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Paris : Wild Bunch, septembre 2011
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- 05/06 Cinéma: Rétrospective film noir à l'italienne
Rétrospective film noir à l'italienne du 6 juin au 2 juillet 2012.
La cinémathèque française propose, en partenariat avec Cinecittà Luce et le Centro sperimentale di cinematografia, une vaste rétrospective de plus de trente films sur le film noir italien. Plutôt que de résumer la très érudite introduction de Sergio Toffetti délivrée dans le dossier de presse sur un genre bien noir et bien italien, nous vous la relayons in extenso. Elle est suivie de la très alléchante programmation (vous noterez la présence d'acteurs français - Jean-Louis Trintignant et Michel Constantin).
Noir voyage en Italie par Sergio Toffetti
(Traduit de l'italien par Jean-François Rauger)
Une danseuse droguée, maîtresse d'un résistant communiste, dénonce celui-ci aux Allemands, poussée par une auxiliaire lesbienne des SS qui la fournissait en morphine. C'est ainsi que Variety résumait plus ou moins le scénario de Roma, città aperta (Rome, ville ouverte), à l'occasion de la sortie du film sur les écrans américains en 1946. Il s'agit, effectivement, d'une description exacte du scénario, au-delà de toute considération éthique ou politique. De la même façon, si l'on passe outre esthétique et politique, Ossessione (Les Amants diaboliques) devient un simple fait divers avec deux "amants diaboliques" qui assassinent le mari d'une Madame Bovary de la plaine du Pô, guidés par la pulsion sexuelle et l'avidité. Étonnamment, les deux films cardinaux du néoréalisme italien contiennent un noyau dur issu du mélo noir, hyper genre essentiel du cinéma italien à ce moment crucial de son histoire : de la chute du fascisme jusqu'au début du miracle économique.
Les films de la période qui précède l'âge d'or de la comédie peuvent se diviser en deux catégories : les films "sur le peuple", conformément à la définition du néo-réalisme par la tradition critique, et les films "pour le peuple" dans lesquels s'exprime la rhétorique des genres, en premier lieu le mélodrame et la comédie, soit les films pour pleurer et les films pour rire, suivant en cela la tradition culturelle italienne qui avait créé la commedia dell'arte pour s'esclaffer et l'opéra lyrique pour verser des larmes.
Contre ou tout contre le néo -réalisme ?
Notre programmation débute avec trois films du début des années 1940, dans lesquels la dialectique du réalisme et du mélo noir est particulièrement évidente : Fari nella nebbia (Phares dans le brouillard), une version italienne de They Drive by Night de Walsh, avec Fosco Giachetti, le héros du cinéma militaire (Lo squadrone bianco, Le Siège de l'Alcazar, Bengasi) transformé en chauffeur-routier à la Bogart, Stasera niente di nuovo (Ce soir rien de nouveau) de Mario Mattoli, avec Alida Valli, la "fiancée du régime", dans le rôle d'une prostituée qu'un journaliste cherche, en vain, à rédimer, magnifique, surtout lorsque qu'elle chante, d'une voix un peu rauque "Ma l'amore no, l'amore mio non può, disperdersi con l'oro dei capelli. Sono certa che non sfiorirà, non svanirà...") et enfin, Ossessione (Les Amants diaboliques), dont Guido Aristarco soulignait, dans une critique originale datée de juin 1943, "les évidentes influences d'un néoréalisme français". Malgré leurs différences de style, et, au fond, de qualité, ces trois films peuvent être regroupés en raison d'une vision "noire", en rupture avec un optimisme rendu obligatoire par le régime fasciste qui interdisait aux journaux d'évoquer crimes ou suicides et pour lequel n'existaient ni "putes", ni "pédés". Ainsi, l'explicite relation masculine entre Massimo Girotti torse nu et l'ambigu espagnol étendu sur le lit, dans Ossessione, fut si scandaleuse que même la critique de gauche feignit de ne pas s'en apercevoir, jusqu'en 1966 quand Yves Guillaume l'évoquera dans son essai sur Visconti.
