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Grand format
Inédit
Tout public
224 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-9535417-1-7
Coll. "Noir"
Condamné à mort
Sylvain Michalski est un écrivain. Depuis qu'il a été pris en otage et que son visage a été gravement brûlé lors de sa libération par les forces de l'ordre, amnésique, il n'arrive plus à écrire, après un grand succès de librairie, et son problème d'alcool l'a coupé de son épouse. Comble du comble, il sort de l'hôpital où on vient de lui annoncer un cancer, ce qui provoque en lui des cauchemars où il revit ce qu'il avait enfoui lors de son aventure. Mais remuer le passé est-il sain ? En même temps, il apprend que la compagne de son preneur d'otage vient d'être libérée de prison...
Voici un premier roman prometteur. Fred Gevart s'inscrit dans la veine des Boileau-Narcejac avec des romans sur un cas limite : une victime qui est forcée de revivre son cauchemar. Le texte se concentre sur les faits et gestes, sur les va et vient de ce personnage. Toute la nasse qui pèse sur lui, le lecteur la ressent automatiquement par sa présence continuelle dans le corps même du récit.
Lorsque le roman quitte le présent du narrateur et son obsession alcoolique, qu'il tente difficilement de maîtriser, c'est pour plonger dans le passé qui reprend un épisode de prise d'otage et de violence. Lorsqu'il croit retrouver le calme auprès de sa femme en vacances, c'est pour découvrir qu'elle le rejette et peut-être qu'elle le trompe avec un écrivain à succès.
Soudain un moment de répit s'installe : Michalski est assis avec sa belle à la terrasse d'un café. Mais outre le fait que leurs voisins de table sont justement ceux qui vont le prendre en otage, cette pause n'est que l'occasion d'une scène de ménage. Tout s'accumule sur le personnage, enserré dans ces pièges successifs, portant en eux toute la poisse du roman noir, sans pour autant sombrer dans le misérabilisme, ni donner l'impression d'en faire trop. La fin révèle une chute qui renverse les perspectives de l'intrigue mais laisse intact le goût amer de l'histoire : une lente et bien construite descente dans l'enfer personnel d'un homme, comme si le cancer en point de mire n'était qu'un épisode sans conséquence, une aventure de plus, dans une série de blessures, de fêlures. Michalski et, par-delà, nous, pauvres lecteurs, ne sommes nous pas uniquement des condamnés à mort en sursis ?
On en parle : L'Indic n°8 |La Vache qui lit n°117
Citation
Ruminant ses idées noires, songeant à sa mort, à son passé mort, à son avenir mort, il passait en revue les événements depuis la veille et des bouteilles et des verres remplis de glaçons à ras bord dansaient devant son œil.