Les Visages

Il n'y avait aucun endroit du monde que McCoy détestait plus que la morgue. À sa sortie du taxi, en apercevant le long bâtiment bas au bord de la Clyde, il fut pris d'un haut-le-cœur. Voir un mort était la dernière chose dont il avait envie, mais il le fallait. Il lui devait bien ça.
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jeudi 21 novembre

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Livre sonore - Policier

Les Visages

Tueur en série - Arnaque - Assassinat MAJ mercredi 16 février 2011

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 23 €

Jesse Kellerman
Hervé bernard Omnès (lecteur)
Paris : Audiolib, juillet 2010
2
ISBN 978-2-35641-239-3

Actualités

  • 23/04 Édition: Point 2 : un nouveau format de lecture
    8 x 12 cm, couverture rigide et papier bible pour les pages, texte imprimé de telle manière que la lecture s'effectue non plus de gauche à droite mais de haut en bas : telles sont les caractéristiques de la nouvelle collection de livres en format "ultra poche" lancée ce printemps par les éditions Points, baptisée .2 - lire "Point Deux". Il s'agit en fait de la résurrection d'une lumineuse idée qu'avait eue voilà cent vingt ans un imprimeur hollandais. Ce type de livres a déjà été remis au goût du jour aux Pays-Bas, en Espagne, aux États-Unis... C'est maintenant au tour des lecteurs français de le découvrir. L'initiative en revient à Emmanuelle Vial, ancienne éditrice de Points et du "Seuil policier" et officiant désormais chez Autrement (source : evene.fr).
    Sur les dix-sept premiers titres du catalogue (consultable ici sur le site de la FNAC), à paraître entre avril et juin, on ne peut que remarquer la forte proportion de polars et d'auteurs vedettes : Hugh Laurie (Tout est sous contrôle), Michael Connelly (Le Poète), Arnaldur Indridason (La Cité des jarres), Henning Mankell (La Cinquième femme), Jeff Lindsay (Ce cher Dexter), Donna Leon (Mort à la Fenice), Jesse Kellerman (Les Visages). Soit sept titres noirs en tout, presque la moitié... Trois d'entre eux font partie de la première salve de parutions, tandis que Le Nouveau Testament, bel et bien prévu au programme, ne sortira qu'au mois de juin. Quand on se rappelle qu'au XVe siècle, le tout premier texte à avoir bénéficié de l'invention de Gutenberg a été la Bible, on reste songeur en voyant qu'en 2011, quand est lancé un nouveau type de livre censé révolutionner les habitudes de lecture, les romans, policiers en particulier, ont la priorité. Même si la motivation reste la même - l'espérance de tirages élevés - le renversement n'en est pas moins significatif...
    Liens : Les Visages |Jesse Kellerman |Donna Leon |Arnaldur Indridason |Michael Connelly |Henning Mankell |Jeff Lindsay

  • 17/02 Prix littéraire: Prix du meilleur polar des lecteurs de Points : au Seuil de la deuxième édition
  • 14/01 Édition: Parutions de la semaine - 14 janvier

Ceci n'est pas un roman policier... tout juste une pipe

Premier roman. Thriller, sans doute. Singulier. "Au début, je me suis mal comporté", énonce-t-il d'entrée. Et dès ce début intriguant, par vagues successives, l'on est charrié. Moins convoqué par quelque écoute attentive que charrié presque malgré soi. Contre soi. Ethan enquête. Amateur d'art, le voici confronté à une série de toiles exceptionnelles. Le peintre s'est volatilisé dans la nature. Ethan enquête quand un flic reconnaît sur l'une des toiles le portrait d'un enfant disparu quarante ans plus tôt. Cold Case. Qu'est-ce qui va remonter à la surface cette fois ? La liste des victimes s'allonge. Des meurtres d'enfants. Violés d'abord. Des enfants sans liens entre eux, sinon celui de leur mort atroce. Les révélations s'accumulent. Tout remonte à la surface. L'histoire familiale aussi bien, celle du père d'avec lequel Ethan s'est brouillé, immigrant dont peu à peu la biographie se dévoile. De cette identité égarée, Ethan ne peut faire le deuil. Il en remonte le fil. La narration se dédouble. Cette histoire-là monte en puissance. Jusqu'à se nouer à celle, horrible, des enfants assassinés.
Le livre est peut-être un roman policier. Jesse Kellerman s'en amuse. Il emprunte au polar l'équivoque d'un regard crucifiant sur le monde, dans la distance de l'ironie qu'il nous concède, celle du jour auquel il faut bien survivre soi-même, dans ce monde sans vergogne qui sacrifie plus que de raison le meilleur de nous-même et détale sans demander son reste. L'auteur prend d'ailleurs ses distances avec malice, cite Marlowe, les codes du genre, pour mieux se recentrer sur ses personnages. Et Jesse touche juste. Si juste qu'il en devient inquiétant. Roman troublant, certainement. Aux rebondissements cette fois encore surabondants. Un trait de caractère des narrations d'aujourd'hui. Le tout dans une construction soignée, en passes croisées du fil narratif, passé-présent, présent-passé.
La lecture qu'en fait Bernard Hervé Omnès est à son tour pas moins surprenante. Vive, un rien amusée, légère. Presque insouciante, serrant au plus près le narcissisme du narrateur, détachant avec une complaisante délectation chaque syllabe du récit. Superbe interprétation, tellement intelligente de son texte même !

NdR - 2 CD MP3, durée d'écoute : 14 h 06.

Citation

C'est comme ça, comme quand c'est autrement. C'est-à-dire, la plupart du temps.

Rédacteur: Joël Jégouzo lundi 06 décembre 2010
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