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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Daniel Lemoine
Paris : Archipel, avril 2011
330 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-8098-0477-5
Coll. "Les maîtres du suspense"
Le meurtre du père version noir
On dit que le premier roman est souvent un meurtre du père où on se débarrasse de ses influences majeures, mais que dire du fils d'Elmore Leonard qui se plie au canon que des dizaines d'imitateurs plus ou moins doués ont employé ?
On part du déclencheur de base du roman noir — un paquet d'argent comme MacGuffin — avec un point de départ ressemblant étrangement à celui de Crise de panique de Jason Starr, à savoir une tentative de cambriolage ratée. Mais là, Karen Delaney en profite pour embaucher les deux cambrioleurs, malgré leur échec, afin de récupérer un magot détenu par son ex, Samir. Or le cambriolage tourne mal, Samir est laissé pour mort, et son coffre est vide. Donc, autour de ce MacGuffin se tisse la classique toile ou rien ne manque, pas même les deux tueurs forcément étrangers, un privé, des filatures, des poursuites en voiture... Le tout avec un style forcément cinématographique (il faut un œil sur Hollywood toujours garder) où on ne perd pas de temps inutile à développer les personnages, dont le destin se clôt par une balle ou la prison, avec cet élément fondamentalement urbain qui est inhérent au genre et les obligatoires touche d'humour "dur-à-cuire". Des ingrédients déjà utilisés donc qui pimentent un récit tellement effréné qu'il faut faire un effort pour se rappeler qui est qui, qui est mort et qui est en vie...
Ce n'est pas désagréable, mais reste en porte-à-faux : la complexité de l'intrigue et des points de vue sort de la doxa du "quelque chose de pas prise de tête à lire dans le métro" et les lecteurs exigeants trouveront qu'il manque une petite touche plus gratinée. Il faut aimer ce type de polar très codifié pour y trouver son bonheur. Le chemin est connu et balisé, mais ce n'est pas pour autant que la promenade est sans plaisir...
Citation
Pourquoi fallait-il que tout soit blanc ? Le salon de Samir, sa cuisine, même ses voitures. Pourtant, il ne portait que du noir. O'Clair ne l'avait jamais vu autrement. Pour lui, Samir était le Johnny Cash Chaldéen.