Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (Irlande) par Fabienne Duvigneau
Paris : Rivages, août 2011
412 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-7436-2251-0
Coll. "Thriller"
Actualités
- 04/10 Édition: Parutions de la semaine - 4 octobre
- 22/11 Colloque-conférence: Trèfle noir
- 10/07 Prix littéraire: Sélections GPLP 2012
Les Grands prix de la littérature policière en sont à leur 64e édition. Si la délibération finale n'est prévue que pour le mardi 25 septembre, le jury n'en a pas moins arrêté ses listes. Alors... Qui pour succéder à D.O.A. et à Dominique Manotti, tous deux primés dans la catégorie "Romans français" pour L'Honorable société (Gallimard, "Série noire"), et à Yishaï Sarid dans la catégorie "Romans étrangers" pour Le Poète de Gaza (Actes sud, "Actes noirs") ? Les lauréats sont à débusquer parmi les huit auteurs français et les seize étrangers de ces sélections de juin. Ce que l'on peut d'ores et déjà dire, c'est que s'agissant des auteurs français, il y a une disparité évidente des éditeurs puisque les huit ouvrages sélectionnés sont issus de huit maisons différentes. Les éditions Rivages tirent leur épingle de ces sélections puisque dans la catégorie "Romans étrangers", elles placent cinq de leurs romans. Une mention spéciale à Moisson rouge-Alvik. Peu de parutions cette année, mais une présence dans les deux sélections. Cela méritait d'être souligné. Il sera sans doute aucun possible fort difficile d'élire le lauréat de la catégorie "Romans étrangers". Storyteller a été fort remarqué mais non encore primé tout au long de cette année. L'ouvrage de Donald Ray Pollock a beaucoup fait parler de lui. Certains des éditions Rivages seront assurément bien placés. "Actes noirs" avec trois titres n'a pas dit son dernier mot. Les autres maisons non plus. Il ne nous reste plus qu'à attendre !
Sélection "Romans français" :
- Le Jour du fléau, de Karim Madani (Gallimard, "Série noire") ;
- Je tue les enfants français dans les jardins, de Marie Neuser (L'Écailler) ;
- Samedi 14, de Jean-Bernard Pouy (La Branche, "Vendredi 13") ;
- Des chiffres et des litres, de Rachid Santaki (Moisson rouge-Alvik) ;
- Un avion sans elle, de Michel Bussi (Presses de la Cité, "Romans Terres de France")
- Une guerre de génies, de héros et de lâches, de Barouk Salamé (Rivages, "Thriller") ;
- Les Hamacs de carton, de Colin Niel (Le Rouergue, "Rouergue noir") ;
- Arab jazz, de Karim Miské (Viviane Hamy, "Chemins nocturnes").
Sélection "Romans étrangers" :
- La Tristesse du Samouraï, de Victor del Árbol (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Gangrène, de Julia Latynina (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Je reste roi d'Espagne, de Carlos Salem (Actes sud, "Actes noirs") ;
- Le Diable, tout le temps, de Donald Ray Pollock (Albin Michel, "Terres d'Amérique") ;
- Storyteller, de James Siegel (Le Cherche midi) ;
- Le Champ du potier, d'Andrea Camilleri (Fleuve noir, "Thriller") ;
- La Mauvaise femme, de Marc Pastor (Jacqueline Chambon, "Roman policier") ;
- Triple crossing, de Sebastian Rotella (Liana Levi, "Policier") ;
- De loin on dirait des mouches, de Kike Ferrari (Moisson rouge-Alvik, "Semana negra") ;
- Question d'éthique, de Bill James (Rivages, "Noir") ;
- Un voyou argentin, d'Ernesto Mallo (Rivages, "Noir") ;
- Les Fantômes de Belfast, de Stuart Neville (Rivages, "Thriller") ;
- Vérité, de Peter Temple (Rivages, "Thriller") ;
- Le Prix de mon père, de Willy Uribe (Rivages, "Noir") ;
- Au lieu-dit Noir-Étang, de Thomas H. Cook (Le Seuil, "Policiers") ;
- Gel nocturne, de Knut Faldbakken (Le Seuil, "Policiers").
