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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'italien par Sarah Guilmault
Paris : Asphalte, juin 2011
20 x 15 cm
ISBN 978-2-918767-13-8
Coll. "Fictions"
Actualités
- 18/07 Jeux: Résultats du concours autour de Cinacittà
- 21/06 Librairie: Cinacittà fait son roman à Charybde (Paris)
C'est dans la toute nouvelle librairie parisienne Charybde* (une librairie "conçue par des passionnés** pour d'autres passionnés et d'authentiques curieux"), que les éditions Asphalte vous invitent à rencontrer l'auteur italien Tommaso Pincio le mercredi 29 juin à partir de 18 heures, et à faire dédicacer son dernier roman, Cinacittà : mémoires de mon crime atroce. Ce roman caniculaire vous fera traverser une ville romaine désertée par ses habitants, investie par les Chinois, seuls capables de supporter la chaleur que dégagent les lieux, et de suivre le narrateur, unique Romain à les hanter lors de sa rencontre avec une prostituée chinoise bientôt retrouvée assassinée à son domicile.
Mais l'auteur vous en parlera certainement mieux que nous sauf si vous souhaitez uniquement "découvrir la librairie, papoter, feuilleter, trinquer et effectuer d'autres activités humaines agréables".
* Librairie Charybde
129, rue de Charenton
75012 Paris
Tél. : 09.54.33.05.71
** Les passionnés sont au nombre de quatre et proposent une librairie "légèrement" différente. Une visite des lieux vous donnera une certaine approche de la chose.
Liens : Tommaso Pincio
Pincio Roma
Faire son cinéma à Rome est chose courante. Federico Fellini vient bien sûr à l'esprit. D'ailleurs, comment ne pas penser à Fellini Roma en suivant les traces du "dernier des Romains" dans les rues caniculaires et envahies par les Chinois de la capitale ancestrale italienne ? C'est Cinacittà, roman mémorable de Tommaso Pincio.
Dans un futur immédiat où le soleil tape dur, les Romains ont fui leur ville la laissant à des Chinois, qui n'ont eu aucun mal à se l'accaparer. Seul notre narrateur a refusé de partir, plus par faiblesse, facilité voire fainéantise que par choix. Il survit de ses rentes, comprend que cela ne durera pas, observe le balai des prostituées chinoises qui émasculent sans aucune gêne les amants sur le retour qui les ont éconduites, en buvant des bières glacées.
C'est dans la chambre 541 de l'Excelsior que la destinée de cet homme médiocre, artiste raté, qui fuit son futur, va pourtant prendre une imprévisible tournure. Sa rencontre avec un Chinois lettré, éduqué, adepte du billard américain l'a en effet conduit à louer une chambre du prestigieux hôtel maintenant décati dans laquelle Kurt Cobain se serait suicidé. Hypothèse non étayée mais qui suffit à rendre réticent le moindre Chinois désireux de trouver logement à son Ying et à son Yang. Ce qui est sûr en revanche, c'est qu'après le drame qui s'y est noué et qui nous est raconté par le narrateur rétrospectivement depuis sa geôle, la chambre ne trouvera pas preneur de sitôt. Yin, une charmante prostitué l'avait ensorcelé. Comment cette vestale des temps futurs a fini par céder aux avances du narrateur ? Comment s'est-elle retrouvée morte à ses côtés dans une chambre à l'air conditionné défaillant ? Pourquoi n'a-t-il rien dit, se contentant de dormir à côté d'un cadavre se putréfiant ?
Dans le bureau du juge, cet homme n'avoue pas. Il ne tente pas non plus d'être innocenté. Il attend tout simplement le verdict qui le conduira à la potence. Et dans sa prison, petit à petit, il déroule un récit tragique que Tommaso Pincio dépeint avec poésie et finesse. Le roman alterne présent et passé. De longues descriptions entre lesquelles s'intercalent des dialogues qui ne peuvent se tenir que dans cette ville qui souffrira une nouvelle chute.
Tommaso Pincio multiplie les anecdotes. L'on comprend même que les pousses-pousses ne se conduiraient pas autrement dans une autre ville. Les Chinois de Rome se comportent comme nulle part ailleurs même s'ils ont hérité de toutes les tares et facettes à citron d'un monde prompte à ne pas les comprendre. L'on frise l'image d'une Italie morcelée et achetée bout à bout par la nouvelle puissance mondiale amenant avec elle cette multitude de plans tous plus machiavéliques les uns que les autres, et que l'on redoute depuis Sax Rohmer et son personnage maléfique de Fu-Manchu.
Un roman qui nous plonge dans la torpeur brûlante d'un climat romain tout juste pollué par les turpitudes humaines.
On en parle : L'Indic n°10
Rédacteur: Julien Védrenne mercredi 08 juin 2011 partager : | |