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Grand format
Inédit
Tout public
426 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-87858-376-2
Coll. "Chemins Nocturnes"
Actualités
- 25/07 Prix littéraire: Sélection des Trophées 813 (2011)
- 27/05 Édition: Parutions de la semaine - 27 mai
N'y allons pas par quatre chemins. Le livre de la semaine, n'en déplaise aux autres est signé Fred Vargas. L'Armée furieuse, qu'il s'appelle. C'est une nouvelle aventure d'Adamsberg, qui nous plonge dans nos campagnes profondes entre petites affaires de petites gens sur fond gothique et fantastique. Mais on se doit de signaler la suite du travail de rééditions des romans noirs de Frédéric Dard par le Fleuve noir. Avec Puisque les oiseaux meurent, le brillant romancier affrontait les relations extra-conjugales avec une intrigue au cordeau dont il avait le secret. À découvrir sans modération. Et il ne faut pas oublier non plus au Castor astral, la nouvelle épopée dans "L'Arcamonde" des antiquaires chers à Hervé Picart, ni le retour polonais de l'inspecteur Mock, moins compulsif que le Monck télévisuel mais tout aussi performant. Une mise en scène attirante de Marek Krajewski pour une Fin du monde à Breslau. Pour le reste, faites votre choix :
Grand format :
Opération humide. 2, Ni Dieu ni maître, de Luc Blanchard (Studio Graph)
Franconville, bâtiment B, de Gilles Bornais (Pascal Galodé, "Polar")
Les Nuits rouges de Nerwood, de Gilles Bornais (Pascal Galodé, "Polar")
Dégâts collatéraux, de Christine Brunet (Du Pierregord, "Encre rouge")
Petits meurtres entre énarques, de Bernard Domeyne (Édilivre, "Coup de cœur")
Et pourquoi pas ? Quand rien n'a plus d'importance, de Christine Fossard (LAU)
Un faisceau de présomption, de Nick Gardel (Édilivre, "Coup de cœur")
Visions, de Kim Harrington (Le Seuil, "Fiction grand format")
Tarifa, de Eduardo Iglesias (Rouge inside, "Grande collection")
Fin du monde à Breslau, de Marek Krajewski (Gallimard, "Série noire")
Le Secret de Moïse, de Alexandre Malafaye (Plon, "Suspense thriller")
La Lampe de la providence, de Hervé Picart (Le Castor astral, "L'Arcamnde")
La Deuxième vie de Ramsès, de Christian Roche (Édilivre, "Coup de cœur")
La Seconde mort de Tinubu, de Michael Stanley (Jean-Claude Lattès)
L'Armée furieuse, de Fred Vargas (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes")
On a marché sur Arcachon, de Patrice Vergès (Vents salés)
Poche :
Petit déjeuner au cyanure, de Frédéric Bargain-Edhson (Le Ster)
Came à l'ouest, de Chris Bourgault (Astoure, "Breizh noir")
London boulevard, de Ken Bruen (Points, "Roman noir")
Les Raisons du doute, de Gianrico Carofiglio (Points, "Policiers")
La Panne : meurtre ou accident ? de Anne Clerson (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
Puisque les oiseaux meurent, de Frédéric Dard (Fleuve noir)
Voir Péronne et s'enfuir, de Hervé Dupont (Ravet-Anceau, "Polars en Nord")
Ce soir je vais tuer l'assassin de ma fille, de Jacques Expert (LGF, "Thriller")
Le 3e œil du professeur Margerie (Du Palémon, "Les Enquêtes de Mary Lester")
La Vengeance est un plat qui se mange à la mozzarella..., de Georges Gavazzi (Mogador, "Polar")
Maquillage, de Éric Halphen (Rivages, "Noir")
Karl Max et les faux cils, de Kathrin Jacob (Les Presses littéraires, "Crimes et châtiments")
Escale forcée à Brest, de Stéphane Jaffrézic (Alain Bargain, "Enquête & suspense")
Le Choix vous appartient, de Dean Ray Koontz (LGF, "Fantastique")
Le Tueur de Rouen se réveille, de Aude Lhôtelais (Ravet-Anceau, "Polar en région")
La Ronde des innocents, de Valentin Musso (Points, "Thriller")
Blanc sur noir, de Kris Nelscott (Points, "Roman noir")
Crime et coïncidences, de Catherine Puchaux (Mogador, "Polar")
Via Vaticana, de Igal Shamir (Points, "Thriller")
Grabuge dans les Mauges, de Lise Tiffanneau-Midy (Alain Bargain, "Enquêtes & suspense")
Les Trompettes de Jéricho, de Gérard de Villiers (Gérard de Villiers, "SAS")
Le Surligneur, de Jean-Vincent Voyer (Mogador, "Polar")
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Intrigues en folie
Fred Vargas aime manipuler les mythes et avec ce nouveau roman mettant en scène son commissaire parfois attirant, parfois énervant, Adamsberg, elle nous emmène au cœur de la Normandie, à la rencontre de cette armée furieuse qu'est la Mesnie Hellequin.
