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Ses colocataires connaissant bien sa façon d'être, veillaient à ne pas l'importuner, même si elles se méfiaient de ses relations politiques. Gallia n'y attachait pas d'importance ; ses angoisses, quasi métaphysiques, l'incitaient plus que jamais à se tenir à l'écart.
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jeudi 21 novembre

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Ma vie des autres (231)

Ma vie des autres (231) Courts récits de 1000 signes. 231 : en bout de course. J'écris des romans. Enfin, j'écris des romans quand tout va bien, quand j'ai de l'inspiration. Malheureusement pour moi, de bonnes idées de roman, je n'en ai plus souvent. Ce ne serait pas grave si écrire n'était pas ma seule raison de vivre. Un jour, devant mon écran blanc, je me suis aperçu que le monde n'avait pas besoin de moi si je ne lui fournissais pas d'histoires régulièrement. À partir de là, j'ai commencé à me dissoudre. J'ai commencé par perdre un pied. Sur le coup, je n'ai pas compris pourquoi. Les médecins non plus. Une prothèse m'a permis de cacher mon infirmité et, par bonheur, comme par rémission, les muses sont revenues me souffler un nouveau sujet de livre. Mais bis repetita, après publication, j'ai de nouveau séché. Plus rien n'est venu durant des mois. À la fin, j'ai perdu un poumon. J'ai cru m'en sortir avec le format court en passant des romans aux nouvelles. Écrire court demande moins de souffle. Je suis à peine arrivé à écrire un recueil en une éternité. Malheureusement pour moi, entre chaque texte terminé, j'ai bousillé mon foie, j'ai un œil qui ne voit plus, j'ai tombé une dizaine de dents, mon bras gauche ne fonctionne plus et je ne parle pas de ma virilité. J'en oublie même peut-être. C'est sans importance. Je suis un écrivain qui s'évapore. Il me reste encore les micro-fictions. Bientôt il ne restera plus rien de moi.

Mille signes. Autant de preuves de vie adressées à autrui que de caractères dans chaque fiction. Chacun à mille existences et chacun est en miettes. "Ma vie des autres" collecte ces miettes et en fait un chemin de cailloux blancs ou noirs qui mène forcément quelque part.

Jan Thirion
Blog de Jan Thirion
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Par La Rédaction



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