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Inédit
Tout public
Traduit du par Laurence Sendrowicz
Arles : Actes Sud, janvier 2011
250 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7427-9460-7
Coll. "Actes Noirs"
Actualités
- 11/01 Édition: Parutions de la semaine - 11 janvier
- 10/07 Prix littéraire: Sélections GPLP 2012
- 04/04 Prix littéraire: Prix Mystère 2012 : les lauréats
- 13/03 Prix littéraire: Les policiers 2012 de "Elle"
- 22/09 Prix littéraire: Lauréats 2011 du GPLP
- 27/06 Prix littéraire: Sélection 2011 du GPLP
Les neuf membres* du jury du Grand Prix de la Littérature Policière viennent de délimiter la sélection 2011. Avec Alexandra Schwartzbrod, précédente lauréate française pour Adieu Jérusalem, comme chef d'orchestre ils ont ainsi choisi :
Romans français :
- La Rigole du diable, de Sylvie Granotier (Albin Michel, "Spécial suspense")
- Le Jeu du pendu, d'Aline Kiner (Liana Levi, "Policier")
- Trois jours à tuer, de Louis Lahner (Au diable vauvert)
- Les Visages écrasés, de Marin Ledun (Le Seuil, "Romans noirs")
- Alex, de Pierre Lemaître (Albin Michel, "Thriller")
- L'Enfant aux cailloux, de Sophie Loubière (Fleuve noir, "Thriller")
- Les Harmoniques, de Marcus Malte (Gallimard, "Série noire")
- L'Honorable société, de Dominique Manotti & D.O.A. (Gallimard, "Série noire")
- Les Yeux des morts, d'Elsa Marpeau (Gallimard, "Série noire")
- Conte d'exploitation, de Dominique Sigaud-Rouff (Actes sud, "Actes noirs")
- Le Mur, le Kabyle et le Marin, d'Antonin Varenne (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes")
Romans étrangers :
- Le Signal, de Ron Carlson (Gallmeister)
- Il ne faut pas mourir deux fois, de Francisco Gonzales Ledesma (L'Atalante, "Insomniaques et ferroviaires")
- Cold in Hand, de John Harvey (Rivages, "Thriller")
- Redemption Factory, de Sam Millar (Fayard, "Noir")
- Le Léopard, de Jo Nesbø (Gallimard, "Série noire")
- Brasiers, de Derek Nikitas (Télémaque, "Entailles")
- Tijuana Straits, de Kem Nunn (Sonatine)
- Le Poète de Gaza, de Yishai Sarid (Actes sud, "Actes noirs")
- Les Leçons du mal, de Thomas H. Cook (Le Seuil, "Policiers")
- Avant d'aller dormir, de J. S. Watson (Sonatine)
- Savages, de Don Winslow (Le Masque, "Grands formats")
La délibération se fera le mercredi 21 septembre. À noter que la rédaction de k-libre a lu la grande majorité des livres sélectionnés, et peut ainsi vous affirmer que les choix du Grand Prix de la Littérature Policière sont de bonne facture. L'on constate un équilibre intéressant entre roman policier, noir et thriller sûrement dû aux goûts différents et assumés des membres du jury.
* Le jury 2011 est constitué de Dominique Choquet, Christine Ferniot, Pierre Lebedel, Alexandra Schwartzbrod, Philip Le Roy, Gérard Meudal, Georges Riében, Jean-Jacques Schléret & Alain Régnault.
Liens : Le Jeu du pendu |Les Visages écrasés |Alex |L'Enfant aux cailloux |Les Harmoniques |L'Honorable société |Les Yeux des morts |Conte d'exploitation |Le Mur, le Kabyle et le Marin |Le Signal |Il ne faut pas mourir deux fois |Cold in Hand |Le Léopard |Tijuana Straits |Savages |Adieu Jérusalem |Alexandra Schwartzbrod |Philip Le Roy |Sylvie Granotier |Aline Kiner |Marin Ledun |Pierre Lemaitre |Sophie Loubière |Marcus Malte |Dominique Manotti | D.O.A. |Elsa Marpeau |Antonin Varenne |Ron Carlson |Michael Harvey |Jo Nesbø |Kem Nunn |Thomas H. Cook |Don Winslow - 14/01 Édition: Parutions de la semaine - 14 janvier
Cette part d'humanité au plus profond de nous
Le narrateur est un agent spécial israélien. Son métier est simple : empêcher les attentats terroristes des Palestiniens. Pour cela, tout est bon : la torture, les pressions et les fausses identités. Sa nouvelle mission est compliquée : gagner la confiance d'une écrivain israélienne et pouvoir ainsi s'approcher d'un poète palestinien. À travers lui c'est son fils, terroriste international, qui doit être retrouvé.
À l'instar de la situation israélienne, le personnage décrit par Yishaï Sarid est dans un état de crise important. L'alternance entre la vie professionnelle et la vie personnelle, le stress que provoque le métier bien particulier du narrateur, ses doutes naissants sur son travail se lient aux doutes sur sa vie de couple. Et lorsque cela se déglingue à un endroit, des fêlures se répercutent immédiatement sur l'ensemble des situations. L'auteur parvient à travers un personnage à décrire toute l'ambiguïté de la situation et du bourbier israélien. Malgré les tensions qui existent et qui devraient/pourraient paralyser les gens ou les placer dans des situations de choix, l'auteur présente également des personnages qui lâchent la rampe, qui ne s'occupent que de leur petit destin individuel.
Le narrateur, de par sa profession, navigue dans les couches de la société israélienne et l'ensemble des données géographiques. Même s'il semble d'ici, que le pays est minuscule, Yishaï Sarid en quelques lignes dresse un portrait de zones riches, commerciales, occidentales, symbolisées par la vie intellectuelle florissante et le dépérissement de maisons squattées par de jeunes Juifs drogués.
À un moment-clé du livre, le narrateur qui jamais ne verbalise une quelconque opposition à la politique poursuivie et les moyens employés, se trouve confronté à un juge qui par souci démocratique veut en savoir plus sur sa façon de procéder. L'on se trouve alors face à un long développement fort et prenant sur la nécessité de se salir les mains et l'obligation pour la société d'en savoir le moins possible sur ceux qui se salissent pour elle.
Le récit alterne avec bonheur des moments liés au quotidien des personnages, que ce soit dans des situations heureuses ou tristes, voire dramatiques. À cet égard, la femme du narrateur à travers quelques scènes courtes acquiert une présence forte. Pourtant jamais le roman ne prend partie. Yashid Sarid réussit à la fois à décrire la situation d'un point de vue très particulier mais en parvenant à garder à distance les affects. Sans approfondir, il décrit en de courtes scènes, la montée d'un sentiment amoureux, d'amitié, la perte de confiance dans un couple, l'affection d'un fils pour son père, la lutte d'une mère pour sauver son fils.
En évitant les scènes choc d'explosion par exemple, en replaçant toujours l'humain au cœur de son dispositif, l'auteur nous oblige à lire en dépassant nos a priori pour découvrir un monde complexe, dense et rendu avec justesse où jouer l'amoureux pour obtenir des informations n'empêche pas de tomber amoureux, où créer une amitié artificielle peut déboucher sur une vraie amitié.... où le véritable ennemi c'est peut-être vous-même.
On en parle : L'Indic n°9
Récompenses :
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2011
Nominations :
Prix Mystère du Meilleur roman étranger 2012
Prix Orange/Sauramps 2011
Citation
- C'est un assassin. Je l'ai vu dans ses yeux. J'aurais dû le tuer là-bas, dans le taxi. - Vous êtes tous des assassins.