Tout débute de façon classique avec l'enquête basique après la mort d'une petite vieille dans son sommeil. Et puis, il y a une histoire de miettes de pain et de souris. L'absurde n'est pas loin, et il annonce le pire car Lina Vendermot a vu passer l'Armée furieuse, annonciatrice de mort, et un homme a disparu. Mais une seule enquête en un seul roman pour Adamsberg c'est bien trop peu pour ses méninges. Et même si la résolution initiale avec son côté Georges Simenon est là, elle semble compter pour du beurre. En revanche, ces pigeons parisiens qui véhiculent les pires maladies, mais qui sont martyrisés, intéressent autant notre commissaire que le meurtre d'un baron de l'industrie retrouvé carbonisé dans sa voiture.
Mais revenons à cette Mesnie Hellequin qu'a aperçu la petite Lina. C'est la mère Vendermot qui fait le trajet jusqu'à Paris pour débusquer notre commissaire. Personne n'y croit, bien entendu, mais quand même à la réflexion... Alors une seule question s'impose aux esprits les plus simples : qui va mourir ? Le mythe qui remonte au XIe siècle est tenace, la crainte omniprésente, la paranoïa encore plus. Et c'est encore là que l'on retrouve chez Adamsberg ce petit côté Maigret. L'homme se contrefiche de sa hiérarchie. Ni une ni deux, il se précipite en Normandie, il suit de loin les enquêtes secondaires. Il sait qu'il retrouvera Momo-Mèche-Courte, principal suspect de l'incendie de la voiture, trop suspect même pour être le coupable, et encore plus que toutes ses enquêtes vont trouver résolution en un même laps très court de temps. Le temps de se mettre à dos une partie de ses collègues, de croiser un archer forcément embusqué et de remuer le passé aussi lointain que proche.
L'Armée furieuse s'inscrit parfaitement dans la lignée des "Adamsberg" avec une intrigue parfaitement maîtrisée épaulée par une écriture aux tournures réfléchies - parfois un peu trop. L'ensemble s'appuie aussi sur quelques facilités (pour celui qui connait bien l'œuvre de Fred Vargas) qui allient onirisme et réalité, légendes et vraisemblance. Alors bien sûr, ça a son côté charmeur, qui s'en plaindra ?, mais il y a aussi ce petit goût d'inachevé qui fait que l'on se retrouve limité contrarié car si Fred Vargas se remet en question au niveau de ses intrigues, elle ne quitte pas (encore) cet aspect systémique. Il était fait allusion en début d'article à Georges Simenon puis, plus loin, à son commissaire Maigret. Force est de constater aujourd'hui que ce qui fait la force de ses romans tient beaucoup en sa diversité - la fameuse dichotomie entre ses romans noirs et ses romans policiers avec Maigret, que l'on retrouve également chez Léo Malet et San-Antonio. L'on aimerait donc voir Fred Vargas s'éloigner quelques temps d'Adamsberg, se mettre en danger en compagnie de nouveaux personnages qu'elle abandonnerait après un seul et unique roman.
On en parle : La Tête en noir n°151
Récompenses :
CWA International Dagger 2013
Nominations :
Trophée 813 du roman francophone 2011
Citation
L'enseignement est une vertu qui aigrit. Le flicage est un vice qui enorgueillit. Et comme il est plus facile d'abandonner une vertu qu'un vice, il n'a pas le choix.