Strange Illusion

Une poigne invisible continue de serrer son estomac. Il a maculé le tapis préféré d'Isa. Un souvenir de famille, fabriqué à la main avec de la laine de mouton dans la casbah d'Alger. Il éructe, crache et finit par rugir, à genoux au-dessus du vomi qui parsème d'îlots nauséabonds la pièce artisanale.
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DVD - Policier

Strange Illusion

Fantastique - Psychologique MAJ vendredi 24 février 2012

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 10 €

Edgar G. Ulmer
Strange Illusion - 1945
Bertrand Tavernier (présentation)
Paris : Bach Films, janvier 2009
VOST - 1 DVD Zone 2 ; noir & blanc ; 19 x 14 cm
Coll. "Serial Polar"

Policier shakespearien

Strange Illusion, du réalisateur américain Edgar G. Ulmer est un film noir psychologique et onirique atypique, réalisé en 1945 avec peu de moyens en à peine trois semaines, et pourtant d'une grande modernité.

C'est avant tout une transposition d'Hamlet sur fond de concerto de Schumann, récurrence musicale présente dans les rêves prémonitoires de Paul Cartwright, un adolescent orphelin brillamment interprété par Jimmy Lydon. Dans ce film, vous ne trouverez pas le château d'Elseneur, il n'empêche qu'il existe un manoir dans lequel erre une jeune veuve éplorée qui va bientôt convoler en justes noces avec un amant menaçant peut-être responsable de la mort de son mari, un juge décédé dans un accident tragique avec un camion, et qui hante les rêves de son fils. Mais l'amant, le très machiavélique Brett Curtis (Warren William, qui a incarné à l'écran Perry Mason, et qui décédera deux ans plus tard), doit subir le rejet de Paul Cartwright, cet adolescent qui a pris sur lui de protéger sa mère (les féministes risquent de hurler ; tout comme les associations anti-racistes verront d'un très mauvais œil ces deux domestiques noirs à l'air heureux, l'homme s'appelle Ben, incroyable ?, qui servent dans un manoir du sud des États-Unis). Paul est un être intelligent, qui peut s'appuyer sur le médecin de la famille (en opposition avec le psychiatre du film, acolyte du mécréant précité), et qui va se faire interner dans un hôpital psychiatrique pour ainsi dévoiler la véritable identité d'un homme malade, qui a une attirance pour les filles trop jeunes, et qui se marie avec des femmes qui ne tardent pas à mourir.

L'intrigue est plutôt simpliste avec un final haletant où la police arrive juste à temps pour amener la justice. Il n'empêche que ce film, Strange Illusion, peut être considéré comme un film majeur du cinéma à bas coût. Tout d'abord, il est autobiographique car le père d'Ulmer est mort très tôt, et le réalisateur a pris grand soin de sa mère. Ensuite, quand on le décrypte, on y découvre une trame shakespearienne à laquelle s'additionnent des thèmes surprenants pour l'époque (les tares de Brett Curtis ; l'influence néfaste de la psychiatrie avec une approche freudienne tout au long du film), un mélange des genres (l'apport du paranormal pour expliquer le normal, ou comme aurait pu dire Freud, "montrer-moi une activité paranormale, je m'empresserai de la guérir"), et une aide technique à toute épreuve de la lumière aux décors.
Au final, un bon cru de série B.

Strange Illusion : 87 min. avec Jimmy Lydon, Warren William, Sally Eilers, Regis Toomey, Charles Arnt, George Reed, Jayne Hazard.
Bonus. Présentation de Bertrand Tavernier.

Citation

Les enfants et les idiots croient souvent les contes les plus incroyables.

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 27 octobre 2011
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