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Son quotidien était minable : des petits malfrats, des cas sociaux, des pseudo-braqueurs de banques et de boutiques qui devaient rembourser leurs dealers et ne pensaient même pas à masquer leur visage avant d'agir, ou alors omettaient intentionnellement de le faire pour être pris au plus vite et pour pouvoir rester quelques temps à l'abri de leurs persécuteurs.
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jeudi 21 novembre

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Ma vie des autres (214)

Ma vie des autres (214) Courts récits de 1000 signes. 214 : Noël en creux. La morosité me gagne. C'est ma maladie du 31-Décembre. Quoi que je fasse, chaque fin d'année, je déprime. Je n'y peux rien, j'ai une humeur de chien, j'ai envie de tout casser, de me jeter dans la piscine vide et d'engueuler tout le monde. À Noël, ne sont offerts que des cadeaux pourris, des objets soldés qui ne servent à rien, des choses tellement insignifiantes qu'on ne peut même pas les revendre après les fêtes. Leurs emballages valent plus cher. Le lendemain de Noël, tout part à la poubelle. Je n'y coupe pas. À moi aussi, on me fait plaisir en m'apportant des rogatons à deux balles, car c'est moi qui invite et qui offre à la compagnie un banquet royal. Je ne lésine pas sur la marchandise. Je dépense sans compter, moi. Mes amis mangent chez moi sans nul doute leur meilleur repas de l'année. J'aime les voir profiter de mes largesses. Ils ne se privent pas d'embarquer les restes chez eux, y compris les bouteilles qui restent. Je les encourage à se servir, je fournis même des sacs. De plus, à chacun, j'offre quelque chose vraiment de valeur. Ils peuvent me remercier, ça ne leur coûte rien. J'ai très bien réussi dans la vie et je préfère qu'il en soit ainsi. Mais, tellement je vais mal avec ces fêtes, que le 31 on est obligé de m'enfiler la camisole et de m'isoler au fin fond de mon établissement psychiatrique.

Mille signes. Autant de preuves de vie adressées à autrui que de caractères dans chaque fiction. Chacun à mille existences et chacun est en miettes. "Ma vie des autres" collecte ces miettes et en fait un chemin de cailloux blancs ou noirs qui mène forcément quelque part.

Jan Thirion
Blog de Jan Thirion
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Par La Rédaction



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