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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean-Paul Gratias
Paris : Le Masque, mars 2010
310 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-7024-3425-3
Actualités
- 04/04 Prix littéraire: Prix Mystère 2012 : les lauréats
Lundi 2 avril à la Bilipo (ouverte pour l'occasion) ont été remis en présence des auteurs les Prix Mystère. Créés par Georges Rieben et Luc Geslin en 1972, les Prix Mystère sont avant tout honorifiques et décernés par un jury de spécialistes de la littérature policière chaque année plus nombreux. En effet, si en 2011 La Guerre des vanités, de Marin Ledun (Gallimard, "Série noire") et La Mort au crépuscule, de William Gay (Le Masque, "Grands formats") avaient été remarqués par les vingt-quatre membres du jury, cette année ils étaient trente-quatre pour élire Marcus Malte et son roman Les Harmoniques (Gallimard, "Série noire") dans la catégorie "Francophone" et Stuart Neville pour Les Fantômes de Belfast (Rivages, "Thriller") dans la catégorie "Roman étranger". Cette remise de prix assortie d'un banquet s'est déroulée en compagnie de quelques membres du jury mais également d'éditeurs et d'attachées de presse des deux maisons. Comme le veut la tradition, Fabienne Duvigneau, traductrice du roman de Stuart Neville, a également reçu un diplôme signé des membres présents du Prix Mystère.
Prix Mystère de la Critique 2012 :
1. Les Harmoniques, de Marcus Malte (Gallimard, "Série noire") ;
2. Le Mur, le Kabyle et le Marin, d'Antonin Varenne (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes") ;
3. Nymphéas noirs, de Michel Bussi (Presses de la Cité, "Romans Terres de France") ;
4. L'Honorable société, de D.O.A. & Dominique Manotti (Gallimard, "Série noire") ;
5. Le Bloc, de Jérôme Leroy (Gallimard, "Série noire").
Prix Mystère du Meilleur roman étranger 2012 :
1. Les Fantômes de Belfast, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller") ;
2. Savages, de Don Winslow (Le Masque, "Grands formats") ;
3. Les Leçons du Mal, de Thomas H. Cook (Le Seuil, "Policier") ;
4. Désolations, de David Vann (Gallmeister, "Nature Writing") ;
5. Le Poète de Gaza, de Yishaï Sarid (Actes sud, "Actes noirs").
Le jury 2012 était composé des trente-quatre critiques suivants :
Mmes Marie-Caroline Aubert, Christine Ferniot, Catherine Fruchon-Toussaint, Jeanne Guyon, Cécile Lecoultre, Corinne Naidet et Alexandra Schwartzbrod.
MM. Jean-Claude Alizet, Olivier Ancel, Hubert Artus, Bernard Chappuis, Dominique Choquet, Bruno Corty, Bernard Daguerre, Hervé Delouche, Jean-Pierre Dionnet, Christophe Dupuis, François Guérif, Jean-Paul Guéry, Jean-Marc Laherrère, Pierre Lebedel, Claude Le Nocher, Paul Maugendre, Claude Mesplède, Gérard Meudal, Yann Plougastel, Alain Regnault, Georges Rieben, Emmanuel Romer, Jean-Jacques Schléret, Samuel Schwiegelhofer, Jean-Louis Touchant, Julien Védrenne et Jean-Claude Zylberstein.
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Une forêt au cœur noir
William Gay, avec La Mort au crépuscule, nous plonge dans le Harrikin, une forêt majestueuse autant qu'irréelle, à la rencontre de personnages extraordinaires pendant qu'un tueur acharné poursuit impitoyablement sa proie.
Le roman comporte tous les ingrédients du conte gothique. Son point de départ bien entendu. Deux adolescents, un frère et une sœur, se sont mis en tête que Fenton, le croque-mort du coin, s'amusait d'une manière ou d'une autre mais d'une manière toujours scabreuse avec les corps qu'il avait en charge d'enterrer. L'ouverture des tombes leur permet de s'assurer de la perversité de cet homme. Mais c'est le vol de photos où le croque-mort lui-même se met en scène avec ces corps qui va donner au récit une toute autre ampleur. Car Fenton entend bien les récupérer d'autant plus que la sœur le fait chanter. Et il engage Sutter, un tueur auquel personne dans le comté n'ose s'opposer. La sœur morte et aux mains du croque-mort, le frère, Kenneth, n'a d'autre choix que d'aller dans le comté voisin où justice sera faite. Pour cela, il doit traverser la forêt du Harrikin. Cette forêt, étrangement peuplée, Kenneth la traverse la peur au ventre. Il sent l'haleine de Sutter sur ses talons. Il croise des personnages véritables Freaks en puissance. Certains l'accueillent, d'autres le rejettent. Tous, peu de temps après, ont affaire à Sutter. Kenneth et Sutter s'enfoncent en profondeur dans le froid et la neige avant de nous offrir un final hallucinant, digne d'un véritable film d'horreur dans les dernières pages.
C'est à la fois dans la description de cette forêt du Harrikin, véritable personnage principal du roman, et dans cette façon qu'il a de camper ses personnages secondaires, que William Gay asseoit sa spécificité. Le roman est véritablement bien charpenté. Tout juste si on peut lui opposer cette fin à rebondissements multiples dans laquelle Kenneth oublie ce qui lui a permis de s'échapper temporairement des griffes de Sutter : le plus court chemin vers la survie est la ligne droite. Il prend son temps, il se perd en conjecture alors même qu'il ouvre les portes du tribunal qui doivent lui offrir le salut. Les portraits de Fenton avec sa descente toujours plus hallucinante dans la folie et de Sutter qui trouve presque la voie de la rédemption sous la neige sont bien sentis et nous permettent de nous immerger dans un cauchemar noir, gothique et troublant.
On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°45
Récompenses :
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2010
Citation
Je ne suis pas né d'hier, mais je n'ai jamais entendu dire que les croque-morts manquaient de clients au point de devoir tuer les gens pour faire marcher le commerce. Les gens meurent tout le temps, c'est comme ça que le monde tourne. Reprenez donc ces légumes, là.