Voici donc ce qui définira le "noir à l'italienne" durant toute son histoire : une capacité à dépasser les frontières, à mettre les pieds dans le plat, à parler explicitement de ce qu'il était, en fait, convenu de taire. Ce rôle subversif apparut avec clarté dès l'immédiat après-guerre dans un cinéma qui se distinguait de ce qui allait devenir les grands classiques du néo-réalisme. Il fut tenu par des films de série B, rigoureusement exclus de tout intérêt de la critique, mais qui, aujourd'hui, nous démontrent qu'il y avait parfois une grande différence entre néo-réalisme et réalité. Il brisa ainsi une double censure, l'une explicite, celle de l'Église catholique, l'autre implicite, celle d'un certain moralisme de gauche. Parmi les grands maîtres reconnus du néo-réalisme, seul Giuseppe De Santis s'attaqua directement au "noir" avec Caccia tragica (Chasse tragique), en 1947, et également, au fond, avec Riso amaro (Riz amer), tandis que les autres auteurs qui affrontèrent le noir – prenant le risque de côtoyer la série B et donc de se retrouver expulsés de l'Eden de la culture et de la critique – seront davantage des compagnons de route du néo-réalisme, que des militants purs et durs. Il y eut Alberto Lattuada, par exemple, qui utilisa le conflit plastique du noir et blanc pour raconter directement, dans Il Bandito (Le Bandit) en 1946, le drame des anciens combattants passés directement des camps de prisonniers au chômage ou pour reconstruire la pinède de Tombolo, entre Pise et Livourne, "paradis noir" des déserteurs américains, marché noir, drogue et prostitution. Il y eut aussi Pietro Germi, le plus américain des cinéastes italiens, qui, dans La Città si difende (Traqué dans la ville), en 1951, suit le destin croisé de quatre braqueurs qui, après avoir dévalisé la caisse d'un stade durant une partie de football (quatre ans plus tard, Kubrick choisira un hippodrome pour un récit similaire) essaieront d'échapper à leur destin de ratés. Et surtout, il y eut Antonioni qui, dans Cronaca di un amore (Chronique d'un amour), en 1950, parvint à conjuguer Ossessione et Double Indemnity (Assurance sur la mort) de Billy Wilder, sorti en Italie en 1947 et qui a révélé une secrète prédilection pour le film noir dont on retrouvera des traces dans Blow-up et dans Profession Reporter. Comparés avec les œuvres d'auteur, les films signés par des "petits maîtres" - qui n'auront pas toujours la même inspiration durant leur carrière - ne font pas mauvaise figure et qui ici nous emmènent dans les bas-fonds d'une naked Italy annoncée par les épisodes napolitains et romains de Paisa (ou dans le roman de Curzio Malaparte, La Peau), faite d'hôtels de passe, de lieux malfamés, de coups de feu dans la nuit, de trafics en tous genres. Le cinéma noir "semi-néo réaliste" transforme la piste blanche, rossellinienne, de la morphine et de la cocaïne en un véritable sous-genre à redécouvrir : Una lettera a l'alba (Cocaïne) avec Giachetti dans le rôle d'un baron de la drogue milanais, réalisé par Giorgio Bianchi (que De Santis considérait, à tort, comme le pire cinéaste italien, alors que Fellini prétendait, cette fois à raison, que c'était Tanio Boccia), Lebbra bianca (La Cité des stupéfiants) d'Enzo Trapani - devenu ensuite grand réalisateur de variétés à la télévision - avec Amedeo Nazzari dans le rôle d'un commissaire de police traquant une impitoyable bande de trafiquants, La Tratta delle bianche (La Traite des blanches) où Luigi Comencini met en scène (trente ans avant Sydney Pollack) un marathon de danse pour des désespérés cherchant à remonter le courant de la vie.
