k-libre - en marge - Purge

À propos de la serpe, maître Garçon évoquera au procès la possibilité que René Taulu, fils des métayers logeant à quelques centaines de mètres du château, soit entré dans le château dans la journée du 24, se soit subrepticement emparé de la serpe pour l'affûter à la meule et soit revenu la nuit pour commettre les assassinats afin de faire inculper Henri Girard.
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vendredi 22 novembre

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Livre sonore - Noir

Purge

Historique - Mafia MAJ dimanche 22 mai 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 23 €

Sofi Oksanen
Puhdistus - 2008
Frédéric Meaux (lecteur)
Marianne Épin (lecteur)
Traduit du français par Sébastien Cagnoli
Paris : Audiolib, janvier 2011

ISBN 978-2-35641-266-9
Extrait audio :


Du viol des femmes

Il y a ce long prologue tout d'abord, l'histoire d'une mouche qui obsède Aliide. Et sa découverte d'un ballot aux senteurs de viande. La mouche, le ballot. L'un et l'autre cois. Et le calme tout autour. Un monde humide, serein, silencieux. Mais dans le ballot un être humain de chair et de sang. Une jeune fille. Zara. Muette. Qu'il faut apprivoiser.
Zara a fui Vladivostok peu après la chute de l'URSS. Elle a peur. Elle fuit son souteneur. Terrorisée. Aussi Aliide avance-t-elle prudemment vers elle. Toute revêtue d'un dégoût taciturne, Zara apprend peu à peu Aliide. Qui peu à peu elle-même la découvre et n'aime pas ce qu'elle découvre, qui vient là régurgiter comme son propre passé, son histoire à elle, qu'elle croyait enfouie, cette violence faite aux femmes, brutalité inouïe redévoilant les corps dévastés, livrés à la prostitution dans un trafic sordide de femmes dans ces ex-pays de l'Est. Berlin pour l'une, pour l'autre, la fin de la Guerre de 39-45, les Russes aux bottes impeccables, violeurs implacables.
Et l'une et l'autre doivent à présent faire face à cette histoire de la violence des hommes qu'elles portent inscrite dans leurs corps. Une angoisse si grande, si forte encore. Dans ces corps où s'est écrite la férocité et d'où ressurgit l'angoisse des dénonciations, des arrestations, des courses poursuites effarées dans les rues de villes complices. Les viols. Le monde sordide des truands ordinaires.
Beaucoup plus d'intermèdes musicaux dans ce livre lu que dans les précédents, comme si le texte risquait encore de nous livrer à l'angoisse qui le porte. Insoutenable. Deux voix, l'une masculine pour interpréter celle d'un paysan estonien, l'autre féminine, jeune, au timbre presque enjoué, cette manière de ne pas baisser le ton, jamais, pour dire l'horreur, comme pour soutenir par la voix ce que le regard ne peut affronter.
Une grande réussite d'Audiolib, là encore.

Ndr - 2 CD - MP3, durée d'écoute : 10 h 08. Suivi d'un entretien avec son éditrice, Marie-Pierre Gracedieu, et son traducteur, Sébastien Cagnoli.

Citation

Mais je ne suis plus un homme, je suis un mort.

Rédacteur: Joël Jégouzo lundi 28 mars 2011
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