Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
Bertrand Tavernier (présentation)
Patrick Brion (présentation)
Paris : Sidonis, septembre 2011
19 x 14 cm
Coll. "Western de légende"
Huis-clos en église galloise
Quand les tambours s'arrêteront, réalisé par Hugo Fregonese, est un western de série B encensé par Patrick Brion et Bertrand Tavernier, qui le consacrent comme un véritable chef d'œuvre du genre alors qu'il n'a pas eu le succès escompté outre-Atlantique, où il n'est même pas disponible en DVD.
Le film débute dans une petite communauté galloise aux États-Unis non loin de la frontière avec le Mexique après un prologue qui nous explique que les Apaches, repoussés de part et d'autre de la frontière, n'ont alors pas d'autre choix que de se révolter pour ne pas mourir de faim. Ils vont donc assaillir cette ville en essor dont la population va se retrancher dans une église, en attendant encerclée, que les renforts arrivent. Pour complexifier quelque peu l'intrigue, on y rajoute quatre hommes emblématiques et, évidemment, une femme que convoitent deux des hommes en question. Le véritable héros du film est Sam Leeds (Stephen McNally), tricheur professionnel qui abat un homme en état de légitime défense mais qui est contraint par Joe Madden (Willard Parker), forgeron et maire de la bourgade de décamper. Il faut dire que la ville se cherche une bonne réputation par le biais du révérend Griffin (Arthur Shields), qui réussit à faire partir les filles de joie et leur tenancière. Ces dernières vont être tuées par les Apaches, découvertes par Sam Leeds, qui reviendra alors en ville pour mieux alerter et défendre la population. Il pourra compter sur le soutien d'une patrouille menée par le lieutenant Glidden (James Griffith).
Le film est un joli mélange de clichés et de contre-clichés. Tout d'abord parce que réalisé en 1951, il est l'un des premiers westerns à définir contextuellement la place des Indiens dans la civilisation américaine. Pas seulement avec un prologue démonstratif mais également par des remarques lancées face à des propos racistes et acerbes énoncés au cours du film. Chacun des personnages majeurs est typologique du western mais va évoluer tout au long du film pour se rapprocher peu à peu des uns et des autres tout en comprenant le drame qui se noue.
La mise en scène dans ce huis-clos qu'est l'église est de toute beauté. Travail exceptionnel sur la lumière (fenêtres, bougie, feu) allié à une utilisation des lumières (robe verte de l'héroïne, Apaches peinturlurés entièrement en rouge, vert, bleu...) du plus bel effet. La tension est à son comble avec le rythme incessant de ces tambours et des chants guerriers apaches qui seront contrecarrés à un instant paroxystique par un chant gallois avant que ne résonnent les trompettes de la cavalerie américaine, ultime cliché ébranlé par un final allégorique animalier (Fregonese nous évite le baiser torride entre les deux amants).
"Quand les choses sont filmées avec des évidences, parfois les imbéciles ne les voient pas", énonce clairement Bertrand Tavernier en bonus. On pourrait rajouter que lorsque le spectateur ne voit pas les évidences filmées, c'est que le film est une réussite...
Quand les tambours s'arrêteront : 75 min. réalisé par Hugo Fregonese avec Stephen McNally, Willard Parker, Coleen Gray, Arthur Shields, James Griffith...
Bonus. Présentation de Patrick Brion. Présentation de Bertrand Tavernier. Bande annonce du film. Photos.
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