Fin de l'âge d'or
Cet âge d'or du "film noir" s'est prolongé tout au long des années 1950, avec La Mano dello Straniero (Rapt à Venise), en 1954, de Mario Soldati (récit d'espionnage d'après un roman de Graham Greene qui s'attaque à un des thèmes "interdits" de l'après-guerre : les trois cent mille réfugiés venus de l'Istrie et de la Dalmatie rendues, conformément aux traités de paix signés, à la Yougoslavie), et surtout avec La Sfida (Le Défi) de Francesco Rosi. Celui-ci s'est inspiré de Jules Dassin pour jeter, en 1958, les bases d'un des filons les plus productifs du cinéma à venir : la dénonciation du crime organisé, courant relancé, dix ans plus tard, par Elio Petri avec A ciascuno il suo (À chacun son dû) d'après le roman du grand écrivain sicilien Leonardo Sciascia. Mais ici, commence déjà une sorte "d'âge d'argent", qui verra s'entrecroiser deux lignes parallèles (idée comparable à la théorie d'Aldo Moro des "convergences parallèles" de la Démocratie chrétienne et du Parti communiste) : d'un côté un cinéma noir qui s'affirme directement comme une sorte de chronique criminelle avec Banditi a Milano (Bandits à Milan), de Carlo Lizzani, en 1968, et tous les films sur la mafia ; de l'autre, les figures de la spirale et de l'ellipse qui ont toujours caractérisé le genre et se traduisent dans les recherches linguistiques d'un Tinto Brass dans ce film "pop" qu'est Col Cuore in Gola (En cinquième vitesse) en 1967, avec Jean-Louis Trintignant, au cœur du "swinging London", ou dans le film de Giulio Questi en 1968, La Morte ha fatto l'uovo (La Mort a pondu un œuf), où le même Trintignant est prisonnier au cœur d'un labyrinthe de plumes blanches et d'une sadique mise en scène "pop" qui rappelle la phrase de Godard : "Ce n'est pas du sang, c'est du rouge".
L'âge de plomb
Puis, alors que déclinait le western italien, commençait, pour le film noir, un "âge de plomb" : Milano calibro 9 (Milan calibre 9) de Fernando Di Leo d'après Scerbanenco, Tony Arzenta (Big Guns) de Duccio Tessari, avec Alain Delon en tueur qui ne parvient pas à décrocher, La Belva col mitra (Ultime violence) de Sergio Grieco, cité dans le Jackie Brown de Quentin Tarantino (mais on pourrait aussi ajouter certains titres signés Umberto Lenzi, Enzo Castellari, Stelvio Massi). Parallèlement, ressurgissait un cinéma napolitain, plongeant au cœur d'une ville où les ruelles pittoresques laissent la place aux banlieues dégradées, où survit encore une sage indolence à la Eduardo De Filippo [La Mazzeta (Le Pot-de-vin)] de Sergio Corbucci) mais où s'annonce déjà Gomorra dans un film comme L'Ambizioso (L'Ambitieux) de Pascale Squitieri avec, en petite frappe, Jo Dallessandro venu des plateaux d'Andy Warhol et Paul Morrissey.
À partir d'Indagine su un cittadino al di sopra di ogni sospetto (Enquête sur un citoyen au dessus de tout soupçon) d'Elio Petri, le "mai-68" italien affronte une "microphysique du pouvoir", mettant en scène les complots de services secrets dévoyés, la complicité d'une partie de l'État dans l'organisation des attentats meurtriers de l'extrême droite, un climat de soupçon et d'incertitude que traduit bien Damiano Damiani avec Io ho paura (Un juge en danger) en 1977, avec Gian Maria Volonté. Mais ce seront les "poliziotteschi", les polars violents, qui constitueront le véritable cinéma des "années de plomb" en transformant la violence pop en un médium de masse et le terrorisme en élément narratif comme dans La Polizia a le mani legate (1977) de Luciano Ercoli - un bon artisan que l'on peut sauver de l'enfer de la série Z - et qui réussiront même à anticiper l'enlèvement du Président de la Démocratie chrétienne Aldo Moro, comme Massimo Pirri dans son très personnel Italia : ultimo atto ?
Puis finira aussi cet "âge de plomb". C'est un cinéma sans héros qui survivra, parallèlement aux romans de Giancarlo De Cataldo, Gianrico Carofiglio, Massimo Carlotto, Sandrone Dazieri, en traduisant de façon originale Fassbinder comme Matteo Garrone dans L'Imbalsamatore (L'Étrange Monsieur Peppino) en 2002, en injectant de l'horreur dans le film noir comme Eros Puglielli dans Occhi di cristallo (2004), en recréant une atmosphère coloriée de bande dessinée comme Michele Soavi dans Arrivederci amore ciao, en congelant le suspense comme Andrea Molaioli dans La Ragazza del lago en 2007. Le "noir", dans ce panorama pas toujours exaltant du nouveau cinéma italien, sera aussi une manière de réapprendre à regarder ce qui se passe loin de Rome, en province, dans le Sud, avec Il Passato è una terra straniera de Daniele Vicari, mais aussi dans le "Nord profond" comme Michele Placido dans La Banda Vallanzasca (L'Ange du mal) en 2011. Et ainsi, pourra-t-on peut-être, de film en film, partir pour un nouveau voyage en Italie.
