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Joachim Sebastiano Valdez, adieu et à demain
© D. R.
24 septembre 2010 -
Je pense à mon pote Jaky, alias Valdez, je tourne et je retourne, et
finalement j'écris ça... Au crépuscule de sa bio, François Leroux,
dit "Fram‑la‑Momie", avait déplié son double‑décamètre,
ensuite il avait dégainé tranquille et tiré dans la foule des
anonymes. Déjà le croquemitaine passait, glacial, flegmatique, des
loups se curaient les crocs, quelques vautours finiraient la besogne.
Fram avait braillé à l’adresse des témoins médusés : "Et vous,
que faites-vous de ce quignon d’existence que votre gentille maman
vous a octroyé, hein ?! Posez-vous la question trois fois par jour,
chaque semaine pendant trois mois, vous verrez, la réponse est
surprenante !" Il avait ajouté : "Allez, j’vous laisse, j’ai
une bricole sur le gaz, le genre de tambouille qui n’attend pas..."
Et Fram avait enfoncé le canon dans sa bouche.
Amis, Valdez était tout le contraire de Fram. Il ne flinguait
personne, il ne se serait pas suicidé. Toutefois, il y a dans le
style, dans la patte Valdez cette forme érudite et fine de révolte,
ce quelque chose qui vous secoue comme une kalachnikov. Au printemps,
je l'avais présenté à mon éditeur, Paul Naget. Puis nous nous
étions retrouvés tous les trois en juin à Polar en plein cœur, un festival de Paris.
Jaky tenait la forme, Paul et lui avaient des projets d'avenir...
Joachim Sebastiano Valdez n'est plus mais il nous reste son tout
dernier opus : Les Larmes des innocentes (Déméter). Jaky
n'aura pas eu le bonheur de le voir en rayon, Paul et moi de sabler le
champagne avec lui. Lisez Les Larmes des innocentes, c'est le plus
bel hommage que vous pouvez rendre à Joachim Sebastiano Valdez.
Bernard Vitiello
Liens : Joachim Sebastiano Valdez
Par La Rédaction