Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Paris : Pocket, mars 2010
224 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-266-20202-2
Vous reprendrez bien un Micmac
S'apprêter à (re)lire un "Nestor Burma", c'est avoir les papilles qui commencent à s'activer, cette certitude que l'on va passer un plaisant moment gustatif de lecture. Alors, ce micmac, où est-il ?...
Quand une jolie et jeune étudiante vient vous demander d'enquêter sur la mort de son petit ami, et qu'elle ne croit pas qu'il s'est suicidé, si vous vous appelez Nestor Burma, vous acceptez la mission le temps pour elle de faire son deuil. Le suicidé est bel et bien un suicidé. Seulement voilà, même quand il ne cherche pas les emmerdes, Burma, il les trouve. La version Lagardère à la sauce Malet si l'on peut se permettre le rapprochement. Il y a dans cette histoire qui tourne autour des rues Mouffetard, Broca et de la Contrescarpe, une fumerie, un mage apprenti maitre-chanteur qui des fois joue même les avorteurs avortons, un vrai toubib qui a laissé mourir sa femme, un noir antillais éduqué et au milieu de tout ça, Nestor Burma, qui a des "idées qui indisposent aussi bien les racistes que les non-racistes" à l'image d'un Léo Malet évoqué par le Nestor la pipe au bec quand il déclamait de la poésie À l'Ymayge Nostre-Dame. Ymayge qui fait d'ailleurs étonnamment écho à un autre roman, Les Rats de Montsouris dans lequel Burma un peu fielleusement explique "la poésie c'est très joli, mais ça ne nourrit pas son homme". Mais c'est bel et bien dans Les Fleurs du Mal, que Burma va trouver les raisons d'un suicide. Ultime joute entre le détective et son auteur. Le tout dans une langue fleurie, cultivée et populaire, pleine de verve et d'images, qui paraissent étonnement légères même pour les plus lourdes d'entre elles.
Citation
J'entendis trois claquements secs et étouffés, terriblement caractéristiques. Puis un quatrième plus fort. Ça, c'était une porte. Mais pas les trois premiers.