Les films
À chacun son dû (A ciascuno il suo), de Elio Petri (Italie/1967/92'/VOSTF/35mm)
D'après À chacun son dû, de Leonardo Sciascia.
Avec Gian Maria Volonté, Irene Papas, Gabriele Ferzetti.
Un professeur gauchiste cherche à découvrir la vérité sur le meurtre de deux hommes tués au cours d'une partie de chasse. Mais la mafia, les politiciens corrompus, et l'Église s'organisent pour maintenir le secret.
Samedi 16 juin à 19 h 30
Samedi 30 juin à 14 h 30
Les Amants diaboliques (Ossessione), de Luchino Visconti (Italie/1943/135'/VOSTF/35mm)
Avec Clara Calamai, Massimo Girotti, Juan de Landa.
Un vagabond est embauché dans une auberge sur les bords du Pô, et devient l'amant de la femme du patron.
Dimanche 24 juin à 18 h 30
Lundi 2 juillet à 18 h 30
L'Ambitieux (L'Ambizioso), de Pasquale Squitieri (Italie/1975/110'/VF/35mm)
Avec Joe Dalessandro, Stefania Casini, Raymond Pellegrin.
Aldo, un contrebandier ambitieux, se retrouve en conflit avec son patron. Exilé à Rome, il forme une nouvelle bande et cherche à se venger.
Jeudi 21 juin à 19 heures
L'Ange du mal (La Banda Vallanzasca), de Michele Placido (Italie-France/2011/125'/VOSTF/Numérique)
D'après Il Fiore Del Male de Renato Vallanzasca et Carlo Bonini.
Avec Kim Rossi Stuart, Filippo Timi, Valeria Solarino.
L'histoire vraie du gangster italien Renato Vallanzasca, apprécié pour son humour et son charme par la plupart des Italiens, et condamné à une quadruple perpétuité.
Vendredi 15 juin à 17 heures
Arrivederci, amore ciao, de Michele Soavi (Italie/2006/107'/VOSTF/35mm)
Avec Aless io Boni, Michele Palcido, Isabella Ferrari.
Un ex-militant d'extrême gauche devient l'indic d'un commissaire véreux et, à peine libéré de prison, retombe dans la criminalité, tout en cherchant à obtenir sa réhabilitation.
Jeudi 14 juin à 16 h 30
La Banda Casaroli, de Florestano Vancini (Italie-France/1962/100'/VOSTF/Vidéo)
Avec Renato Salvatori, Jean-Claude Brialy, Tomas Milian.
Casaroli, ancien milicien, et son ami Ranuzzi entraînent le jeune Daniele Farris dans leur projet de dévaliser des banques dans toute l'Italie.
Samedi 30 juin à 16 h 30
Le Bandit (Il Bandito), de Alberto Lattuada (Italie/1946/87'/VOSTF/35mm)
Avec Amedeo Nazzari, Anna Magnani, Carla Del Poggio.
À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, deux amis italiens retrouvent leur pays natal et leurs proches. L'un d'eux découvre que sa sœur se prostitue, et que la délinquance règne dans les rues.
Dimanche 17 juin à 21 h 45
Lundi 2 juillet à 21 h 15
Bandits à Milan (Banditi a Milano), de Carlo Lizzani (Italie/1968/100'/VOSTF/35mm)
Avec Gian Maria Volonté, Tomas Milian, Don Backy.
À Milan, capitale du banditisme, la reconstitution du hold-up de quatre banques par une équipe de gangsters, d'après un fait divers authentique.
Lundi 18 juin à 14 heures
Dimanche 1er juillet à 21 h 15
Brigades volantes (Il Bi vio), de Fernando Cerchio (Italie/1951/112'/VOSTF/35mm)
Avec Ralf Vallone, Charles Vanel, Claudine Dupuis.
Un ex-partisan, devenu criminel, prend conscience des souffrances causées par ses complices. Il se repent en s'infiltrant dans la police.
