Courts récits de 1000 signes. 164 : contrôle des sens. Je passe dans le sas. Rien. Pas d'alarme. J'ai retiré les clés de ma poche, quelques pièces, et je n'ai rien d'autre de métallique. Pourtant, l'agent de sécurité demeure sceptique en regardant la protubérance sous la ceinture de mon pantalon. Pas question qu'il me laisse monter dans l'avion avec le risque que je porte sur moi un objet dangereux. Il appelle un collègue. Conciliabule entre eux. Je ne leur dis pas que j'ai l'habitude de ce genre de contretemps, puisque ça se répète pratiquement à chaque fois que je mets les pieds dans un aéroport international. Ils me font de nouveau passer dans le portique. Toujours rien qui ne se déclenche. On m'engage à gagner une pièce où va être procédée une fouille au corps. Je ne conteste pas. Je sais que ça ne va pas être long. Je ne louperai pas mon vol. L'homme me tâte rapidement, puis il m'ordonne de baisser mes pantalons. Les deux fonctionnaires ne font aucun commentaire. Ils rougissent. L'homme bafouille une excuse et me dit de me rhabiller. Les vingt-deux centimètres de ma verge ne manquent jamais de surprendre. La tête qu'il ferait s'ils savaient qu'elle dépasse les trente centimètres en érection.
Mille signes. Autant de preuves de vie adressées à autrui que de caractères dans chaque fiction. Chacun à mille existences et chacun est en miettes. "Ma vie des autres" collecte ces miettes et en fait un chemin de cailloux blancs ou noirs qui mène forcément quelque part.Jan Thirion
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Par La Rédaction