Contenu
Poche
Inédit
Tout public
384 p. ; 19 x 11 cm
ISBN 978-2-7024-3519-9
Coll. "Les Maîtres du roman policier", 2531
Un nouveau crime "impossible" résolu !
En octobre 1950, dans le village de Ravenstone, Roger Firode hypnotise la jolie Alice Davenport. Il la projette en plein désert, au cœur d'une fournaise. Elle reprend conscience alors que, sous l'action conjuguée de la suggestion et de la chaleur, elle a déboutonné son corsage. Elle remet les choses en place en précisant qu'elle est là pour son frère David. Celui-ci souffre de cauchemars récurrents où son double tente de l'étrangler. Cette psychose est apparue après qu'il ait été abattu, en combattant un avion allemand, en 1941. Depuis quelque temps Roger tente de le soigner, sans succès. Le frère et la sœur font partie d'un petit groupe comprenant, outre Roger, l'instituteur du village arrivé récemment, Shirley Field, bibliothécaire et Nigel Lighton, avocat et criminologue. Ce dernier doit beaucoup à Shirley. Elle lui a permis d'accéder à une certaine notoriété en lui faisant découvrir l'énigme de La Flèche peinte de John Dickson Carr, alors qu'il avait en charge une affaire similaire. Dans une soirée, ils évoquent le crime parfait, celui de l'assassin qui défie l'autorité avec un alibi inattaquable. Quelques jours après, David rêve que son double étrangle son oncle, le colonel Arthur, et décrit la scène avec précision. Alors qu'Alice, bouleversée, raconte le cauchemar à Shirley, survient Nigel, qui lui fait répéter son récit. Ce dernier est troublé. Un journaliste vient de lui apprendre la mort, par étranglement, d'un Anglais, du nom de Davenport. Mais cela s'est passé en Normandie. Alice est effondrée. L'oncle Arthur, à son retour des Indes s'est installé…dans cette région. L'enquête, en collaboration avec la police française, a été confiée à Archibald Hurst, qui a emmené le Dr Twist, son vieil ami. Mais les incidents et les révélations se bousculent, comme la soudaine arrivée d'un magicien ressemblant à David, le voile levé sur des événements survenus aux Indes... Hurst et Twist auront besoin de tout leur talent d'enquêteur pour démêler cet imbroglio !
Paul Halter est devenu, au fil de ses romans, le spécialiste incontesté du crime en chambre close, mêlant le fantastique et l'impossible. Il intègre, dans son nouveau roman, les mystères et les sortilèges de l'Inde, les capacités exceptionnelles que l'on prête aux fakirs et autres yogis. Il agrège, pour une partie de son intrigue, la Kundalini, une discipline censée permettre un dédoublement, une sortie hors de son corps. Ce n'est qu'une partie de ce qui attend les enquêteurs et... le lecteur, car l'auteur "s'amuse" à multiplier, avec cohérence, les facettes romanesques offertes par le double, la gémellité, l'illusionnisme, l'ubiquité, l'alibi inattaquable...
Paul Halter est un maître dans la manière de manipuler ses lecteurs. Il esquisse des pistes, construit son intrigue de telle façon qu'on subodore la suite. Il confirme ces soupçons, mais se dépêche de les battre en brèche avec de nouveaux rebondissements qui détruisent ce qui semblait acquis. Il est également un virtuose dans l'art du suspense, nombre des chapitres sont clos par une révélation de taille à la manière des grands feuilletonistes du XIXe siècle.
En faisant de l'un de ses personnages un illusionniste, il multiplie les possibilités de son récit. Cependant, quelques péripéties apportent de fugaces réminiscences du Prestige, le film tiré du roman de Christopher Priest. Mais dans le domaine de l'illusion, n'y a-t-il pas fatalement quelques rencontres ? Le principe du numéro de la malheureuse femme coupée reste le même, seules la forme et la taille des outils découpeurs évoluent. Il dresse des portraits très parlants, brossés avec une grande véracité. Il conjugue l'atmosphère victorienne, tant développée par les Reines du crime et l'art de jouer avec une construction habile des faits apparemment inexplicables jusqu'à une conclusion brillante de l'énigme.
La Corde d'argent est un très bon cru Paul Halter à consommer sans modération.
Citation
- Mais alors, il risque de se faire prendre !
- Mais non, puisqu'il se sera confectionné un alibi inattaquable, comme je vous l'ai expliqué ! Et j'ajouterai qu'il jouira encore davantage de la situation si des soupçons pèsent sur lui ! Autrement dit, la police se doute bien qu'il est le meurtrier, mais il est trop malin, trop habile pour pouvoir être confondu !