Jeudi 7 juin à 17 heures
Dimanche 17 juin à 19 h 30
Ce soir rien de nouveau (Stasera niente di nuovo), de Mario Mattoli (Italie/1942/90'/VOSTF/35mm)
Avec Alida Valli, Carlo Ninchi, Antonio Gandusio.
Un journaliste retrouve au commissariat une jeune femme qui l'avait soigné autrefois. Il essaie de la sauver à son tour, et propose de l'épouser.
Mercredi 13 juin à 17 h 15
Dimanche 1er juillet à 17 heures
Chasse tragique (Caccia tragica)? de Giuseppe De Santis (Italie/1946/80'/VOSTF/35mm)
Avec Vivi Gioi, Massimo Girotti, Carla del Poggio.
Dans l'Italie d'après-guerre, une subvention d'État, destinée à l'achat de troupeaux et de matériel, est volée par une bande à la solde des propriétaires. La foule, solidaire des paysans, lui donne la chasse.
Samedi 16 juin à 14 h 30
Chronique d'un amour (Cronaca di un amore), de Michelangelo Antonioni (Italie /1950/97'/VOSTF/35mm)
Avec Lucia Bosè, Massimo Girotti, Ferdinando Sarmi.
Un riche industriel demande à un détective privé d'enquêter sur le passé de sa femme.
Samedi 9 juin à 21 heures
Mercredi 27 juin à 17 h 30
La Cité des stupéfiants (Lebbra bianca), de Enzo Trapani (Italie/1951/100'/VOSTF/Vidéo)
Avec Ermanno Randi, Lois Maxwell, Amedeo Nazzari.
Après la Deuxième Guerre mondiale, un inspecteur de police fait équipe avec un ex-militaire pour arrêter un réseau de trafiquants de drogue responsable de la mort de la sœur du vétéran.
Mercredi 13 juin à 15 heures
Jeudi 21 juin à 21 h 30
Cocaïne (Una lettera all'alba), de Giorgio Bianchi (Italie/1948/91'/VOSTF/35mm)
Avec Fosco Giachetti, Jacques Sernas, Tatyana Pavlova.
Carlo, appelé au chevet d'une ancienne maîtresse mourante, apprend qu'il a un fils, Mario, jeune aventurier qui vit du trafic de cocaïne.
Lundi 18 juin à 19 heures
Dimanche 24 juin à 16 h 30
Le Corps (Il Corpo), de Luigi Scattini (Italie/1974/92'/VF/35mm)
Avec Enrico Maria Salerno, Leonard Mann, Zeudi Araya.
Sur l'île antillaise de Trinidad, un voyageur est embauché par un loueur de bateaux. La femme de celui-ci, une belle mulâtre, séduit le nouvel arrivant.
Dimanche 24 juin à 21 h 15
Le Défi (La Sfida), de Francesco Rosi (Italie-Es pagne/1958/86'/VOSTF/35mm)
Avec José Suárez, Rosanna Schiaffino, Nino Vingelli.
Un homme devient membre d'un gang qui contrôle les marchands de Naples.
Samedi 16 juin à 17 h 30
Deux grandes gueules (Il Bestione), de Sergio Corbucci (Italie-France/1974/100'/VOSTF/35mm)
Avec Giancarlo Giannini, Michel Constantin, Enzo Fiermonte.
Deux chauffeurs routiers décident de se mettre à leur compte en achetant leur propre camion. Dans la difficulté, ils acceptent un transport illégal pour le compte de la mafia.
Jeudi 7 juin à 21 h 30
Les Dossiers rouges de la mondaine (La Polizia ha le mani legate), de Luciano Ercoli (Italie/1975/100'/VOSTF/16mm)
Avec Claudio Cassinelli, Arthur Kennedy, Franco Fabrizi.
Une bombe explose dans le hall d'un hôtel à Milan, faisant de nombreux morts et blessés. Le commissaire Rolandi, présent à l'hôtel pour épier un trafiquant de drogue, est témoin du carnage.
Dimanche 1er juil à 19 heures
En cinquième vitesse (Col cuore in gola), de Tinto Brass (Italie/1967/107'/VF/35mm)
Avec Jean-Louis Trintignant, Ewa Aulin, Charles Kölher.
