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Bons baisers du tueur
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sebastian Danchin
Paris : Archipel, janvier 2011
330 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-8098-0420-1
Coll. "Les maîtres du suspense"
Surgelé, industriel, emballé, lyophilisé...
Sylvia et Mac sillonnent l'Europe, laissant derrière eux des cadavres de couples égorgés, et narguant la police à l'aide de cartes postales. Pour l'inspecteur du NYPD, c'est une affaire personnelle : les deux monstres ont tué sa fille. Il découvre que le duo met en scène ses victimes pour reproduire des tableaux célèbres. L'art rend fou, c'est bien connu...
Le New York Times a publié récemment un article passionnant sur la "méthode" James Patterson, qui relève plus de la fabrication industrielle comme n'importe quel autre produit (et dire qu'on décria en son temps la "méthode Sulitzer" !). Occuper un maximum les têtes de gondole avec un nom de produit identifiable, avec jusqu'à sept parutions par an dans tous les domaines, repérer les talents d'autres pays (comme ici) et les faire rentrer dans l'équipe pour assimiler la concurrence. Et ça marche commercialement, selon le conformisme-darwinisme à la mode, même si l'effet pervers du système est de pousser les éditeurs à se concentrer sur quelques produits-phare sans trop de prospection. Inutile de dire que selon le système instauré par Patterson, James, un jeune auteur du nom de James, Patterson, dont les premiers romans n'ont pas vraiment atteint des sommets, n'aurait pas eu le droit d'exister... (On notera aussi que Patterson, décrit comme "un auteur médiocre" par Stephen King, prétend souffrir de ne pas avoir la reconnaissance littéraire de ses pairs. De par chez moi, on disait vouloir "le beurre, l'argent du beurre et la laitière"...). Tout industriels qu'ils soient, les romans de Patterson remplissent généralement le cahier des charges du "quelque chose de pas prise de tête pour lire dans le métro", mais même selon ce critère, ce roman poussif est à mettre au bas du panier. Passons sur la banalité du point de départ, aussi bateau que le titre : il ne se passe pas grand-chose dans ce travelogue écrit en chapitres ultra-courts pour donner une illusion d'action, l'exotisme étant limité à quelques copier-coller de Wikipedia. De même, les auteurs cassent un de leurs effets en donnant dès le départ une identité à leurs coupables dont la froideur meurtrière n'est justifiée en rien (sinon le "ces artisssssses, ma brave dame, c'est pas des gens comme nous" qui plaît tant aux bobeaufs), et il n'y a ni véritable tension, ni recherche de suspense, juste l'impression qu'il faut en finir au plus vite histoire de tenir le délai d'impression avant de passer au suivant, comme dans les pires des Hollywooderies. Mais baste ! Mis en tête de gondole, ça finira dans les caddies entre deux surgelés alors que d'autres auteurs plus intéressants passeront à la trappe...
Citation
Notre Dame est une vraie merveille, insista Sylvia. Il s'agit de l'une des toutes premières cathédrales gothiques, très influencée par le naturalisme de l'ère médiévale. Vous allez adorer la rosace de la façade sud.