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Box 21
Poche
Réédition
Traduit du suédois par Terje Sinding
Paris : Pocket, septembre 2011
462 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-266-21442-1
Coll. "Thriller", 14683
Le denier de chair
Après avoir traqué La Bête, le commissaire Ewert Grens et son adjoint Sven Sundkvist de la police de Stockholm enquêtent désormais sur une affaire de maltraitance dont la victime est une prostituée d'origine lituanienne. Ce qui frappe d'entrée ici le lecteur, c'est l'univers façonné par un duo atypique dans le paysage littéraire scandinave. Le premier est journaliste, le second spécialiste du système carcéral suédois... D'une noirceur absolue, sans édulcorant, le monde selon Roslund et Hellström est complexe et sauvage. Les questions n'y trouvent pas toujours de réponses. Les personnages s'y grattent le nez jusqu'au sang, y fouettent de pauvres femmes jusqu'à leur arracher des lambeaux de peau... On y croise Hilding Oldéus, un junkie dealer, le criminel Jochum Lang, avec lequel Grens devra régler un contentieux vieux de vingt-cinq ans. Mais aussi Lydia et Alena, filles de joie, arrachées à leur pays natal, vendues, confinées dans une chambre fermée par une serrure électronique, condamnées à enchaîner les passes... C'est un pan méconnu de la société suédoise qu'éclaire ce roman aux forts relents de tragédie, celui de la criminalité sexuelle. Une criminalité qui organise le commerce des filles de l'Est en provenance des États baltes, à grand renfort de violence et de sévices. Bien sûr, Box 21, n'est pas un manifeste, encore moins un documentaire, c'est une fiction. Mais une fiction en prise directe avec le réel, qui nous happe et nous propulse sur les sentes obscures de l'humanité, à la lisière du supportable. La Bête, chef d'œuvre de ces deux auteurs réalistes, nous livrait une réflexion magistrale sur la notion de justice. Box 21, nous parle avec brio et empathie de vengeance. D'une vengeance de la chair contre la chair !
Citation
Lydia disait que son corps n'existait pas. Alena n'avait jamais pu comprendre ça. Elle, elle avait un corps. Son corps aussi, on le profanait, elle le savait bien. Chaque soir, elle faisait le compte du nombre de fois, elle s'allongeait nue sur le lit et elle calculait : douze multiplié par trois cent soixante-cinq multiplié par trois.