Liens : L'Honorable société |Le Poète de Gaza |Le Jour du fléau |Je tue les enfants français dans les jardins |Un avion sans elle |Une guerre de génies, de héros et de lâches |Les Hamacs de carton |Arab jazz |La Tristesse du Samouraï |Gangrène |Je reste roi d'Espagne |Le Diable, tout le temps |Storyteller |Le Champ du potier |La Mauvaise femme |Un voyou argentin |Vérité |Le Prix de mon père |Au lieu-dit Noir-Étang... |Gel nocturne |Triple Crossing | D.O.A. |Dominique Manotti |Karim Madani |Marie Neuser |Jean-Bernard Pouy |Michel Bussi |Colin Niel |Karim Miské |Carlos Salem |Donald Ray Pollock |Marc Pastor |Bill James |Ernesto Mallo |Stuart Neville |Peter Temple |Willy Uribe |Thomas H. Cook |Knut Faldbakken |Rachid Santaki - 04/04 Prix littéraire: Beaune et ses prix
- 04/04 Prix littéraire: Prix Mystère 2012 : les lauréats
- 13/03 Prix littéraire: Les policiers 2012 de "Elle"
Version revolvérisée de la passion
Tout le monde connait Dix petits nègres, l'un des grands classiques anglais d'Agatha Christie. Dix personnes sont sur une île et elles vont mourir les unes après les autres. Stuart Neville est un enfant indigne de l'Angleterre, alors il prend un malin plaisir à renverser la proposition, et son point de départ se base sur des morts. C'est une tradition irlandaise, maintes fois racontée par la littérature, forte et magnifiée par le grand John Huston dans son dernier film Gens de Dublin, adapté de "The Dead" ("Les Morts"), une nouvelle de James Joyce, le rapport aux morts, aux fantômes, aux rêves qui hantent, à cette mixité entre le monde d'ici-bas et celui des esprits.
L'intrigue nous heurte à la culpabilité omniprésente d'un homme confronté à ses actes passés. Car si Gerry a sans conteste été l'un des meilleurs tueurs de l'IRA, la guerre finie il doit vivre avec les fantômes de douze victimes innocentes qui encombrent sa mémoire. Ils les tient à distance grâce à l'alcool mais pour combien de temps ? Ces mêmes esprits acceptent de le quitter à condition qu'il les venge. En même temps que les morts viennent réclamer leur dû, c'est toute la société irlandaise qui doit s'ausculter car si la guerre est finie dans les rues elle semble loin de l'être intérieurement, toujours aussi profondément ancrée dans les mentalités. Ceux qui ont profité de la situation pour s'enrichir peuvent-ils changer ? Les fantômes "réels" de Gerry ne sont que les épiphénomènes des mémoires fermées, des souvenirs enfouis, des cicatrisations qui ne peuvent se faire.
La rédemption de Gerry va provoquer une série de séismes entre les groupes activistes, leurs besoins de respectabilité, leur cynisme et réveiller les blessures. La tension va faire remonter à la surface des vérités que personne ne veut entendre et révéler des compromissions, voire des trahisons. Toute l'Europe rêvait et fantasmait sur ceux de l'IRA comme autant de combattants glorieux et voilà que surgissent en pleine lumière des êtres sadiques, des poseurs de bombe qui ne cherchent qu'à être en première page des journaux.
Stuart Neville a écrit avec Les Fantômes de Belfast un roman âpre, rempli de sang, de whisky, de coups, de pit-bulls canins et humains, de larves. Il s'ouvre de nuit dans un bar entre hommes et s'achève avec une femme, sur une plage au petit matin. Entre, Gerry s'est réveillé, s'est dépouillé et a gagné le pardon, dans une version revolvérisée de la Passion.
On en parle : Carnet de la Noir'Rôde n°44 |La Tête en noir n°152
Récompenses :
Prix Mystère du Meilleur roman étranger 2012
Grand prix du roman noir étranger du Cercle rouge 2012
Trophée 813 Michèle Witta du roman étranger 2012
Nominations :
Grand prix de la littérature policière - roman étranger 2012
Citation
Tu ne sais pas Gerry ? il chuchota à son oreille, je suis la pomme pourrie qui gâche toute le tonneau.