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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Freddy Michalski
Paris : Le Masque, mai 2011
326 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7024-3517-5
Actualités
- 09/10 Site Internet: Don Winslow sur Bibliobs
- 07/09 Édition: Parutions de la semaine - 7 septembre
- 04/04 Prix littéraire: Prix Mystère 2012 : les lauréats
Lundi 2 avril à la Bilipo (ouverte pour l'occasion) ont été remis en présence des auteurs les Prix Mystère. Créés par Georges Rieben et Luc Geslin en 1972, les Prix Mystère sont avant tout honorifiques et décernés par un jury de spécialistes de la littérature policière chaque année plus nombreux. En effet, si en 2011 La Guerre des vanités, de Marin Ledun (Gallimard, "Série noire") et La Mort au crépuscule, de William Gay (Le Masque, "Grands formats") avaient été remarqués par les vingt-quatre membres du jury, cette année ils étaient trente-quatre pour élire Marcus Malte et son roman Les Harmoniques (Gallimard, "Série noire") dans la catégorie "Francophone" et Stuart Neville pour Les Fantômes de Belfast (Rivages, "Thriller") dans la catégorie "Roman étranger". Cette remise de prix assortie d'un banquet s'est déroulée en compagnie de quelques membres du jury mais également d'éditeurs et d'attachées de presse des deux maisons. Comme le veut la tradition, Fabienne Duvigneau, traductrice du roman de Stuart Neville, a également reçu un diplôme signé des membres présents du Prix Mystère.
Prix Mystère de la Critique 2012 :
1. Les Harmoniques, de Marcus Malte (Gallimard, "Série noire") ;
2. Le Mur, le Kabyle et le Marin, d'Antonin Varenne (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes") ;
3. Nymphéas noirs, de Michel Bussi (Presses de la Cité, "Romans Terres de France") ;
4. L'Honorable société, de D.O.A. & Dominique Manotti (Gallimard, "Série noire") ;
5. Le Bloc, de Jérôme Leroy (Gallimard, "Série noire").
Prix Mystère du Meilleur roman étranger 2012 :
1. Les Fantômes de Belfast, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller") ;
2. Savages, de Don Winslow (Le Masque, "Grands formats") ;
3. Les Leçons du Mal, de Thomas H. Cook (Le Seuil, "Policier") ;
4. Désolations, de David Vann (Gallmeister, "Nature Writing") ;
5. Le Poète de Gaza, de Yishaï Sarid (Actes sud, "Actes noirs").
Le jury 2012 était composé des trente-quatre critiques suivants :
Mmes Marie-Caroline Aubert, Christine Ferniot, Catherine Fruchon-Toussaint, Jeanne Guyon, Cécile Lecoultre, Corinne Naidet et Alexandra Schwartzbrod.
MM. Jean-Claude Alizet, Olivier Ancel, Hubert Artus, Bernard Chappuis, Dominique Choquet, Bruno Corty, Bernard Daguerre, Hervé Delouche, Jean-Pierre Dionnet, Christophe Dupuis, François Guérif, Jean-Paul Guéry, Jean-Marc Laherrère, Pierre Lebedel, Claude Le Nocher, Paul Maugendre, Claude Mesplède, Gérard Meudal, Yann Plougastel, Alain Regnault, Georges Rieben, Emmanuel Romer, Jean-Jacques Schléret, Samuel Schwiegelhofer, Jean-Louis Touchant, Julien Védrenne et Jean-Claude Zylberstein.
Liens : La Guerre des vanités |La Mort au crépuscule |Les Harmoniques |Le Mur, le Kabyle et le Marin |Nymphéas noirs |L'Honorable société |Le Bloc |Les Fantômes de Belfast |Désolations |Le Poète de Gaza |Nymphéas noirs |Marin Ledun |William Gay |Marcus Malte |Stuart Neville |Antonin Varenne |Michel Bussi | D.O.A. |Dominique Manotti |Jérôme Leroy |Don Winslow |Thomas H. Cook |David Vann |Marie-Caroline Aubert |Alexandra Schwartzbrod |Christophe Dupuis |François Guérif |Jean-Paul Guéry |Jean-Marc Laherrère |Paul Maugendre |Claude Mesplède |Jean-Claude Zylberstein - 02/12 Prix littéraire: La rédaction de Lire choisit Guerre sale et Tijuana Straits
- 27/06 Prix littéraire: Sélection 2011 du GPLP
Trio destructeur
Ben et Chon cultivent et revendent de l'hydro, un cannabis qui pousse hors-sol, pendant que O. arpente les magasins et couche avec l'un ou l'autre si ce n'est pas avec l'un et l'autre. Chon est aussi un mercenaire qui de temps en temps s'éclipse de par le monde. Et comme justement il n'est pas comme tout le monde, c'est un mélange de férocité et d'humanisme. Preuve en est qu'il a ses propres organisations non gouvernementales pour essayer de sortir certains de la misère dans laquelle les a plongé notre société. Seulement voilà, leur business a attiré l'attention du Cartel de Baja, qui entend bien imposer ses règles et surtout se faire du fric sur leur dos. C'est pourquoi Chon reçoit sur sa boîte mail une vidéo où sept trafiquants qui se sont opposés au cartel sont décapités à la tronçonneuse. Les deux compères n'étant pas vraiment du genre à être impressionnés ni même conciliants, c'est O. qui est enlevée et que l'on menace de décapiter à la tronçonneuse s'ils n'obtempèrent pas. Avec Savages, Don Winslow confirme tout le bien que l'on pouvait déjà penser du romancier américain aux fulgurances littéraires étonnantes. Que l'on ne s'y trompe pas ! La raison de la réussite de ce roman tient surtout au fait qu'il sera à part dans sa bibliographie. Un roman de cette teneur et de cette forme ne peut pas être répété un peu à l'instar de Finnegan's Wake ou de Ulysse, de James Joyce, qui sont autant de petits joyaux jouissifs, qui auraient donné une œuvre indigeste si l'auteur irlandais les avait décliné à outrance.
Savages est une succession de courts voire très courts chapitres qui donnent à l'histoire un rythme endiablé. "Fuck you!", premier chapitre de deux mots donne le premier ton avant que Don Winslow nous présente son trio amoureux et insouciant qui va plonger dans une autre réalité que celle qu'il fuit déjà dans le cannabis. Ben, Chon et Ophelia sont indissociables, mais alors que dans Jules et Jim, c'est le personnage de Kathe qui influe sur les destinées des deux hommes, là c'est Chon, philanthrope psychopathe, ancien mercenaire, qui va durcir le ton de cette comédie avant qu'elle ne se transforme en un bain de sang sanglant (si, si ! J'assume la répétition). Car, bien sûr, les deux garçons idéalistes dans l'âme ne vont pas s'en laisser compter. Ils ont besoin d'argent pour localiser O. et la reprendre à ses ravisseurs, alors ils jouent un double-jeu délicat et destructeur avec le cartel. Ils font œuvre de parasitisme pour la bonne cause. Et dans un roman one shot qui va pourtant les multiplier, on atteint des sommets à la fois dans l'écriture et dans l'intrigue avec des personnages inoubliables...
On en parle : 813 n°110 |La Vache qui lit n°124 |La Tête en noir n°150 |La Tête en noir n°159
Nominations :
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2011
Trophée 813 Michèle Witta du roman étranger 2011
Meilleur polar étranger de la rédaction de Lire 2011
Prix Mystère du Meilleur roman étranger 2012
Trophée 813 Michèle Witta du roman étranger 2012
Citation
Quand on laisse croire aux gens qu'on est faible, tôt ou tard, on se retrouve contraint de les tuer.