec une larme au coin de l'œil, abandonnés sur ma table de chevet, espérant que je les ouvre et que je tombe sous leur charme, mais j'ai décidé de les ignorer : reprise des hostilités en septembre, le premier mercredi, comme il se doit. C'est mon dernier mot Jean-Pierre !
Et en attendant ? Vous, je ne sais pas, mais en ce qui me concerne j'ai prévu de venir à bout de deux pavés dont je repousse la lecture depuis des mois : 2666 de Roberto Bolano et La Grève d'Ayn Rand. Pas loin de trois mille pages à eux deux.
Bon, allez : comme je suis bon bougre et comme je ne veux pas que vous me reprochiez par la suite de vous avoir laissés en plan, comme ça, en plein désœuvrement estival, je vais quand même vous faire une suggestion de lecture. Il ne s'agit pas d'un livre "papier", pour une fois, mais d'un "livre numérique", support virtuel qui me laisse toujours perplexe, mais c'est un autre débat.
Il y a un peu plus d'un an de cela, alors que je farfouillais sur le web à la recherche d'auteurs susceptibles d'être mis à l'honneur dans cette chronique, je suis tombé sur un site nommé "In Libro Veritas" proposant à ses membres de publier en ligne leurs écrits. Majoritairement, avouons-le, les textes offerts à la lecture étaient assez pitoyables (pour ne pas dire pire), mais quelques auteurs sortaient du lot. Parmi eux, un dénommé Hugues Goyé, auteur d'un livre de plus de quatre cents pages intitulé No Life. Étonnant roman que ce No Life qui met en scène toute une meute de jeunes gens vivant en marge de la société, perdus entre le monde réel et le monde virtuel. Même si l'ensemble apparaît un peu brouillon parfois et souvent trop bavard, difficile de sortir indemne de ce récit qui, en plus d'être très intelligemment construit, ouvre de nombreuses portes de réflexions sur la société et ses zones marginales, le réel et le virtuel, l'esprit grégaire, la soumission psychologique, la manipulation...
En espérant qu'un jour un éditeur décidera de débarrasser ce texte des quelques scories qui l'alourdissent et lui permettra, en le publiant, de devenir enfin un objet réel...
Le "livre" d'Hugues Goyé peut être lu directement ICI ou téléchargé sous divers formats (epub, pdf, mobypocket).
Sur ce, bronzez bien, soyez sages et rendez-vous à la rentrée avec un cartable tout neuf, bourré de plein de nouveaux livres...

Vous pouvez retrouver toutes les chroniques à L'Heure des comptes !
Liens : Hugues Goyé
Par Stéphane Beau



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