Le patron d'un night-club est retrouvé assassiné, le premier suspect est une jeune femme, Jane. Tombé sous son charme, Bernard, acteur français en tournée et témoin, décide de l'aider à retrouver le coupable pour l'innocenter.
Mercredi 13 juin à 21 heures
jeudi 28 juin à 21 h 30
L'Étrange Monsieur Peppino (L'Imbal samatore), de Matteo Garrone (Italie/2002/100'/VOSTF/35mm)
Avec Ernesto Mahieux, Valerio Foglia Manzillo, Elisabetta Rocchetti.
Monsieur Peppino, taxidermiste, travaille pour la mafia. Son apprenti, le jeune Valerio, s'éprend d'une jeune femme. Pepe, délaissé, les menace.
Vendredi 29 juin à 16 h 15
La Fille du lac (La Ragazza del lago), de Andrea Molaioli (Italie/2006/95'/VOSTF/35mm)
D'après Don't Look Back de Karin Fossum
Avec Toni Servillo, Denis Fasolo.
Le corps d'une jeune femme assassinée est retrouvé près d'un lac du nord de l'Italie. Un commissaire de la ville voisine est chargé de l'enquête.
Vendredi 15 juin à 19 h 30
Jeudi 28 juin à 19 heures
Il Passato è una terra straniera, de Daniele Vicari (Italie/2008/120'/VOSTF/35mm)
Avec Elio Germano, Michele Riondino, Ch iara Caselli.
Un jeune homme de bonne famille, étudiant en droit, est entraîné dans une spirale criminelle.
Vendredi 22 juin à 21 h 30
Italia : ultimo atto ?, de Massimo Pirri (Italie/1977/95'/VOSTF/35mm)
Avec Luc Merenda, Marcella Michelangeli, Andrea Franchetti.
Un groupe de terroristes désobéit à son leader et assassine le ministre de l'Intérieur.
Mercredi 20 juin à 17 heures
Vendredi 29 juin à 19 h 30
Milan calibre 9 (Milano calibro 9), de Fernando Di Leo (Italie/1972/92'/VOSTF/Format non déterminé)
Avec Gastone Moschin, Mario Adorf, Barbara Bouchet.
Un ex-détenu renoue avec sa maîtresse et son meilleur ami. Les membres d'une organisation criminelle le soupçonnent d'avoir, avant son arrestation, subtilisé une valise contenant de fortes sommes.
Lundi 18 juin à 16 h 30
La Mort a pondu un œuf (La Morte ha fatto l'uovo), de Giulio Questi (Italie-France/1968/90'/VOSTF/35mm)
Avec Jean-Louis Trintignant, Ewa Aulin, Gina Lollobrigida.
Un jeune industriel qui possède un élevage de poules trompe sa femme avec une jeune maîtresse. Il élabore une machination pour se débarrasser de celle-ci mais le stratagème se retourne contre lui.
Dimanche 10 juin à 19 heures
La Morte risale a ieri sera, de Duccio Tessari (Italie-RFA /1970/100'/VOSTF/35mm)
Avec Frank Wolff, Ralf Vallone, Eva Renzi.
Un inspecteur de la police enquête sur la disparition d'une jeune femme de vingt-cinq ans, fille d'un veuf solitaire et mentalement retardée. Lorsqu'elle est retrouvée morte, la course commence pour les policiers qui doivent trouver les meurtriers avant son père.
Jeudi 21 juin à 17 heures
Jeudi 28 juin à 16 h 30
Occhi di cristallo, de Eros Puglielli (Italie /2004/114'/VOSTF/35mm)
Avec Luigi Lo Cascio, Lucia Jiménez, José Angel Egido.
Alors qu'il cherche un psychopathe cultivé, intelligent et vicieux, l'inspecteur Amaldi se retrouve confronté à la déchéance de sa ville et aux fantômes de son propre passé.
Vendredi 22 juin à 14 h 30
Lundi 25 juin à 19 heures
Phares dans le brouillard (Fari nella nebbia), de Gianni Franciolini (Italie/1942/87'/VOSTF/35mm)
Avec Fosco Giachetti, Luisa Ferida, Mariella Lotti.
Un camionneur abandonné par sa femme perd la tête pour une femme fatale qui le trompe avec son meilleur ami.
