Londongrad

L'enfant n'écouta pas sa mère et continua à sauter. Anna le regarda. Elle n'avait pas le courage de le gronder. Elle avait mal dormi et avait tourné dans son lit toute la nuit avant de prendre sa décision. À la lueur d'une bougie, sur la table de la cuisine, elle avait écrit la lettre qu'elle s'apprêtait à porter à son cousin.
Nils Barrellon - La Lettre et le peigne
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Policier

Londongrad

Disparition - Mafia MAJ mercredi 25 mai 2011

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

Reggie Nadelson
Londongrad - 2009
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean Esch
Paris : Le Masque, avril 2011
404 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7024-3480-2

Faut-il accepter Staline pour éviter Hitler ?

Depuis quelques années, les pays de l'Est avaient disparu du monde économique et culturel, et la Russie se convulsait sans trop que nous y comprenions quelque chose. Il fallait le temps aux romanciers d'avaler les événements et d'essayer d'en rendre compte. La période de mastication est achevée et elle commence à donner ses premiers fruits.
Regie Nadelson a pris comme personnage central Artie Cohen, un flic new-yorkais originaire des pays de l''Est et dont le père a été officier du KGB. Il fraye avec un ami, Tolya, milliardaire louche lui aussi venu de Moscou. Il est donc logique qu'il se trouve confronté aux mafias et au pouvoir russe.
Au départ, il y a l'angoisse de Tolya. Il sent qu'il déplait au pouvoir, et comme ses amis essayent de fomenter une "révolution" qui chasserait Poutine, il a peur de finir empoisonné. Lorsque sa fille disparaît, il se demande s'il y a un lien.
Artie Cohen mène son enquête avec d'autant plus de motivations qu'il est devenu l'amant de la fille. Son enquête le conduit à Londres où s'agite les opposants et les prévaricateurs du nouvel empire russe. Mais, il faut mettre les mains dans le cambouis jusqu'aux coudes et le policier ne peut pas faire l'économie d'un voyage en Russie.
Londongrad joue sur deux pistes qui se répondent avec soin. D'un côté, une description clinique de la prise du contrôle par le pouvoir des instances économiques et mafieuses du pays, avec le soin extrême que mettent les pays occidentaux à ne pas voir l'origine des fonds qui leur permettent de s'enrichir, la violence qui menace de gangréner tout. De l'autre coté un policier perdu dans ses sentiments, sa raison basculant au milieu de cette froideur étatique, de cette monstruosité.
Lorsqu'il se trouve à Moscou, il visite une petite isba où la jeune disparue est peut-être passée. Alors qu'il évoque le passé et ses souvenirs, il sera rejoint par un ancien adjoint de son père qui lui propose un marché horrible. C'est bien tout le roman se bâtit autour de cette contradiction : comment nettoyer le monde, avec quels criminels suis-je obligé de pactiser pour que le monde ne soit pas aussi horrible que cela ?
Et la réponse ne peut être qu'à l'image de la noirceur du roman et du monde.

Citation

Je l'ai rencontré et ils l'ont tué, et plus personne ne se souvient de ce pauvre gars.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 20 mai 2011
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page