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Grand format
Inédit
Tout public
426 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-87858-376-2
Coll. "Chemins Nocturnes"
Actualités
- 25/07 Prix littéraire: Sélection des Trophées 813 (2011)
L'association 813 ne dévoilera ses Trophées 813 que le dimanche 13 novembre prochain à Lamballe dans le cadre du quinzième festival Noir sur la ville, mais la sélection des finalistes est déjà connue. Ses adhérents ont jusqu'au 29 octobre pour choisir quels ouvrages ils vont faire figurer à l'un des plus anciens palmarès du genre. Lors du premier tour, les cinq ouvrages arrivés en tête gagnent le droit d'engager un sprint final.
À savoir :
Trophée du meilleur roman francophone :
- Les Visages écrasés, de Marin Ledun (Le Seuil) ; - Les Harmoniques, de Marcus Malte (Gallimard, "Série noire") ; - L'Honorable société, de Dominique Manotti & D.O.A. (Gallimard, "Série noire") ;
- Guerre sale, de Dominique Sylvain (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes") ;
- L'Armée furieuse, de Fred Vargas (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes").
Trophée Michèle Witta du meilleur roman étranger :
- La Nuit la plus longue, de James Lee Burke (Rivages, "Thriller") ;
- Le Léopard, de Jo Nesbø (Gallimard, "Série noire") ;
- Tijuana Straits, de Kem Nunn (Sonatine) ;
- Serena, de Ron Rash (Le Masque) ;
- Savages, de Don Winslow (Le Masque).
Trophée Maurice Renault :
- Revue Alibi ;
- Revue L'Indic ;
- Revue Temps noir ;
- Bulletin La Tête en noir ;
- Collectif Les Habits noirs : La Mort des autres (Baleine) ;
- Les Carnets secrets d'Agatha Christie, de John Curran (Le Masque)
Les finalistes sont tous de haute tenue, et certains des ouvrages remarqués mériteraient amplement d'être récompensés. On peut noter la présence en nombre de la "Série noire", puisque trois de ses romans figurent dans ces sélections, mais aussi celle de chez Viviane Hamy, "Chemins nocturnes", qui place deux des trois romans publiés dans l'année - l'on ne peut, à cet égard, s'empêcher de noter l'absence du roman d'Antonin Varenne, Le Mur, le Kabyle et le Marin, sûrement l'un des tous meilleurs romans francophone de l'année.
En mémoire de Michèle Witta, décédée en cette année 2011, le Trophée du meilleur roman étranger a été rebaptisé de son nom. Enfin, le dernier Trophée, celui du meilleur traducteur, sera attribué comme il est de coutume depuis 2000, à celui qui a traduit le meilleur roman étranger.
Liens : Les Visages écrasés |Les Harmoniques |L'Honorable société |Guerre sale |La Nuit la plus longue |Marin Ledun |Marcus Malte |Dominique Manotti | D.O.A. |Dominique Sylvain |Fred Vargas |James Lee Burke |Jo Nesbø |Kem Nunn |Ron Rash |Don Winslow |813 |Temps Noir | Alibi | L'Indic | Noir sur la ville - 27/05 Édition: Parutions de la semaine - 27 mai
Intrigues en folie
Fred Vargas aime manipuler les mythes et avec ce nouveau roman mettant en scène son commissaire parfois attirant, parfois énervant, Adamsberg, elle nous emmène au cœur de la Normandie, à la rencontre de cette armée furieuse qu'est la Mesnie Hellequin.
Tout débute de façon classique avec l'enquête basique après la mort d'une petite vieille dans son sommeil. Et puis, il y a une histoire de miettes de pain et de souris. L'absurde n'est pas loin, et il annonce le pire car Lina Vendermot a vu passer l'Armée furieuse, annonciatrice de mort, et un homme a disparu. Mais une seule enquête en un seul roman pour Adamsberg c'est bien trop peu pour ses méninges. Et même si la résolution initiale avec son côté Georges Simenon est là, elle semble compter pour du beurre. En revanche, ces pigeons parisiens qui véhiculent les pires maladies, mais qui sont martyrisés, intéressent autant notre commissaire que le meurtre d'un baron de l'industrie retrouvé carbonisé dans sa voiture.
Mais revenons à cette Mesnie Hellequin qu'a aperçu la petite Lina. C'est la mère Vendermot qui fait le trajet jusqu'à Paris pour débusquer notre commissaire. Personne n'y croit, bien entendu, mais quand même à la réflexion... Alors une seule question s'impose aux esprits les plus simples : qui va mourir ? Le mythe qui remonte au XIe siècle est tenace, la crainte omniprésente, la paranoïa encore plus. Et c'est encore là que l'on retrouve chez Adamsberg ce petit côté Maigret. L'homme se contrefiche de sa hiérarchie. Ni une ni deux, il se précipite en Normandie, il suit de loin les enquêtes secondaires. Il sait qu'il retrouvera Momo-Mèche-Courte, principal suspect de l'incendie de la voiture, trop suspect même pour être le coupable, et encore plus que toutes ses enquêtes vont trouver résolution en un même laps très court de temps. Le temps de se mettre à dos une partie de ses collègues, de croiser un archer forcément embusqué et de remuer le passé aussi lointain que proche.
L'Armée furieuse s'inscrit parfaitement dans la lignée des "Adamsberg" avec une intrigue parfaitement maîtrisée épaulée par une écriture aux tournures réfléchies - parfois un peu trop. L'ensemble s'appuie aussi sur quelques facilités (pour celui qui connait bien l'œuvre de Fred Vargas) qui allient onirisme et réalité, légendes et vraisemblance. Alors bien sûr, ça a son côté charmeur, qui s'en plaindra ?, mais il y a aussi ce petit goût d'inachevé qui fait que l'on se retrouve limité contrarié car si Fred Vargas se remet en question au niveau de ses intrigues, elle ne quitte pas (encore) cet aspect systémique. Il était fait allusion en début d'article à Georges Simenon puis, plus loin, à son commissaire Maigret. Force est de constater aujourd'hui que ce qui fait la force de ses romans tient beaucoup en sa diversité - la fameuse dichotomie entre ses romans noirs et ses romans policiers avec Maigret, que l'on retrouve également chez Léo Malet et San-Antonio. L'on aimerait donc voir Fred Vargas s'éloigner quelques temps d'Adamsberg, se mettre en danger en compagnie de nouveaux personnages qu'elle abandonnerait après un seul et unique roman.
On en parle : La Tête en noir n°151
Récompenses :
CWA International Dagger 2013
Nominations :
Trophée 813 du roman francophone 2011
Citation
L'enseignement est une vertu qui aigrit. Le flicage est un vice qui enorgueillit. Et comme il est plus facile d'abandonner une vertu qu'un vice, il n'a pas le choix.