Jeudi 7 juin à 19 h 30
Vendredi 22 juin à 19 h 30
Le Pot de vin (La Mazzetta), de Sergio Corbucci (Italie/1978/115'/VOSTF/35mm)
D'après La Mazzetta d'Attilo Veraldi.
Avec Nino Manfredi, Ugo Tognazzi, Paolo Stoppa.
Un avocat est chargé de retrouver la fille d'un gangster disparue avec des documents importants.
Jeudi 14 juin à 21 heures
Rapt à Venise (La Mano dello straniero), de Mario Soldati (Italie-Grande-Bretagne/1954/85'/VOSTF/35mm)
Avec Trevor Howard, Richard O'Sullivan, Alida Valli.
Un petit garçon mène l'enquête sur la disparition de son père, agent secret qui est séquestré par un médecin douteux. L'enfant est aidé dans sa quête par une jeune femme et son fiancé.
Mercredi 13 juin à 19 heures
Mercredi 20 juin à 14 h 30
Sans pitié (Senza Pietà), de Alberto Lattuada (Italie/1948/95'/VOSTF/35mm)
Avec Carla Del Poggio, Giulietta Masina, John Kitzmiller.
Angela s'échappe du pensionnat religieux pour retrouver son petit frère. Elle rencontre un Américain qui fait partie d'un réseau de drogue et de prostitution.
Samedi 9 juin à 19 heures
Le Témoin (Il Testimone), de Pietro Germi (Italie/1945/98'/VOSTF/35mm)
Avec Roldano Lupi, Maureen Melrose, Ernesto Almirante.
Un homme est condamné sur la base de déclarations d'un témoin qui s'est ensuite rétracté. À sa sortie de prison, il tombe par hasard sur l'accusateur.
Jeudi 14 juin à 19 heures
Lundi 25 juin à 16 h 45
La Traite des blanches (La Tratta delle bianche), de Luigi Comencini (Italie/1952/97'/VF/35mm)
Avec Eleonora Rossi Drago, Ettore Manni, Mark Lawrence.
Un mafieux propose à des femmes des marathons de danse, leur faisant miroiter une carrière en Amérique.
Samedi 16 juin à 21 h 30
Traqué dans la ville (La Città si difende), de Pietro Germi (Italie/1951/83'/VOSTF/35mm)
Avec Renato Baldini, Paul Muller, Fausto Tozzi, Gina Lollobrigida.
Quatre hommes commettent un vol. Chacun orchestre sa propre fuite.
Mercredi 6 juin à 20 heures (Ouverture de la rétrospective "Films noirs à l'italienne". Film suivi d'un dialogue.)
Dimanche 17 juin à 14 h 30
Ultime violence (La Belva col mitra), de Sergio Grieco (Italie/1977/90'/VOSTF/Format non déterminé)
Avec Helmut Berger, Marisa Mell, Richard Harrison.
Le tueur sadique Nanni Vitali et trois autres truands s'évadent de prison. Le quatuor se lance dans une folie meurtrière, commettant vols qualifiés, viols et assassinats.
Mercredi 27 juin à 19 h 45
Un juge en danger (Io ho paura), de Damiano Damiani (Italie/1977/120'/VOSTF/35mm)
Avec Gian Maria Volonté, Erland Josephson, Mario Adorf.
Un brigadier de police est affecté à la protection d'un juge. Ensemble, ils dénouent une affaire de meurtre, qui les conduit à enquêter sur une organisation extrémiste.
Lundi 18 juin à 21 heures
Mercredi 27 juin à 21 h 45
Renseignement pratiques :
La Cinémathèque française
Musée du cinéma
51, rue de Bercy
75012 Paris Métro Bercy Lignes 6 et 14
Bus n°24, n°64, n°87 Informations : 01.71.19.33.33
Tous les tarifs
Liens : Giancarlo De Cataldo |Michele Placido |Graham Greene |Gianrico Carofiglio |Massimo Carlotto |Duccio Tessari - 01/09 Jeux: Résultats du concours autour de Apportez-moi Octavio Paz
Cartouche italien
L'Ange du Mal, de Michele Placido (Romanzo Criminale) est un retour au cinéma de mauvais garçon des années 1970, retour amplifié par l'apport des codes actuels centrés sur une violence sonore et gestuelle omniprésente. En s'attaquant à Vallanzasca, le plus grand gangster italien, l'acteur Kim Rossi Stuart (qui a collaboré au scénario) s'éloigne de ses interprétations intimistes pour endosser un costume romanesque et brutal. L'association de ces deux bienfaiteurs donne un ensemble surprenant qui risque fort d'en déstabiliser certains.
Bande annonce de L'Ange du Mal
Le film retrace, sans pour autant être une enquête et donc coller à la réalité, la vie de Renato Vallanzasca, gangster typique des années 1970. Tout commence par une grande camaraderie avec ses petits méfaits et ses grandes aventures (libérer le tigre d'un zoo), qui débouche sur la petite truanderie en marge de la mafia dans un esprit de liberté et de vie à cent à l'heure, qui ne peut donc que finir tragiquement.
Vallanzasca ne s'offre aucune limite. La vie, il la prend par tous les bouts. Sexe, grand luxe, alcool sans pour autant sombrer dans la drogue. Vallanzasca est une grande gueule, une belle gueule aussi, qui a "plus de couilles que de cervelle". Il réfléchit, agit et réagit sans réfléchir. C'est un personnage impulsif et généreux. Mais s'il a choisi sa vie, il n'en a pas pour autant vraiment choisi ses associés qui pour la plupart sont ses anciens camarades d'un jeu qui en valait à l'époque la chandelle. Et dans un retournement biblique, il sera trahi non par la volonté d'un Judas mais parce que les Judas qui l'entourent sont encore plus faillibles que lui.
Kim Rossi Stuart sous les traits de Vallanzasca c'est un mélange de Belmondo (pour le bagout et l'action) et de Dewaere (pour l'exacerbation des sentiments). Cela lui donne un côté Cartouche des temps modernes. Un brigand romanesque qui apostrophe les clients d'une banque l'air de dire : "N'ayez pas peur, ce n'est que Vallanzasca !". Celui dont toutes les Italiennes tombent amoureuses au point de lui envoyer lettres parfumées, petites culottes et grandes photos lorsqu'il se retrouve emprisonné. Impulsif, toujours sur le fil du rasoir, l'homme retrouve étonnement toute sa quiétude lorsqu'il passe à l'action. Mais il ne peut en dire autant de ses amis qui l'assistent. Dans ce métier, le temps que tu n'as fait qu'appuyer sur la gâchette d'une arme pointée vers le ciel, tu peux toujours espérer. Mais les premiers morts tombent accidentellement. Pour son plus grand malheur, on l'accuse de crimes qu'il n'a pas commis et on l'exonère de braquages qu'il a fomentés.
Michele Placido avec L'Ange du Mal s'attarde donc sur un digne personnage mythologique, emblématique et ambigüe à la répartie cinglante et humoristique, pour qui la vie n'est qu'un jeu aux règles strictes. Le film, qui est un long flashback débute par le passage à tabac de Vallanzasca qui n'a pas supporté qu'un de ses geôliers lui "offre" un cafard en guise de viande dans sa gamelle de haricots. Et c'est ainsi que même si on l'oublie temporairement, Vallanzasca va revenir sur toute sa vie à mesure que les coups pleuvent sur lui.
Une vie pleine d'une douce mais terrible témérité. Pour un peu on le croirait gascon. Un film violent qui ne sombre cependant pas dans la vulgarité, avec une palette d'acteurs bons vivants et vite morts ou emprisonnés. En à peine moins de deux heures, Michele Placido aborde la truanderie, son code de l'honneur, la prison, son code de l'honneur, et un homme d'exception qui finira par trahir son code de l'honneur pour ne pas flinguer un carabinier de vingt ans. On peut ne pas apprécier cet hommage à un héros mythologique des temps modernes, il n'en reste pas moins que c'est du bel art.
L'Ange du Mal : réalisé par Michele Placido - 111 min. avec Kim Rossi Stuart, Filippo Timi, Moritz Bleibtreu, Valeria Solarino, Paz Vega, Francesco Scianna...
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Illustration intérieure
Kim Rossi Stuart (Vallanzasca). Lunettes noires et arme de la même couleur en pleine séance de tir. (D.R.)
Citation
Je ne peux pas nier que j'en ai fait de toutes les couleurs. J'ai même provoqué de vraies tragédies mais crois-moi, je suis pas méchant.